Ne pas pouvoir chauffer sa maison en hiver « c’est criminel », alerte l’eurodéputé belge Marc Botenga

Ne pas pouvoir chauffer sa maison en hiver « c’est criminel », alerte l’eurodéputé belge Marc Botenga

Alors que les prix flambent un peu partout en Europe, le député européen belge d’extrême gauche Marc Botenga, interrogé dans Ici l’Europe, dresse un constat sévère sur les politiques nationales et européennes pour soutenir le pouvoir d’achat.
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Par Marie Brémeau

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La facture énergétique des ménages européens ne cesse de gonfler depuis plusieurs semaines, à cause notamment d’une hausse spectaculaire du gaz avec la reprise économique post-covid. Un peu partout dans les Etats membres, les manifestations se multiplient en faveur du pouvoir d’achat alors que le coût de la vie explose : les prix du gaz, de l’électricité, du carburant, des biens de consommations augmentent fortement. Avec une conséquence directe : l’inflation a atteint 3 % en août pour la zone euro, au plus haut depuis 10 ans.

En Belgique, la TVA sur l’énergie équivalente à celle du caviar

Ces dernières semaines, Marc Botenga a manifesté plusieurs fois avec des salariés belges, des citoyens européens, qui s’inquiètent à court terme de ne plus pouvoir payer les factures, de ne plus pouvoir se chauffer convenablement. « En Belgique, la TVA sur l’énergie est à 21 %. C’est le même taux que pour le champagne ou le caviar. Vous trouvez que c’est normal que le caviar, qui est un produit de luxe, soit considéré équivalent à l’énergie ? » L’eurodéputé belge (La Gauche) ne décolère pas. « L’énergie est un droit fondamental des gens et pour ça il faut des mesures fortes, que pour l’instant on ne voit pas vraiment, car les factures continuent d’exploser : 700 euros de plus, 1000 euros de plus pour cette année, c’est inacceptable. »

En matière d’énergie, la nécessité « d’une stratégie européenne commune »

Pour tenter de faire baisser la facture énergétique, le député européen roumain (PPE), Siegfried Muresan, soutient activement la proposition espagnole de réaliser des achats groupés par la Commission européenne, comme cela a été fait pour les vaccins. « On doit avoir un approvisionnement conjoint pour être plus fort quand on achète du gaz. Cela doit être sur la base du volontariat, les Etats membres doivent être libres d’y participer ou pas. Mais nous avons besoin d’une stratégie européenne commune. » Mais le lundi 4 octobre, une première réunion des ministres des finances de la zone euro à ce sujet n’a rien donné de concret. Pas de consensus pour le moment sur une stratégie commune, les intérêts des 27 Etats membres apparaissent pour l’heure trop divergents.

« Tout augmente, sauf les salaires »

Une réponse trop timide que dénonce encore et toujours Marc Botenga. Face à la situation sociale qu’il juge préoccupante, il milite pour une hausse des salaires massive, alors que les revenus stagnent massivement au sein de l’Union européenne, depuis la crise sanitaire. « Tout augmente, les prix, l‘inflation, et la seule chose qui n’augmente pas, qu’on bloque au nom de la compétitivité, c’est les salaires. Et ça, c’est un choix des gouvernements et de la Commission européenne depuis toujours. Au nom de la compétitivité, vous pouvez crever, vous n’allez pas pouvoir chauffer votre maison cet hiver, et c’est criminel comme logique. Donc brisons cette logique, les salaires doivent augmenter et peuvent augmenter. L’argent est là, allons le chercher. » La France prendra la tête de la présidence tournante de l’UE au premier semestre 2022 et veut faire de l’Europe sociale une de ses priorités. Paris espère fédérer les 26 autres pays membres autour d’un accord sur un salaire minimum européen.

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