L’examen du projet de loi qui permet la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes tueurs d'abeilles pour sauver la filière de la betterave a démarré sous haute tension au Sénat. Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie a peu apprécié les propos du président du groupe écologiste du Sénat, Guillaume Gontard.
Néonicotinoïdes : « Lobbys », « diffamation », débat sous haute tension au Sénat
L’examen du projet de loi qui permet la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes tueurs d'abeilles pour sauver la filière de la betterave a démarré sous haute tension au Sénat. Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie a peu apprécié les propos du président du groupe écologiste du Sénat, Guillaume Gontard.
Avant même l’examen des articles du projet de loi, très polémique, permettant la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes tueurs d'abeilles pour sauver la filière de la betterave, deux camps se sont farouchement opposés sur le principe même du texte. D’un côté le gouvernement et la majorité sénatoriale de la droite et du centre qui défendent « un choix de souveraineté » de l’agriculture française, selon les mots du ministre Julien Denormandie. En effet, cette année, la jaunisse de la betterave provoquée par les pucerons verts menace toute la filière sucrière française, soit 46 000 emplois.
Victoire du « lobby agrochimique », « le cheval de Troie de Bayer-Monsento »
De l’autre, la gauche du Sénat (PS, écologistes et communistes) voit dans ce projet de loi un reniement du gouvernement et un texte contraire à la charte de l’Environnement, à valeur constitutionnelle. Les néonicotinoïdes sont interdits depuis 2018, suite à la loi sur la biodiversité votée en 2016.
Le groupe communiste et le groupe écologiste ont déposé chacun une motion visant à rejeter l’ensemble du texte. Lors de sa prise de parole, Guillaume Gontard, le président du groupe Écologiste, Solidarité et Territoires du Senat a dénoncé « une dérogation scélérate » « qui ne manquera pas de faire jurisprudence et de menacer l’interdiction dans son ensemble au nom de l’égalité devant la loi ». Les néonicotinoïdes sont responsables « de la perte de 85% des insectes de nos campagnes ». « Vous connaissez les risques pour la santé humaine (…) Imaginez un gouvernement qui créerait des dérogations à l’interdiction du plomb ou de l’amiante pour les besoins de quelques industriels » a-t-il dénoncé avant d’ajouter : « M. le ministre, vous savez et pourtant vous permettez l’autorisation d’un poison ».
Pour le sénateur de l’Isère, ce projet de loi est une immense victoire du « lobby agrochimique », « le cheval de Troie de Bayer-Monsanto ».
« Je suis un ministre de la République, vous n’avez pas à tenir des propos diffamatoires »
Des mots qui ont eu un effet certain sur le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie. « J’ai trouvé vos propos scandaleux (…) Vous avez été la caricature même de ce que vous représentez. Vous étiez dans une écologie de l’incantation, du : ‘Y'a qu'à faut qu'on’. On est dans une situation d’impasse ou il n’y a pas d’alternatives aux néonicotinoïdes » a-t-il estimé. (voir notre article sur le sujet).
Enfin, Julien Denormandie a expliqué qu’il « n’acceptait pas » qu’on l’accuse « d’être aux mains des lobbys » » parlant « de l’écologie de la diffamation ». « Je suis un ministre de la République, vous n’avez pas à tenir des propos diffamatoires ».
Les élus écologistes se sont réunis ce matin, à l’occasion d’un banquet paysan organisé près du Sénat, pour s’opposer à la loi Duplomb, examinée aujourd’hui en commission mixte paritaire. Tous dénoncent le « scandale démocratique » d’une loi qu’ils surnomment « loi poison ».
Etudiée cet après-midi en commission mixte paritaire, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur », aussi appelée proposition de loi Duplomb, du nom de son co-auteur, fait l’objet depuis plusieurs mois de vives contestations. Mais que contient ce texte ?
Ce lundi, Catherine Dumas, sénatrice LR de Paris et présidente du groupe Changer Paris au Conseil de Paris était invitée de la matinale de Public Sénat. Elle est revenue sur le scrutin qui se tiendra en 2026 et sur les différentes candidatures qui se profilent pour succéder à Anne Hidalgo.
Hier, François Bayrou a annoncé que le texte sur la proportionnelle, initialement prévu en septembre, sera finalement déposé après les discussions budgétaires. Invité de la matinale de Public Sénat, Julien Odoul, député de l’Yonne et porte-parole du Rassemblement national déplore une « manœuvre » du Premier ministre.
Le
Le direct
Services publics et ruralité : audition de Françoise Gatel et Laurent Marcangeli
Services publics et ruralité : audition de Françoise Gatel et Laurent Marcangeli