Mesures sociales : le groupe LR du Sénat adoptera le texte, le PS choisira l’abstention
Les groupes politiques du Sénat ont défini leurs positions pour l’examen du projet de loi « portant mesures d’urgence économiques et sociales », débattu ce vendredi. L’examen en séance devrait être rapide. La majorité sénatoriale de droite et du cente veut un vote conforme, les deux groupes de gauche s'abstiendront.

Mesures sociales : le groupe LR du Sénat adoptera le texte, le PS choisira l’abstention

Les groupes politiques du Sénat ont défini leurs positions pour l’examen du projet de loi « portant mesures d’urgence économiques et sociales », débattu ce vendredi. L’examen en séance devrait être rapide. La majorité sénatoriale de droite et du cente veut un vote conforme, les deux groupes de gauche s'abstiendront.
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Ce sera l’ultime séance au Sénat avant la trêve des confiseurs. Ce vendredi à partir de 16 heures, la Haute assemblée examinera le projet de loi « portant mesures d’urgence économiques et sociales », texte déposé au Parlement en urgence pour traduire dans la loi avant janvier les annonces faites par Emmanuel Macron pour satisfaire les Gilets jaunes. Défiscalisation des heures supplémentaires et d’une prime jusqu’à 1.000 euros pour les entreprises volontaires, ou encore annulation de la hausse de la CSG pour 5 millions de retraités : les mesures annoncées par l’Élysée devraient être adoptées par les sénateurs, ce vendredi, après le feu vert de l'Assemblée nationale dans la nuit de jeudi à vendredi.

La majorité de droite et du centre du Sénat va voter en faveur du texte, par esprit de « responsabilité », ont annoncé plusieurs de leurs responsables, interrogés par Public Sénat. Le groupe LR votera conforme et ne déposera donc pas d’amendements. « Il faut éteindre l’incendie », martèle Bruno Retailleau, le président du groupe. « On considérera que le gouvernement a pris ses responsabilités. Ce n’est pas notre texte », a-t-il insisté. Le sénateur de la Vendée est conscient que ces mesures seront loin d’apaiser toute la colère. « On dira au gouvernement que ce texte-là amènera sans doute un certain nombre de frustrations puisqu’il y aura des smicards qui percevront la prime des 100 euros et d’autres qui n’en percevront pas. »

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« Pas l’intention de prolonger indéfiniment les débats », insiste le rapporteur (centriste) du projet de loi

« La situation est délicate, nous n’avons pas l’intention de prolonger indéfiniment les débats », explique quant à lui Jean-Marie Vanlerenberghe (Union centriste), le rapporteur du texte, qui ne voit pas non plus, « pour le moment », d’amendements à déposer dans la discussion.

À gauche, en revanche, les groupes sont plus gênés vis-à-vis du texte qui leur est soumis. Le groupe socialiste choisira la voie de l’abstention. La décision a été prise à l’unanimité, selon Yves Daudigny. « Nous ne pouvons pas être contre des mesures qui vont améliorer le pouvoir d’achat des personnes qui travaillent, le pouvoir d’achat des retraités », explique le sénateur de l’Aisne. « Mais nous ne pouvons pas non plus cautionner la position du gouvernement qui est une position prise en catastrophe et qui ne correspond pas aux lignes politiques qui sont les nôtres. »

Et d’ajouter : « Si des amendements sont votés, le vote du texte serait retardé et sa mise en application serait retardée. Il faut avoir ceci en tête ».

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« Nous ne serons pas parfaitement en phase », explique un socialiste

« Nous nous réservons la décision du vote pour vendredi », estime plutôt son collègue du Bas-Rhin, Jacques Bigot, qui attend le résultat de l’examen par les députés. « Je pense que nous ne serons pas parfaitement en phase et que nous ferons des amendements. Et puis on verra bien. On n’a pas l’intention de s’opposer aux mesures, on aurait préféré des mesures plus claires, plus fortes ».

Le groupe CRCE (communiste, républicain, citoyen et écologiste) votera contre la défiscalisation des heures supplémentaires et s'abstiendra sur les autres articles, de même que sur la totalité du texte. Le groupe devrait déposer sept amendements, dont un qui rétablira l'ISF.

« Tout ce qui peut ne serait-ce que partiellement répondre aux aspirations exprimées dans le mouvement social nous va bien mais pour autant nous ne sommes pas dupes de la procédure engagée, du bricolage à l’œuvre depuis les annonces de lundi dernier, où on sent beaucoup de fébrilité, beaucoup de précipitation dans la construction rationnelle de ces solutions, qui sur le fond ne vont pas assez loin et ne répondent pas à la totalité des préoccupations exprimées », a expliqué le sénateur communiste du Nord Éric Bocquet.

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