Municipales : LREM présente 19 candidats et ses ambitions

Municipales : LREM présente 19 candidats et ses ambitions

À neuf mois des municipales, LREM a présenté 19 premiers candidats. Le parti présidentiel souhaite entrer dans « une nouvelle phase de son histoire », « celle de son implantation territoriale ». Au passage, Stanislas Guerini a balayé toute possibilité d’une primaire pour départager les candidats à Paris. 
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Trois ans après la naissance d’En Marche, c’est avec la même recette que le parti présidentiel souhaite aborder la prochaine échéance électorale. « Nous sommes un mouvement de citoyens et de citoyennes qui est né sur l’idée du dépassement des clivages (…) sur la réhabilitation de la valeur travail comme un outil d’émancipation, sur l’Europe, sur la liberté et l’égalité qui sont nos seules boussoles » a rappelé Stanislas Guérini avant d’interpréter le résultat des dernières élections européennes comme la confirmation qu’LREM « occupe une place centrale dans notre paysage politique ».

« Multiplier par 5 les 2 000 conseillers municipaux LREM

Pour aborder cette « nouvelle phase de son histoire », « celle de son implantation territoriale », LREM a choisi d’opérer par « vagues d’investitures ». 19 candidats étaient présentés aujourd’hui au Loft Sévigné (Paris 3ème) devant un parterre de journalistes et de cadres du parti, des ministres (Marlène Schiappa, Julien Denormandie), les deux présidents de la commission d’investiture (Alain Richard, Marie Guévenoux) et quelques parlementaires (Aurore Bergé, François Patriat). La liste complète des investitures pourrait s’étaler jusqu’en décembre pour un objectif « a minima » annoncé ce lundi : « Multiplier par 5 les 2 000 conseillers municipaux LREM ».

Comme lors des dernières législatives, les candidats à l’investiture devront se conformer à un certain nombre d’engagements, comme l’obligation de présenter une liste paritaire même dans les communes de moins de 1 000 habitants. Une personne handicapée devra impérativement figurer sur la liste. La tête de liste s’engagera à ne pas cumuler plus de trois mandats dans le temps ou encore devra se désister pour faire barrage au Rassemblement national, en cas de position défavorable le soir du premier tour.

Des sortants et des marcheurs

Une fois ces principes de bonne conduite fixés, les 19 premiers candidats présentés sont une sorte de panachage des différents profils recherchés pour conduire les listes étiquetées LREM/ MoDem. Des marcheurs de la première heure, censés répondre au principe « d’engagement », comme Josselin Chouzy, pompier professionnel, candidat à la mairie de Mayenne ou Rachida Kaaout, entrepreneuse, candidate à Ivry-sur-Seine.

« Nous ne sommes pas le mouvement des urbains comme souhaitent nous caricaturer nos adversaires » a également fait valoir Pierre Person, délégué général adjoint d’LREM. Raison pour laquelle, LREM souhaite investir des candidats « là où la politique recule », c’est-à-dire dans des communes rurales. À l’image de Pierre Simon investi à Pontarlier (Doubs) et de Yannick Chemin investi à Saint-Maurice-Le-Vieil (Yonne).

« On fera du cas par cas »

LREM entend aussi investir des maires sortants en particulier ceux capables de « favoriser le rassemblement », comme ces deux anciens socialistes Olivier Klein, à Clichy-sous-Bois et Emmanuel Darcissac, à Alençon (Orne) ou encore Gilles Schmidt, issu du mouvement radical, investi à Rambouillet. Et quant aux 72 maires et élus locaux LR et de centre droit qui ont signé une tribune appelant à travailler en co-construction avec l’exécutif, ce texte ne leur vaudra pas pour autant investiture. « On fera du cas par cas et on regardera quelles ont été les prises de position des maires, leurs projets municipaux et aussi leurs grandes orientations nationales et électorales, notamment les Européennes » indique Pierre Person. Le maire LR sortant de Reims, Arnaud Robinet paye déjà son soutien actif à la liste de François-Xavier Bellamy. LREM mettra bien face à lui un candidat en la personne de Gérard Chemla, avocat et marcheur. Au détour, d’une question, on apprend également de la bouche d’Alain Richard, que l’ancien ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb n’a toujours pas présenté sa candidature à l’investiture LREM pour les municipales à Lyon. « On respecte le rythme de chacun » souhaite souligner le sénateur LREM.

« Les primaires, on a vu à quoi ça a conduit  »

François Patriat: « Les primaires, on a vu à quoi ça a conduit  »
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La conférence de presse se tenait deux jours après la publication d’une tribune dans le JDD où Cédric Villani, Mounir Mahjoubi, Hugues Renson et Anne Lebreton, concurrents de Benjamin Griveaux pour l'investiture LREM à Paris, réclamaient « une consultation citoyenne » plutôt qu'une désignation « prise entre quatre murs » par la CNI. « Parler de processus verrouillé, c’est mettre en cause la CNI, mais je suis sûr que ce n’est pas du tout ce que souhaitent dire les candidats » a répondu la co-présidente de la CNI, Marie Guévenoux avant de rappeler que les candidats à l’investiture devaient s’engager à soutenir le choix qui sera fait par la commission. « Les primaires, on a vu à quoi ça a conduit : à un échec, à une fragmentation et à une perte de crédibilité des candidats eux-mêmes » a jugé François Patriat, président du groupe LREM du Sénat. Après audition des candidats à l’investiture, la CNI fera connaître son choix pour Paris le 10 juillet.

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