Montebourg: Trump a « dans le viseur la destruction » de l’UE
Arnaud Montebourg, candidat à la primaire organisée par le PS, a mis en garde lundi contre "la destruction de l'Union européenne"...

Montebourg: Trump a « dans le viseur la destruction » de l’UE

Arnaud Montebourg, candidat à la primaire organisée par le PS, a mis en garde lundi contre "la destruction de l'Union européenne"...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Arnaud Montebourg, candidat à la primaire organisée par le PS, a mis en garde lundi contre "la destruction de l'Union européenne" souhaitée selon lui par Donald Trump, regrettant comme son soutien Aurélie Filippetti le manque de protection économique aux frontières de l'UE.

"Nous allons devoir prendre des mesures visant à construire des blocs très offensifs au sein de l'Union si nous voulons la sauver", a déclaré l'ancien ministre de l’Économie sur France Inter, "sinon nous allons donner raison à M. Trump qui a dans le viseur la destruction de l'Union européenne", a-t-il mis en garde.

Prenant l'exemple du marché de l'acier, M. Montebourg a estimé que l'Union européenne n'était pas "à la hauteur" sur la question des droits de douane.

"Le dumping de l'acier chinois a provoqué de la part des Américains des droits de douane de 522%. L'Europe, la France, l'Allemagne l'Italie, les pays producteurs d'acier sont menacés", a-t-il expliqué.

"Est-ce que l'Europe est à la hauteur? je dis non", a-t-il fustigé. "Elle a pris des droits de douane, vous savez de combien? 23 à 60%, il manque un zéro. C'est 520% du côté américain", a-t-il poursuivi.

"Il faut une taxe aux frontières européennes pour protéger les industries et les emplois. On est en train en Europe de couler, de tuer les emplois parce qu'on n'est pas capables d’avoir une politique exigeante et volontariste", a estimé de son côté la députée PS Aurélie Filippetti, soutien d'Arnaud Montebourg, sur Radio Classique.

"Il faut faire une alliance avec les pays du Sud, l'Italie, l'Espagne, le Portugal. L'Allemagne fait de la consolidation budgétaire (...) sur le dos de ses partenaires européens. (...) On doit défendre nos intérêts ensemble et non pas les uns contre les autres", a-t-elle critiqué.

"Il faut créer un Parlement de la zone euro (...) qui décide en matière de politique économique et budgétaire", a encore ajouté l'ancienne ministre.

Sur le plan national, M. Montebourg a mis en garde le prochain pensionnaire de l'Elysée contre une "crise sidérurgique".

"Est-ce que l'on sait que M. Mittal est allé voir M. Macron il y a quelques mois, et M. Valls, pour leur dire: +si vous n'y remédiez pas par des taxes anti-dumping sur l'acier chinois je continuerai à fermer mes installations en France+", a-t-il dénoncé.

"C'est Fos et Dunkerque, des milliers d'emplois (...) qui sont maintenant dans le collimateur. Ca fait 10 ans que ça dure", a-t-il déploré.

"Gandrange ça a fermé, c'était Sarkozy, Florange ça a fermé, c'était Hollande, et voici que pour le prochain président nous allons avoir une nouvelle crise sidérurgique", a-t-il conclu.

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : Francois Bayrou recoit Marine le Pen et Jordan Bardella
3min

Politique

Le sénateur PS Eric Kerrouche veut empêcher le RN de « violer la Constitution » pour en faire « un régime autoritaire »

Les sénateurs PS défendent une proposition de loi constitutionnelle qui limite strictement toute modification de la loi de 1958 au seul article 89 de la Constitution. Une réaction à un texte du RN sur l’immigration, qui reviendrait à transformer la France en « régime autoritaire, avec des mesures illibérales », selon le sénateur PS Eric Kerrouche.

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
6min

Politique

Sébastien Lecornu aux sénateurs : « Je ne serai pas le premier ministre qui fera une passation de pouvoir avec Jordan Bardella »

Alors que les relations se sont dégradées entre la majorité sénatoriale et le premier ministre, Sébastien Lecornu s’est rendu à la conférence des présidents du Sénat. Si le geste « a été salué par le président Larcher », il reste insuffisant pour gommer les « frustrations » de sénateurs qui apprennent maintenant les concessions faites au PS « en regardant la télé ». Cherchant à « dramatiser », selon l’un des participants, « il a dit que "censure vaudra démission et que ça vaudra dissolution" ».

Le

France Macron
5min

Politique

« Demain soir, si tout va bien, Alfred Dreyfus sera général » : le Sénat s’apprête à voter un « texte très symbolique », malgré quelques difficultés…

Les sénateurs examinent ce jeudi la proposition de loi de Gabriel Attal élevant à titre posthume Alfred Dreyfus au grade de général de brigade. Les sénateurs PS, qui ont déposé un texte identique via Patrick Kanner, ont repris à leur compte le texte de l’ancien premier ministre pour lui permettre d’aller au bout, malgré les « réserves », voire l’opposition « d’Emmanuel Macron », selon le patron des sénateurs PS.

Le