C'est dans les moments difficiles que l’on reconnaît ses vrais amis : le Quai d’Orsay s’est confronté à ce proverbe en recueillant en temps réel les réactions internationales après l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine, le 16 octobre. Auditionné par la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat ce 21 octobre, juste avant la cérémonie d’hommage à la Sorbonne en mémoire du professeur Samuel Paty, décapité pour avoir présenté des caricatures de Mahomet, Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères a donné un état des lieux des réactions diplomatiques, après l’attentat. « Je dis ici à ceux qui m’entendent, au-delà de cette salle, que rien de ce que nous pourrons constater ne sera oublié », a-t-il déclaré.
Et d’ajouter : « Nous avons bien sûr reçu de très nombreuses marques de soutien du monde entier. Ces marques me touchent beaucoup. Nous pouvons nous en féliciter. Mais il y a aussi des silences éloquents. Et ces silences-là, aussi, ne seront pas oubliés. » Le ministre n’a pas précisé durant l’audition de quelles chancelleries l’absence de réaction émanait.
Jean-Yves Le Drian a ajouté que l’urgence, après l’acte terroriste, avait été de « renforcer la sécurité de nos agents et de nos emprises à l’étranger ». Les ambassadeurs ont eu pour mission de réunir les chefs d’établissements pour décider d’éventuelles mesures de sécurité. « La sécurité de nos 365 000 élèves et de nos 35 000 enseignants à l’étranger, est pour moi, est une priorité, elle l’est encore plus dans le contexte actuel », a-t-il indiqué aux sénateurs.