Le procès en appel de l'inventeur autodidacte danois Peter Madsen, condamné à la prison à vie pour l'assassinat de la journaliste suédoise Kim...
Meurtre dans un sous-marin danois: le parquet veut voir la perpétuité confirmée en appel
Le procès en appel de l'inventeur autodidacte danois Peter Madsen, condamné à la prison à vie pour l'assassinat de la journaliste suédoise Kim...
Par Camille BAS-WOHLERT
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Le procès en appel de l'inventeur autodidacte danois Peter Madsen, condamné à la prison à vie pour l'assassinat de la journaliste suédoise Kim Wall dans son sous-marin en août 2017, s'est ouvert mercredi devant la Haute cour de Copenhague.
Le procès ne concerne que la durée de la peine, que Peter Madsen, 47 ans, espère voir réduite tandis que le parquet demande sa confirmation.
Deux autres jours d'audience ont été prévus les 12 et 14 septembre.
"Nous ne sommes pas réunis ici pour déterminer si Peter Madsen est coupable car il l'est", a rappelé le procureur Kristian Kirk à l'ouverture des débats devant le condamné, vêtu d'une sobre veste noire, qui lui fait face dans la salle d'audience.
"Nous sommes face à une affaire et des actes que le tribunal (en premier ressort) a qualifiés de cyniques et brutaux, et l'ensemble du parquet et moi-même estimons qu'il s'agit d'un dossier justifiant une peine d'emprisonnement à vie", a déclaré le magistrat à l'issue de l'audience.
Peter Madsen a été condamné fin avril à l'issue de 11 jours de procès au retentissement médiatique sans précédent dans un pays considéré comme l'un des plus sûrs du monde, d'après un rapport de l'organisation indépendante Institute for Economics & Peace.
Le 10 août 2017, il avait embarqué dans son submersible artisanal Kim Wall, 30 ans, qui projetait d'écrire un reportage sur ses désirs de conquête du ciel et des fonds marins.
Portée disparue dans la nuit par son compagnon, son corps avait ensuite été retrouvé en mer, démembré.
Ses parents étaient présents dans la salle d'audience.
L'ingénieur autodidacte, qui a toujours plaidé l'accident, a renoncé à faire appel de sa condamnation pour meurtre avec préméditation.
Une décision, a précisé son avocate en mai, qui n'est "certainement pas" synonyme d'aveu.
"Il réalise qu'il a été reconnu coupable et il doit vivre avec. Il a décidé de ne pas continuer à se battre. Il n'a pas l'énergie nécessaire pour cela", avait déclaré Betina Hald Engmark à la radio publique DR.
Selon elle, la peine est "disproportionnée par rapport à la jurisprudence" et c'est sur cette question que les trois juges de la Cour d'appel planchent avec trois jurés.
- Pervers polymorphe -
Après avoir changé de version à plusieurs reprises, Peter Madsen avait affirmé lors des débats que Kim Wall était morte intoxiquée par des émanations de monoxyde de carbone à l'intérieur du sous-marin.
Pour les légistes en revanche, la jeune femme est "probablement" morte à la suite d'un égorgement ou d'un étouffement. Quatorze perforations autour des parties génitales ont également été observées.
Peter Madsen est un "pervers polymorphe" mû par une sexualité morbide, selon la justice de son pays. Les experts psychiatres le disent "pervers" et "dangereux" et ne doutent pas qu'il récidivera.
Ces appréciations ont fini de convaincre la cour malgré le manque de preuves matérielles irréfutables et l'état de décomposition avancée du corps de Kim Wall, qui n'a pas permis de déterminer les causes exactes de sa mort.
Peter Madsen durant son procès initial à Copenhague, sur un croquis d'audience de Anne Gyrite Schütt diffusé par l'agence danoise Ritzau SCANPIX le 25 avril 2018
Ritzau Scanpix/AFP/Archives
Peter Madsen a également été reconnu coupable de lui avoir infligé des mutilations sexuelles et d'avoir démembré et décapité son cadavre avant de le disperser en mer.
La prison à vie correspond au Danemark à 16 ans de réclusion effective en moyenne. Seuls 25 détenus purgent une peine de ce type.
Après douze ans d'emprisonnement, un condamné à la perpétuité peut demander à être remis en liberté mais est maintenu en prison tant que la justice considère qu'il représente un risque pour la société.
Les Républicains, réunis ce 28 juin pour la première fois en Conseil national depuis deux ans, ont procédé à un profond renouvellement des instances : équipe dirigeante, bureau politique, ou encore commission nationale d'investiture.
Un mois après sa large élection à la tête du parti, Bruno Retailleau a conclu la première réunion du Conseil national des Républicains depuis 2023. Un « congrès de refondation » et un « point de départ » qui illustrent, selon lui, le « retour de la droite » en France.
Dans une lettre ouverte dévoilée le 22 mai, 9 pays européens, dont l'Italie de Giorgia Meloni, ont remis en cause le rôle de la Cour européenne des Droits de l'Homme (CEDH) sur les dossiers migratoires. Parallèlement, la Commission a publié une liste des pays « sûrs », où expulser les déboutés de l'asile, et souhaite assouplir les règles de renvoi. L'Union européenne est-elle à l'aube d'un nouveau durcissement sur l'immigration, sous l'impulsion de la droite et de l'extrême droite ? Débat et analyse dans Ici l'Europe avec les eurodéputés Emma Rafowicz (S&D, France) et Paolo Borchia (Patriotes, Italie).
Un mois après l’élection triomphale de Bruno Retailleau à la tête des Républicains, le parti fait peau neuve samedi à la maison de la mutualité de Paris, avec un premier conseil national. Le ministre aura la charge de définir un début de projet pour 2027 et l’épineuse question de la désignation du candidat pour la présidentielle.