Municipales 2020: la bataille de Paris fait rage et dépasse les partis

Municipales 2020: la bataille de Paris fait rage et dépasse les partis

Dix-neuf ans que les socialistes et leurs alliés règnent sur la mairie de Paris. Mais face à la multiplication des candidatures et à l'émergence...
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Par Ambre TOSUNOGLU

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Dix-neuf ans que les socialistes et leurs alliés règnent sur la mairie de Paris. Mais face à la multiplication des candidatures et à l'émergence de nouveaux acteurs comme En Marche ou de profils "hors partis", la gauche peut-elle encore gagner en 2020 ?

Passé le temps des couacs sur Autolib, Vélib et la piétonnisation des quais de Seine, la côte de popularité d'Anne Hidalgo est repartie à la hausse.

Selon un sondage Ifop publié jeudi, la maire socialiste de Paris séduit 47% des Français et, en cas de match de popularité contre deux de ses adversaires probables, elle l'emporte face à Benjamin Griveaux (49% contre 34%) pour La République en marche et face à Rachida Dati (53% contre 39%) à droite.

Elle devra pourtant élargir son spectre si elle veut gagner une élection qui risque de se solder par des quadrangulaires au soir du premier tour dans de nombreux arrondissements.

"Anne Hidalgo est en difficulté", estime Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop, mais "elle a une réserve de voix avec les écologistes" et l'avantage qu'"aucun prétendant ne s'impose" pour l'heure.

"Dans les villes socialistes en danger, il y a Paris !", s'inquiète un sénateur PS, mais "heureusement LREM est en état de fébrilité".

Benjamin Griveaux, le 11 mars 2019 à l'Elysée, à Paris
Benjamin Griveaux, le 11 mars 2019 à l'Elysée, à Paris
AFP/Archives

De quoi encourager l'équipe d'Anne Hidalgo, qui serait la candidate d'une "plateforme citoyenne" si elle devait se représenter, à poursuivre une stratégie de l'élargissement, "au-delà des partis".

En témoigne l'organisation "Paris en Commun", qui oeuvre à la campagne et rassemble aussi bien l'adjoint pro-Macron Jean-Louis Missika que le centriste Jean-François Martins ou l'écologiste Célia Blauel.

- Exit les étiquettes -

"Nous ne tournons pas le dos aux partis mais nous savons que la dynamique se créera au-delà", dit son premier adjoint, Emmanuel Grégoire, convaincu que "la configuration de 2020 sera assez inédite : les lignes et les repères ont changé".

Rachida Dati sur le plateau de
Rachida Dati sur le plateau de "L'Emission politique" de France 2, le 24 janvier 2019 à Saint-Cloud
AFP/Archives

"L'étiquette partisane devient de moins en moins importante dans le choix des électeurs", analyse Frédéric Dabi.

Un constat dont "les politiques ont bien conscience", ajoute le spécialiste, qui relève l'émergence de candidatures "hors parti", comme celles de l'élu centre-droit Pierre-Yves Bournazel ou de Gaspard Gantzer, l'ex-chargé de communication de François Hollande, se disant "ni de droite, ni de gauche".

Beaucoup espèrent "reproduire localement l'excellent coup tactique qu'a fait le chef de l'Etat à la présidentielle, mais c'est un pari osé. Tout le monde n'est pas Macron", tranche un élu sous couvert d'anonymat.

Et, "les municipales c'est d'abord un scrutin local avant d'être un scrutin de partisans" même si la ville est faite de deux tiers d'arrondissements à gauche et un tiers à droite, souffle un proche de la maire de Paris.

Il faut un candidat à même de réunir "une très large alliance à ses côtés, que ça ne soit pas un projet monocolore La République en Marche", selon le chef de file des députés LREM Gilles Le Gendre, dont le parti doit départager de nombreux aspirants (Julien Bargeton, Hugues Renson, Anne Lebreton, Cédric Villani ou Mounir Mahjoubi en attendant la candidature de Benjamin Griveaux).

Quid d'une alliance avec la droite LR ? "Une enquête d'avril 2018 montre qu'Anne Hidalgo l'emporterait, parce que les électeurs d'Emmanuel Macron refusent de voter pour la droite" à Paris, selon Frédéric Dabi. Au soir du premier tour, la question sera selon lui de savoir s'il y aura "une alliance anti-Hidalgo ou anti-Griveaux", et qui déterminera les résultats.

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