Nice: mis en cause par Estrosi, l’Etat réfute toute « radicalisation » des dirigeants d’une mosquée
La préfecture des Alpes-Maritimes a démenti mardi toute radicalisation parmi les dirigeants de la mosquée niçoise En-Nour et...

Nice: mis en cause par Estrosi, l’Etat réfute toute « radicalisation » des dirigeants d’une mosquée

La préfecture des Alpes-Maritimes a démenti mardi toute radicalisation parmi les dirigeants de la mosquée niçoise En-Nour et...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

La préfecture des Alpes-Maritimes a démenti mardi toute radicalisation parmi les dirigeants de la mosquée niçoise En-Nour et assuré que l'État, mis en cause par le président LR de la métropole Christian Estrosi, exerçait "la plus grande vigilance".

"Aucune des personnes à la tête de l’association (qui gère la mosquée) n’est connue à ce stade pour radicalisation", a affirmé la préfecture dans un communiqué. Elle a rappelé "sa très grande vigilance sur l’ensemble des activités cultuelles" de cette association "comme des autres, afin qu’elle respecte le cadre républicain".

Le président de la métropole Nice Côte d'Azur et président de la région PACA Christian Estrosi avait accusé le gouvernement de "laisser s'incruster des fichés S dans les lieux de culte", et réclamé la fermeture de cette mosquée "sous huit jours".

M. Cazeneuve, alors ministre de l'Intérieur, "a donné une autorisation d'ouverture pour un lieu de culte qui appartient au ministre des Cultes d'Arabie Saoudite, qui prône la charia, et au sein du conseil d'administration duquel il y a un fiché S !", s'était-il indigné lors d'un point presse, s'appuyant sur un article de Nice-Matin.

L'ouverture de la mosquée au public résulte d'une "décision de justice" du Conseil d’État du 30 juin 2016, et non d'une décision du ministre, a rétorqué la préfecture. Les pièces transmises par l'association "ont fait l'objet d'un contrôle très vigilant" et elle "fait l'objet d'un suivi attentif de ses modes de gestion", poursuit-elle.

Dans une déclaration transmise mardi soir à l'AFP, M. Estrosi persiste à dire que la préfecture ne "répond pas à la question primordiale : il y a-t-il eu oui ou non un fiché S dans le conseil d'administration" de la mosquée ?

"La transparence est nécessaire", ajoute M. Estrosi qui demande à l'Etat de "rendre publics" les résultats de ses contrôles du lieu de culte.

M. Estrosi a fait du combat contre cette mosquée un cheval de bataille, réclamant notamment une enquête sur les entreprises intervenues dans sa construction. Le parquet de Nice a indiqué lundi avoir confié à la police une enquête sur ces mouvements financiers.

La mosquée avait réagi aux accusations de M. Estrosi par une plainte pour incitation à la haine raciale ou religieuse et une plainte en diffamation. Son avocat Me Ouassimi Moubarek affirme n'avoir "jamais entendu parler d'un quelconque fiché S".

Nice-Matin fait état également d'une note des services de renseignements de 2016 sur le financement de la mosquée que M. Estrosi a sommé Bernard Cazeneuve de rendre publique.

M. Estrosi a également demandé des comptes au chef du gouvernement sur le dispositif policier prévu lors de l'attentat de Nice et des pressions supposées de l'Intérieur dont s'est plainte une policière municipale, et demandé une commission d'enquête parlementaire.

Partager cet article

Dans la même thématique

Photo Cazeneuve
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015, le récit de Bernard Cazeneuve : « Très vite, on a conscience que nous sommes confrontés à une attaque de grande ampleur »

ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.

Le

Nice: mis en cause par Estrosi, l’Etat réfute toute « radicalisation » des dirigeants d’une mosquée
3min

Politique

« Il n’y a aucune délinquance dans les écoles de musique », affirme le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus

Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.

Le

Paris: Senate pension debat
6min

Politique

Retraites : la gauche du Sénat désunie sur la suspension de la réforme

A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.

Le

Photo horizontale Hollande
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015 : « Je vois des victimes qui sortent du Bataclan, le regard hagard… », se remémore François Hollande

ENTRETIEN – Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015, l'ancien président de la République revient auprès de Public Sénat sur le déroulé des attaques terroristes de Seine-Saint-Denis et de Paris. Il détaille la gestion de la crise et les décisions prises cette nuit-là, mais analyse aussi l'évolution du pays face à cette épreuve.

Le