Nicolas Sarkozy, un ancien président rattrapé par les affaires judiciaires

Nicolas Sarkozy, un ancien président rattrapé par les affaires judiciaires

Mis en examen dans le dossier de l'argent libyen, renvoyé en procès dans l'affaire Bygmalion et maintenant dans le scandale des...
Public Sénat

Par Nathalie ALONSO

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Mis en examen dans le dossier de l'argent libyen, renvoyé en procès dans l'affaire Bygmalion et maintenant dans le scandale des écoutes: à 63 ans, Nicolas Sarkozy est un ancien président sous très forte pression judiciaire.

- LES AFFAIRES QUI LE MENACENT DIRECTEMENT

. Affaire des "écoutes": renvoyé en procès

Nicolas Sarkozy, son avocat Thierry Herzog et l'ex-magistrat Gilbert Azibert sont renvoyés devant le tribunal correctionnel pour "corruption active" et "trafic d'influence". Les avocats de l'ex-chef de l'Etat ont annoncé leur intention de faire appel.

L'ancien chef de l'Etat (2007-2012) est soupçonné d'avoir tenté, début 2014, via son avocat, d'obtenir Gilbert Azibert, alors haut magistrat à la Cour de cassation, des informations secrètes dans une procédure judiciaire où il demandait la restitution d'agendas saisis dans l'affaire Bettencourt. L'affaire avait été révélée par des écoutes téléphoniques diligentées dans le cadre de l'enquête sur les accusations de financement libyen de sa campagne de 2007. Aprement contestées par sa défense, ces écoutes ont été validées en mars 2016 par la Cour de cassation.

. Comptes de campagne 2012: renvoyé en procès

Ce sera sans doute le prochain rendez-vous judiciaire de Nicolas Sarkozy, dans ce dossier plus connu comme "l'affaire Bygmalion". La justice doit prochainement examiner son appel contre son renvoi devant le tribunal pour "financement illégal de campagne électorale", ordonné en février 2017 par le juge Serge Tournaire.

La justice lui reproche d'avoir dépassé sciemment - ce qu'il conteste - à hauteur de 20 millions d'euros le plafond autorisé des dépenses de sa campagne présidentielle de 2012. Treize autres protagonistes sont, eux aussi, poursuivis devant le tribunal pour un vaste système de fausses factures destiné à dissimuler le dépassement du plafond des dépenses. M. Sarkozy n'a pas été mis en cause pour les fausses factures.

. Dossier "libyen": mis en examen

Après cinq ans d'enquête, le juge Serge Tournaire a mis en examen le 21 janvier Nicolas Sarkozy pour "corruption passive", "recel de fonds libyens" et "financement illégal de campagne", des faits qu'il conteste farouchement.

Les juges mènent des investigations d'envergure sur des accusations de financement de sa campagne présidentielle de 2007 avec de l'argent libyen, lancées par d'anciens dignitaires du régime de Mouammar Kadhafi. L'affaire avait rebondi en novembre 2016, avec les déclarations explosives de Ziad Takieddine quand il avait affirmé avoir lui-même remis 5 millions d'euros d'argent libyen au camp Sarkozy quelques mois avant son élection à la présidence.

Dans ce dossier, son camp est aussi directement visé: son ex-bras-droit Claude Guéant a été mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale en bande organisée, notamment en raison d'un virement suspect de 500.000 euros qu'il a justifié par la vente de deux tableaux mais qui pourraient provenir de fonds libyens.

- CITE DANS D'AUTRES AFFAIRES

. Affaire Karachi : témoin

Le nom de Nicolas Sarkozy, ministre du Budget à l'époque, apparaît dans cette enquête sur des soupçons de rétrocommissions en faveur de l'ancien Premier ministre Edouard Balladur en marge de ventes d'armes au Pakistan dans les années 90. Il a été entendu en juin 2017 comme simple témoin dans le volet ministériel de cette affaire. M. Balladur est mis en examen pour "complicité et recel d'abus de biens sociaux" et son ministre de la Défense François Léotard pour "complicité d'abus de biens sociaux".

