Le Premier ministre se lance dans la bataille: Edouard Philippe se présentera comme candidat tête de liste aux élections municipales au Havre en mars, mais restera à Matignon s'il est élu.
" Ma décision est prise. Je l'ai mûrie comme toute décision importante. J'ai décidé d’être candidat à la mairie du Havre comme tête de liste (...) Dans une démocratie, le fondement de la légitimité, c'est l'élection", a déclaré l'ex-maire de la cité normande (2010-2017) vendredi dans une interview au quotidien Paris-Normandie.
"Nos concitoyens ne veulent surtout pas de responsables politiques hors-sol. Je suis heureux de pouvoir me confronter à nouveau au suffrage universel et je pense que c'est très sain", a-t-il fait valoir.
M. Philippe, attendu vendredi soir en meeting au Havre, met ainsi fin à plusieurs mois de suspense autour de sa candidature, dont il avait avivé l'hypothèse en septembre dernier en rappelant, dans une déclaration d'amour publique à la ville, que ses "tripes" d'arrière-petit-fils de docker avaient "un goût d'eau salée".
"Proposer aux Havraises et aux Havrais un projet pour six ans, obtenir leur confiance, tout cela est indispensable si l'on veut faire bouger les choses", a-t-il ajouté.
Le Premier ministre Edouard Philippe (c) et son homologue russe Dimitri Medvedev (d) lors d'une visite à la bibliothèque Oscar Niemeyer du Havre, le 24 juin 2019
POOL/AFP/Archives
M. Philippe, à qui l'on avait prêté des intentions à Paris en vue de ce scrutin, a assuré n'avoir "jamais envisagé un engagement politique ailleurs qu'au Havre", où il est élu depuis 2001 et a fait carrière, d'abord sous le tutorat de l'emblématique maire Antoine Rufenacht.
"C'est la ville que j'aime. C'est là que sont mes attaches", a plaidé celui qui ne manque pas une occasion de chanter les mérites du port dans ses interventions publiques. "C'est ici et nulle part ailleurs que je veux me confronter au suffrage universel", a-t-il insisté.
- "La politique dans ce qu'elle a de plus noble" -
Elu au premier tour en 2014 sous l'étiquette UMP (désormais Les Républicains) avec 52% des voix, M. Philippe a souligné que "sa plus grande ambition" était de redevenir maire à terme. Une fonction qu'il décrit en privé comme "l'échelon de l'action publique que je préfère".
En attendant, "si le président de la République continue à m'accorder sa confiance, je continuerai à remplir ma mission de Premier ministre parce qu'on ne se dérobe pas quand il s'agit de servir son pays", a-t-il poursuivi.
Ainsi, s'il était élu au soir du 22 mars prochain, M. Philippe proposerait que l'actuel maire (LR) Jean-Baptiste Gastinne conserve le fauteuil.
Jean-Baptiste Gastinne, actuel maire du Havre, le 4 janvier 2015 à Rouen
AFP/Archives
Et "le jour où ma mission s'achèvera à Matignon, je souhaite, si les Havrais me font confiance évidemment, redevenir maire parce que c'est là que je veux continuer à m'investir, parce que je veux que Le Havre poursuive sa transformation. C'est cela l'essentiel", a-t-il fait observé.
La candidature du Premier ministre a immédiatement suscité les critiques du Rassemblement national.
"Ça en dit beaucoup sur la fébrilité de La République en marche qui a peur de ne pas gagner de mairie tant leur personnel politique n'est pas au niveau de ces élections municipales, et qui déguise des Républicains (...) ou des élus socialistes en marcheurs", a estimé Sébastien Chenu, le porte-parole du parti de Marine Le Pen, sur France 2.
Mais pour Edouard Philippe, "se présenter aux élections, ce n'est pas de la politique à l'ancienne, c'est de la politique dans ce qu'elle a de plus noble", a-t-il fait valoir sur France Bleu Normandie: "je préfère bien plus les responsables politiques qui sont élus et vont expliquer aux électeurs ce qu'ils veulent faire plutôt que des gens qui n'auraient pas ce lien et cette légitimité".
Sans préciser les contours de son programme qu'il qualifie d'"ambitieux", M. Philippe a assuré dans Paris-Normandie qu'il mènera "une campagne intense au Havre", tout en remplissant ses "obligations à Paris", alors que la réforme des retraites continue son parcours par l'examen au Parlement et par des discussions avec les partenaires sociaux.
Mais dans ce contexte tendu, il a récusé toute tentative de "tirer des élections du Havre des leçons nationales".
"Les commentateurs commenteront, ils adorent cela... Ce n'est pas mon sujet. Je veux parler du Havre et de ce que je veux faire pour la ville", a-t-il évacué.
Notant que la mobilisation contre la réforme des retraites a été "forte" au Havre, il a estimé sur France Bleu Normandie que "ce qui intéresse au moins autant les Havrais, c'est ce qui va se passer dans les six années qui viennent" en termes de "projets".
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