Municipales: à la Lande-Chasles, 124 habitants, le bonheur est dans le buzz
La Lande-Chasles, 124 habitants, commune la moins peuplée du Maine-et-Loire, et... des centaines d'abonnés sur les réseaux sociaux grâce à l...
Par Benjamin MASSOT
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La Lande-Chasles, 124 habitants, commune la moins peuplée du Maine-et-Loire, et... des centaines d'abonnés sur les réseaux sociaux grâce à l'énergie débordante d'un maire qui veut faire vivre son village, loin de la sinistrose ressentie par certains élus locaux.
Chauffeur de car à mi-temps, Jean-Christophe Rouxel, maire depuis 2014, passe plusieurs fois par jour dans la petite mairie, située au pied d'une forêt de pins et où des poules s'aventurent parfois pour picorer. "Il a toujours des nouvelles idées quand il arrive...", prévient en souriant la secrétaire Sylvaine.
En 2017, "Monsieur le maire" parodie l'affiche du film "La la Land" (à la sonorité proche du nom du village) en se mettant en scène à la place de Ryan Gosling. Trop de listes pour les panneaux aux élections européennes ? Des bâches agricoles sont installées. Le jeu La Lande Cash, calqué sur le Monopoly, est lancé avec le nom des lieux-dits, des associations et des entreprises de la commune qui valent toutes le même prix "pour ne froisser personne".
Cinq mésanges se trouvent sur la porte principale de la mairie lors de la présidentielle ? Il dévie l'accès à l'unique bureau de vote: succès assuré sur les réseaux sociaux. Et le jour des élections européennes, il propose de faire aussi voter les habitants pour créer une devise. "Nature et calme" est plébiscitée et... participation record (77%).
Chaque jour, il envoie au moins deux messages sur Twitter et deux messages sur Facebook. Pas toujours facile dans une commune qui ne compte aucun commerce et aucune école...
Jean-Christophe Rouxel, maire de La Lande-Chasles, la plus petite commune du Maine-et-Loire, montre un nid installé dans une boîte aux lettres de la mairie, le 7 mai 2017.
AFP/Archives
"Je dois faire un peu d'addiction sûrement !", reconnaît cet homme de 51 ans à la poignée de main chaleureuse, cheveux grisonnants et bouc bien taillé, n'hésitant pas à diffuser quatre photos sur Twitter illustrant la meilleure manœuvre en voiture pour quitter le parking de la salle communale.
Selon lui, cette activité sur les réseaux sociaux présente un double intérêt: "Ça permet aux habitants de savoir où va l'argent, comme en postant des informations concernant l'avancement des travaux de voirie". Et aussi, "vis-à-vis d'éventuelles subventions qu'on peut avoir, on a nos interlocuteurs institutionnels comme le département, la région ou l’État qui ont un œil par l’intermédiaire des réseaux sociaux. Ça leur permet de voir qu'on bouge", dit M. Rouxel, fils d'une ancienne vice-présidente de la communauté urbaine de Brest, qui a longtemps sillonné la France, travaillant pendant 25 ans dans le milieu équestre avant de s'installer en Anjou en 1999.
- fier de porter l'écharpe -
Son premier adjoint, Jeannick Cantin, éleveur de canards, salue sa "passion". "Dans une petite commune, on pourrait se dire +y a rien à y faire +, mais quand un maire veut y passer du temps, il peut se passer des choses !", explique-t-il, loin du mal être des maires exprimé dans "Les galériens de la République" de Bernard Ravet (Kero).
Dans la salle où des retraités jouent à la belote ou pratiquent la boule de fort, curieux jeu d'adresse entre le curling et la pétanque resté populaire en Anjou, les habitants apprécient qu'on parle de leur village, même s'ils avouent être bien éloignés des réseaux sociaux.
"J'ai rarement vu quelqu'un comme ça, c'est un accroc ! Il se fait plaisir mais ça ne fait pas de mal à La Lande-Chasles", explique ainsi Jean-Luc, 57 ans, très heureux d'avoir quitté la Seine-Saint-Denis pour ce village qui affiche "complet", plus aucune maison n'étant à louer ou à vendre.
Consignes aux électeurs de La Lande-Schales (Maine-et-Loire) pour ne pas déranger les oiseaux nichant dans une boîte aux lettres de la mairie, lors du vote pour le 2e tour de la présidentielle, le 7 mai 2017
AFP/Archives
Pour le nouveau mandat, Jean-Christophe Rouxel, qui touche une indemnité mensuelle de près de 500 euros, espère que le village, qui a enterré le réseau électrique, décrochera un quatrième arobase avec l'arrivée de la fibre optique en 2021 et que la salle communale disposera de panneaux solaires.
"J'ai toujours la moelle et je suis fier de mettre l'écharpe tricolore: je suis toujours partant", lance-t-il, avant de prendre une photo de la réfection de la voirie qui se retrouvera comme il se doit sur les réseaux sociaux.
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