A l’initiative du groupe Les Républicains, la Haute assemblée débattra ce mardi de la situation des mineurs non accompagnés. Alors que les départements alertent depuis de nombreux mois sur les difficultés auxquelles ils font face, le Sénat se fait l’écho des demandes des collectivités locales pour que l’Etat intervienne davantage.
Mineurs isolés : « On est passé de 3 à plus de 40 millions d’euros de dépenses en dix ans », explique Arnaud Bazin (LR)
A l’initiative du groupe Les Républicains, la Haute assemblée débattra ce mardi de la situation des mineurs non accompagnés. Alors que les départements alertent depuis de nombreux mois sur les difficultés auxquelles ils font face, le Sénat se fait l’écho des demandes des collectivités locales pour que l’Etat intervienne davantage.
Par Héléna Berkaoui
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« Quand j’ai été élu président du conseil départemental du Val-d’Oise en 2011, nous dépensions un peu plus de 3 millions d’euros pour ces jeunes, aujourd’hui pour 2021 on va prévoir plus de 40 millions d’euros », rapporte le sénateur LR, Arnaud Bazin (voir la vidéo ci-dessus). A la demande du groupe Les Républicains et à l’initiative du sénateur LR du Gard, Laurent Burgoa, le Sénat débattra de la situation des mineurs non accompagnés (MNA), ce mardi.
Le sujet des mineurs isolés étrangers reste une préoccupation majeure et un point d’accroche entre les collectivités et l’Etat. A titre d’exemple, en novembre dernier, le département de Seine-Saint-Denis annonçait son intention de mener une action juridique contre l’État français, auprès de l’ONU, pour non-protection des mineurs non accompagnés.
Pour le sénateur LR, Sébastien Meurant, le sujet relève davantage de la gestion des flux migratoires : « La vraie question c’est la maîtrise des frontières », affirme-t-il. De l’autre côté de l’hémicycle, la patronne du groupe communiste appelle à faire primer « l’intérêt supérieur de l’enfant et la protection de l’enfance ». « Il est nécessaire et urgent de mettre en place un réel dispositif d’accueil et de prise en charge de ces mineurs en cessant immédiatement tout enfermement de ces mineurs et en garantissant leur mise à l’abri inconditionnel et cessant le recours aux tests osseux », plaide aussi Éliane Assassi (voir la vidéo ci-dessous).
Si la question de l’immigration est un marqueur politique hautement clivant, les voix se joignent pourtant de gauche à droite pour condamner un Etat trop peu enclin à épauler les départements dont dépend la protection de l’enfance. Le socialiste, Hussein Bourgi, a encore insisté sur ce point en exprimant « le sentiment que l’Etat se défausse sur les départements ».
À l’occasion de l’examen du budget pour 2021, les sénateurs s’étaient étranglés devant la baisse de la participation de l’État à hauteur de 42 millions d’euros. Le secrétaire d’Etat chargé de l’enfance et des familles, Adrien Taquet, justifiait cette diminution par la baisse du nombre de jeunes reconnus mineurs. « Depuis le début de l’année du fait du confinement, le nombre de mineurs non accompagnés qui arrivent dans notre pays a très fortement chuté. Il y a eu 4 000 évaluations de minorités depuis le début de l’année, ça a pu être près de 40 000 en 2018 », précisait-il aussi sur la matinale de Public Sénat.
Lors du projet de loi de Finances, les élus avaient voté une mesure pour que « l’évaluation et l’hébergement d’urgence de jeunes migrants dont la minorité n’est pas encore établie soient pleinement conduits par l’État ». Une mesure écartée lors du retour du texte devant l’Assemblée nationale.
Depuis 2015, le nombre de mineurs non accompagnés évalués comme tels pris en charge par les services d’aide sociale à l’enfance des Départements a considérablement augmenté avec une forte accélération entre 2016 et 2017 (+ 74 %), d’après l’assemblée des départements de France. Certains départements accueillent un nombre de mineurs isolés bien plus important, c’est le cas de la Seine-Saint-Denis qui en 2019 a mobilisé près de 59 millions d’euros, soit 17 millions de plus qu’en 2018 et crée 900 places dédiées pour permettre leur prise en charge.
La crise sanitaire, sociale et économique a pour effet d’exacerber encore les difficultés financières des départements notamment avec l’augmentation du nombre d’allocataires du RSA. Lors du congrès des départements de France en novembre, la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, avait proposé « un nouveau soutien financier direct de 250 millions d’euros dès 2019, avec une montée en charge jusqu’à 323 millions d’euros en 2021 » pour soutenir les politiques sociales des départements, sans pleinement satisfaire les élus.
« Nous pouvons dire que nous progressons, que nous sommes dans une approche qui peut permettre d’aboutir à un compromis », a salué le premier secrétaire, Olivier Faure, après une nouvelle rencontre avec le premier ministre. Une « discussion cash », qui n’a pas encore permis de lever toutes les interrogations. Alors que le bloc central est divisé, certains au PS, comme le sénateur Rachid Temal, défendent le recours à « un 49.3 de compromis ». Mais Sébastien Lecornu écarte toujours cette possibilité.
Le Premier ministre et la ministre des Armées ont rassemblé cet après-midi les parlementaires des commissions chargées des sujets de défense, dans une réunion à huis clos. Au menu des discussions : la hausse des crédits budgétaires militaires et l’organisation d’un débat sur ce thème à l’Assemblée nationale, et au Sénat.
À quatre mois des municipales, le Rassemblement national (RN) a donné, lundi 1ᵉʳ décembre, le coup d’envoi de sa campagne pour les élections municipales de 2026. Le parti d’extrême droite entend faire de ce scrutin un moment charnière de son implantation locale, longtemps considérée comme son principal point faible. En 2020, il n’avait conquis que dix municipalités, dont une seule de plus de 100 000 habitants.
Fondé sur le principe du pollueur-payeur, un amendement porté par la droite sénatoriale au budget 2026 propose de taxer les bateaux de croisières lors de chaque escale en France, à hauteur de 15 euros par passager. Son rendement est évalué à 75 millions d’euros par an.
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