. Sondages de l'Elysée: son entourage visé

Les juges ont terminé en mai 2017 leur enquête sur des soupçons de favoritisme dans l'attribution des sondages de la présidence sous le quinquennat Sarkozy (2007-2012). Personnage-clé du dossier, son ancien conseiller Patrick Buisson est soupçonné d'avoir profité de sa position pour réaliser d'importants bénéfices sur des sondages qu'il commandait au nom de sa société et qu'il revendait à l'Élysée. Il a été mis en examen, tout comme deux anciens proches collaborateurs de M. Sarkozy, Emmanuelle Mignon et Claude Guéant. Nicolas Sarkozy, couvert par l'immunité présidentielle, avait refusé de se rendre à la convocation du juge. Le Parquet national financier doit désormais prendre ses réquisitions dans ce dossier avant la décision finale des juges.

. Les autres affaires soldées par un non-lieu

Nicolas Sarkozy a bénéficié d'un non-lieu dans plusieurs autres dossiers: ses voyages en jet privé facturés à la société Lov Group de son ami Stéphane Courbit ; l'enquête sur ses pénalités réglées par l'UMP pour le dépassement de son plafond de dépenses de campagne en 2012 ou encore l'affaire des dons octroyés à l'UMP par la richissime héritière du groupe L'Oréal Liliane Bettencourt.

Dans la même thématique

Nicolas Sarkozy, un ancien président rattrapé par les affaires judiciaires
3min

Politique

Meurtre dans une mosquée du Gard : « Il n'y a pas d'islamophobie dans notre pays », estime Sébastien Chenu

Le meurtre d’un fidèle musulman dans une mosquée du Gard, vendredi, a provoqué de nombreuses réactions politiques. « C'est un drame qui dit beaucoup de l'ensauvagement de notre société », déclare ce mardi 29 avril le député RN Sébastien Chenu, invité de la matinale de Public Sénat. Pour l’élu du Nord, « il n’y a pas d’islamophobie dans notre pays », accusant « l’extrême-gauche » de chercher à « instrumentaliser » ce fait divers.

Le

Le president francais, Emmanuel Macron et son homologue le president de la Republique democratique du Congo Felix Tshisekedi lors d’une conference de presse apres un dejeuner de travail au palais de l’Elysee a Paris
3min

Politique

Sondage : la popularité d’Emmanuel Macron chute à 26% d’opinions favorables, celle de François Bayrou toujours très basse

Après avoir grimpé en mars à la faveur de ses positions sur la scène internationale, la popularité d’Emmanuel Macron s’est de nouveau érodée le mois dernier. Le président de la République récolte désormais 73% d’opinions défavorables, selon le nouveau baromètre d’Odoxa réalisé avec Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale. La cote de François Bayrou reste stable, mais toujours à un niveau très bas de 23% d’opinions favorables.

Le

Paris: Wauquiez Retailleau pacte legislatif
4min

Politique

Sondage : Bruno Retailleau considéré comme un bien meilleur candidat à la présidentielle pour son camp que Laurent Wauquiez

Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez sont en campagne pour être élu à la tête des Républicains. D’après le dernier baromètre Odoxa réalisé avec Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale, le ministre de l’Intérieur est considéré par les Français comme un meilleur candidat pour LR que Laurent Wauquiez dans la perspective de l’élection présidentielle. Il remporte aussi l’adhésion de l’ensemble des Français interrogés par rapport à son concurrent (31% contre 17%).

Le

Paris: M. Le Pen J. Bardella concertation E. Macron
4min

Politique

Sondage : Marine Le Pen ou Jordan Bardella donnés largement en tête au premier tour de la présidentielle 2027, mais perdants au second

Malgré sa condamnation en première instance dans l’affaire des assistants parlementaires des eurodéputés FN, Marine Le Pen est toujours donnée largement en tête du premier tour de l’élection présidentielle 2027, d’après le dernier baromètre Odoxa réalisé avec Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale. Même constat en cas de candidature de Jordan Bardella à la place de la députée du Pas-de-Calais. En revanche, selon ces résultats, les deux figures du RN s’inclineraient au second tour face à Edouard Philippe.

Le