Muriel Jourda : « Il faudra examiner les décisions prises au plus haut sommet de l’État »

Muriel Jourda : « Il faudra examiner les décisions prises au plus haut sommet de l’État »

Trois questions à Muriel Jourda, sénatrice LR du Morbihan, l’un des premiers départements touchés par l’épidémie de Covid-19.
Public Sénat

Par Flora Sauvage

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Flora Sauvage : Comment se passe votre quotidien à l’heure du confinement ?

Muriel Jourda : Je respecte les consignes, même si je me suis rendue à Paris la semaine dernière pour l’examen du projet de loi d’urgence sanitaire. Sachant que j’ai 6h de trajet entre mon domicile et mon bureau au Sénat, je ne sais pas encore si je vais assister aux prochaines Questions d’actualité au gouvernement d’autant qu’il faut un nombre limité de sénateurs présents dans l’hémicycle. Avec le confinement, j’essaie de faire remonter les besoins et les demandes concrètes des habitants de mon département auprès du préfet. Nous, parlementaires, avons une réunion téléphonique deux fois par semaine avec le préfet du Morbihan. Cela nous permet de faire remonter les demandes. J’ai été sollicitée par un Morbihannais qui était coincé à l’étranger par exemple, j’essaie de l’aider pour qu’il puisse prendre un avion pour revenir en France. J’ai aussi été sollicitée par un professionnel de santé qui souhaitait se porter volontaire mais qui n’était plus inscrit à son ordre. Il ne parvenait pas à se réinscrire car il faut pour cela le volet 2 du casier judiciaire et les tribunaux tournant au ralenti il ne parvient pas à obtenir ce volet.  Je suis aussi en lien avec les élus locaux, notamment les maires qui ne se représentaient pas aux municipales et qui se voient obligés de continuer à travailler temporairement jusqu’au second tour des élections municipales, parfois même avec des élus de l’opposition fraîchement élus.


Quelle est la situation sanitaire dans votre département ?

M. J. : Dans le Morbihan, nous avons eu un peu d’avance sur les autres départements bretons puisque cela fait un peu plus de 3 semaines que nous sommes touchés par l’épidémie de coronavirus. À l’heure actuelle, 22 décès sont à déplorer en Bretagne. Mon inquiétude principale réside dans le manque de masques pour les personnels de santé. En Corée du Sud, plutôt que le confinement de la population, un autre choix a été fait, celui du dépistage systématique, une stratégie qui semble beaucoup efficace. Confiner la population comme cela a été décidé en France va avoir des conséquences dramatiques sur l’économie française.

 

Quelles leçons faudra-t-il tirer de cette crise sanitaire ?

M. J. : Je pense qu’il faudra mettre en place une commission d’enquête pour examiner les circuits de décision, sur le maintien du 1er tour des élections municipales par exemple. Sur l’absence de masques aussi. Le ministre de la santé Olivier Véran a jeté l’opprobre sur Nicolas Sarkozy et sur François Hollande à ce sujet. Il faudra aussi se poser la question de la relocalisation des secteurs stratégiques, la production d’actifs pharmaceutiques par exemple, produits aujourd’hui à 80% en Chine. À un moment donné, il va falloir qu’on sache précisément ce qui s’est passé, pour qu’on soit mieux préparés lors de la prochaine crise sanitaire de cette ampleur.

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