Migrants : Édouard Philippe dévoile le plan d’action du gouvernement
Ce mercredi, Édouard Philippe a dévoilé le plan d’action du gouvernement pour les migrants. La nomination d’un délégué interministériel, l’augmentation du nombre de places d’hébergement pour les demandeurs d’asile, ainsi que la réduction des délais de traitement de la procédure de demande d’asile en font notamment partie.  Aucune mesure spécifique pour les mineurs non accompagnés n’a toutefois été formulée.

Migrants : Édouard Philippe dévoile le plan d’action du gouvernement

Ce mercredi, Édouard Philippe a dévoilé le plan d’action du gouvernement pour les migrants. La nomination d’un délégué interministériel, l’augmentation du nombre de places d’hébergement pour les demandeurs d’asile, ainsi que la réduction des délais de traitement de la procédure de demande d’asile en font notamment partie.  Aucune mesure spécifique pour les mineurs non accompagnés n’a toutefois été formulée.
Public Sénat

Par Alice Bardo

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Un plan « simple, humain et efficace ». Voilà comment le Premier ministre qualifie le plan d’action du gouvernement pour les migrants, « qui va se décliner au fur et à mesure des jours, des mois et des années qui viennent ». Tout du long de son exposé, Édouard Philippe a rappelé la nécessité d’allier « souci d’efficacité et impératif d’humanité ».

Maintien du contrôle aux frontières

L’enjeu est grand : « En 2016, 85 000 demandes d’asile ont été formulées et plus d’une centaine de milliers ont essayé de traverser la Méditerranée », rappelle le chef du gouvernement. Face à cette « pression migratoire élevée », la réponse de la France n’est « pas à la hauteur ». Pour y remédier, le gouvernement prévoit des mesures d’urgence, à commencer par le maintien du contrôle provisoire aux frontières jusqu’en novembre 2017 et un « soutien accru » à l’Italie. Des mesures « qui n’ont pas vocation à durer », tient à préciser Édouard Philippe.

Cinq objectifs de long terme

Le plan d’action comporte également cinq objectifs de long terme. L’un d’eux concerne la durée de la procédure de demande d’asile. L’exécutif souhaite la réduire à six mois, contre près d’un an actuellement. Cela impliquera notamment d’augmenter les moyens de l’OFPRA et de déconcentrer ses missions. Le problème de l’hébergement des demandeurs d’asile devra également être traité puisque « 40% d’entre eux n’y ont pas accès » souligne Édouard Philippe, qui précise qu’une augmentation du nombre de places de 10% sur deux ans est prévue.

Migrants : la France n’est « pas à la hauteur » selon E. Philippe
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Par ailleurs, la politique d’intégration va être « refondée pour garantir l’égalité des chances des réfugiés ». Pour ce faire, 5000 places de centre d’hébergement vont être créées en deux ans (2018/2019) afin de « favoriser la transition vers l’autonomie ». Le gouvernement compte aussi « doubler progressivement le volume » des cours de français.

Renforcer le contrôle aux frontières extérieures

L’exécutif entend « mieux maîtriser les flux migratoires aux niveaux européen et international » en renforçant le contrôle aux frontières extérieures. L’objectif est donc de « transformer progressivement Frontex en une agence de garde-frontières et garde-côtes, de la doter d’une réserve opérationnelle de 1500 hommes et d’œuvrer pour une meilleure interopérabilité de systèmes d’information européens et nationaux ».

En outre, le plan d’action pour les migrants prévoit de renforcer la diplomatie française car « aucune solution pérenne n’est possible si on ne permet pas la stabilisation des États qui sont nos voisins ».

Une mesure d’éloignement automatique pour les migrants économiques

Édouard Philippe a tenu à opérer une stricte distinction entre migrants économiques et demandeurs d’asile. Une mesure d’éloignement automatique est prévue pour les déboutés du droit d’asile. « Les migrants économiques doivent comprendre que nous ne pouvons pas tous les accueillir », a-t-il insisté.

Concernant les mineurs non accompagnés, il a simplement précisé que la politique d’accueil et de traitement allait être « développée » et qu’une réflexion sur la répartition de compétences entre l’État et les départements devait être engagée.

Un délégué interministériel

Enfin, un délégué interministériel sera nommé et « devra coordonner la mise en œuvre de cette politique.

« Je ne me fais aucune illusion : certains trouveront ces mesures trop rigoureuses, d’autres trop généreuses. Je n’oppose pas ces termes », assure le Premier ministre. Et de conclure : « c’est une question difficile : si elle était facilement réglable elle aurait été facilement réglée. »

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