NDDL: Philippe et Collomb au chevet des gendarmes, nouveau délai pour les occupants
Édouard Philippe et Gérard Collomb sont arrivés vendredi après-midi pour une visite surprise au chevet des gendarmes près de Notre-Dame-des...

NDDL: Philippe et Collomb au chevet des gendarmes, nouveau délai pour les occupants

Édouard Philippe et Gérard Collomb sont arrivés vendredi après-midi pour une visite surprise au chevet des gendarmes près de Notre-Dame-des...
Public Sénat

Par Alexandre HIELARD, Antoine AGASSE

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Édouard Philippe et Gérard Collomb sont arrivés vendredi après-midi pour une visite surprise au chevet des gendarmes près de Notre-Dame-des-Landes où les occupants illégaux ont été appelés à régulariser leur situation avant le 23 avril, quelques heures après le lancement d'une opération coup de poing des gendarmes dans la matinée.

Le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur sont arrivés peu après 16h30 au poste de commandement de la gendarmerie à Saint-Étienne-de-Montluc, au sud de la Zad, pour "faire un point sur les opérations d'évacuation qui ont lieu depuis lundi et saluer les personnels qui ont été engagés" dans cette action, a précisé Matignon.

Vendredi matin, au lendemain de l'annonce de la fin des opérations d'expulsion, la préfète des Pays de la Loire Nicole Klein a tendu la main aux zadistes, y compris les expulsés, en les invitant à déclarer leurs projets d'ici le 23 avril pour amorcer un "processus de régularisation".

"Il leur est simplement demandé à ce stade de déclarer leur nom, de déclarer le projet agricole qu'ils souhaitent développer et de préciser les parcelles sur lesquelles ils souhaitent le mettre en œuvre afin que l’État (...) puisse instruire ces demandes", a précisé Nicole Klein en soulignant que "les projets collectifs n'empêchent pas les projets individuels".

La préfète a annoncé qu'elle recevrait une délégation des occupants "le plus rapidement possible".

"Ce dont nous sommes certains, c'est qu'il ne sera pas possible de penser sereinement à la suite tant que la Zad sera ciblée par ce type d'actions policières", ont réagi les zadistes dans un communiqué.

Des échauffourées ont eu lieu le 13 avril 2018 sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes
Des échauffourées ont eu lieu le 13 avril 2018 sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes
AFP

En attendant les gendarmes vont rester trois semaines à un mois avec un triple objectif: déblayer les parcelles, garantir la libre circulation sur la D281 et la D81 et prévenir toute réoccupation illégale, a énoncé la préfète.

Le dispositif demeurera "le temps qu'il faudra, avec les forces qui seront nécessaires. En revanche, il n'y aura plus d'expulsion", avait assuré dans la matinée le général Richard Lizurey, directeur général de la gendarmerie.

-Barricades reconstruites-

La matinée de vendredi a été marquée par de nouveaux affrontements sur la Zad dès l'aube, où retentissaient en continu des tirs de grenade.

Une opération coup de poing de la gendarmerie s'est concentrée sur la D81, l'une des deux routes principales nord-sud traversant la ZAD, surmontée de barricades enflammées vendredi matin. C'est sur cet axe qu'une embuscade a eu lieu jeudi, selon les gendarmes, faisant 10 blessés dans leurs rangs.

Des gendarmes marchent près d'un véhicule détérioré lors d'échauffourées avec les occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, le 13 avril 2018
Des gendarmes marchent près d'un véhicule détérioré lors d'échauffourées avec les occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, le 13 avril 2018
AFP

Les gendarmes se sont finalement retirés en fin de matinée. Le calme est alors revenu et des opposants sont parvenus à remonter plusieurs barricades sur la D81, a constaté l'AFP.

"Le combat que certains menaient est abouti", a expliqué vendredi midi sur RTL le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot en référence à l'abandon du projet d'aéroport en janvier, "à partir de là , il faut se calmer, revenir dans le droit chemin et ne pas mélanger les postures".

"Je n'ai qu'un seul message: il faut savoir arrêter un combat qu'on a gagné", a-t-il réagi auprès de l'AFP vendredi après-midi.

L'opération d'expulsion des occupants illégaux de la Zad a commencé lundi, avec 2.500 gendarmes, huissiers et engins de chantier, et 29 squats ont été détruits en trois jours.

Selon le général Lizurey, environ 250 opposants étaient présents sur la zone en début de semaine. Mais "hier soir nous avions 700 personnes en face de nous, notamment des gens extrêmement violents, de l'ultra-gauche, certains +black blocs+ sont présents ici. Le seul objectif, c'est de casser, de casser du gendarme, de blesser, d'agresser, de vandaliser", a-t-il regretté.

Au total quatre personnes ont été interpellées vendredi matin pour participation à un attroupement, violences sur agent de la force publique (avec un marteau) ou outrage et rébellion, selon la cour d'appel de Rennes, précisant qu'un autre manifestant interpellé jeudi pour détention d'engin explosif est toujours en garde à vue.

Par ailleurs, le tribunal des référés de Nantes a rejeté vendredi la demande d'un occupant de la Zad qui contestait la légalité de son expulsion du lieu-dit "Les 100 noms".

Le 17 janvier, lorsqu'il a mis fin au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, Édouard Philippe s'était engagé à éradiquer cette "zone de non droit".

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris: French Prime Minister Sebastien Lecornu  delivers his policy speech
8min

Politique

Budget de la Sécu : le PS devra-t-il rejeter le texte, malgré la suspension de la réforme des retraites ?

La suspension de la réforme des retraites passera par un amendement au budget de la Sécu. Mais le texte comporte de nombreuses mesures dénoncées au PS. « On va se battre pied à pied pour sortir toutes les saloperies qui existent », prévient le patron des sénateurs PS, Patrick Kanner. En interne, certains dénoncent aujourd’hui « l’erreur » d’Olivier Faure, qui a exigé le non-recours au 49-3, au risque de donner « un budget invotable ». « Si la copie est trop injuste, nous voterons contre », prévient la porte-parole du PS, Dieynaba Diop.

Le

NDDL: Philippe et Collomb au chevet des gendarmes, nouveau délai pour les occupants
4min

Politique

Suspension de la réforme des retraites : « La censure n’aurait pas été une position totalement stupide », pour les Républicains, avance Muriel Jourda

Le gouvernement Lecornu II est parvenu à se négocier un sursis, en acceptant de suspendre la réforme des retraites jusqu’au 1er janvier 2028, ardemment réclamée par les socialistes. Une ligne rouge des Républicains, qui ont toutefois décidé de ne pas censurer. Un choix que n’aurait pas fait la sénatrice Muriel Jourda.

Le

Paris: no-confidence debate in French parliament
6min

Politique

Inéligibilité : pourquoi le Conseil d’Etat a rejeté le recours de Marine Le Pen ?

C’était attendu, le Conseil d’Etat a refusé de transmettre au Conseil constitutionnel la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) de Marine Le Pen. La triple candidate à l’élection présidentielle avait promis d’utiliser « toutes les voies de recours possibles » pour contester l’exécution provisoire de sa peine de 5 ans d’inéligibilité prononcée en première instance dans l’affaire des emplois fictifs d’assistants parlementaires RN. Mais elle va devoir attendre la décision de son procès en appel pour savoir si elle pourra se présenter devant les électeurs. Explications.

Le