Municipales: au Havre, Philippe n’a pas encore l’horizon dégagé
Un peu rasséréné mercredi par un sondage jugé "encourageant", Edouard Philippe est cependant loin d'être assuré d'une victoire...

Municipales: au Havre, Philippe n’a pas encore l’horizon dégagé

Un peu rasséréné mercredi par un sondage jugé "encourageant", Edouard Philippe est cependant loin d'être assuré d'une victoire...
Public Sénat

Par Chloé COUPEAU, Jérémy MAROT

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4 min

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Un peu rasséréné mercredi par un sondage jugé "encourageant", Edouard Philippe est cependant loin d'être assuré d'une victoire aux municipales au Havre, où le contexte national, le niveau d'abstention et l'hypothèse d'une union des gauches au second tour font planer l'ombre d'un doute.

Dans l'entourage du Premier ministre, on avait ces derniers jours "les mains moites" en attendant les résultats de l'enquête Ifop/Cnews qui fournissent une première photographie de la situation politique à deux semaines du scrutin. Avec 42% des intentions de vote au 1er tour, M. Philippe devance le candidat PCF (soutenu par La France insoumise) Jean-Paul Lecoq à 25%, l'écologiste Alexis Deck (soutenu par le Parti socialiste) à 16% et le représentant du Rassemblement national Frédéric Groussard à 10%.

"C'est évidemment très encourageant pour nous" mais "Edouard Philippe ne considèrera jamais que c'est gagné d'avance" fait valoir un proche du Premier ministre, quand sa garde rapprochée témoigne d'un certain soulagement. Car, évidemment, une défaite dans son bastion rendrait intenable sa situation à Matignon où il a prévu de rester, en cas de réélection au Havre.

Cependant, ce sondage effectué par téléphone auprès de 602 Havrais du 22 au 27 février, laisse beaucoup d'"incertitude" dixit Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop.

"Il y a une dynamique pour Edouard Philippe: 42% c'est un score extrêmement élevé, et ça donne une avance confortable", souligne-t-il auprès de l'AFP. Avant de pointer trois "dangers": "un bloc de gauche fort, bien que fragmenté"; un score "10 points en-dessous de son étiage de 2014", lorsque M. Philippe avait été élu dès le 1er tour avec 52%; et une "configuration de triangulaire possible au deuxième tour (liste d'Edouard Philippe/liste d'union de la gauche/RN) qui ne fait pas l'affaire d'Edouard Philippe car il fixe une partie de l'électorat de la droite radicale".

Alors que M. Philippe peine à appréhender la puissance du vote sanction lié au contexte national dans son fief, le sondage, effectué avant le week-end dernier, ne mesure pas les dégâts possibles liés au déclenchement samedi du 49-3 pour la réforme des retraites.

Il ne permet pas non plus d'appréhender le niveau de participation, alors que son élection en 2014 avait été marqué par un taux très important d'abstention (53%).

- "Le jeu est ouvert" -

Des zones d'ombre qui donnent de sérieux espoirs à ses concurrents. "Une participation très importante serait une mauvaise nouvelle pour Edouard Philippe", veut croire M. Deck, en notant en outre que "les écologistes sont très forts chez les indécis".

"Le jeu est ouvert, clairement", insiste-t-il auprès de l'AFP, en misant plus sur un "vote d'adhésion, un projet positif" pour "récupérer les déçus de la majorité municipale".

"S'il y a beaucoup plus de votants, ça risque d'être pour nous", avance pour sa part M. Lecoq, visant les "bureaux de vote des quartiers populaires".

"Les gens risquent de se mobiliser pour ou contre le Premier ministre qui apparaît comme antidémocratique", prédit encore le député, qui veut appuyer dans la dernière ligne droite sur la dimension "citoyenne" de sa liste.

Cependant, en regardant dans son rétroviseur gauche, M. Philippe a aussi de bonnes raisons de tempérer ses inquiétudes.

L'union avant le premier tour entre les deux listes de gauche a fait long feu.

"Aujourd'hui, on est chacun dans sa campagne et je pense qu'on discutera dans les tout derniers jours", souffle M. Deck, tout en admettant qu'existait "une alliance naturelle" avec M. Lecoq.

Ce dernier a déjà prévu de passer la soirée du premier tour à "travailler à cette question": "ça peut être une union, ça peut être un désistement aussi...", ajoute-il, tout en déplorant avoir essuyé quelques tirs de flèches par médias interposés venant du camp écologiste.

Et de toutes façons, l'union ne sera pas forcément synonyme de cumul des scores au deuxième tour. En effet, selon l'enquête Ifop, 17% des électeurs supposés de M. Deck avaient voté pour Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle: seront-ils prêts à cette fois choisir un bulletin communiste ?

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