Non, les bars et discothèques ne rouvriront pas, malgré le vote des sénateurs
Mardi dernier, les sénateurs ont voté par surprise une mesure permettant la réouverture des bars et discothèques. Mais il n’en sera rien. Le retour de l’état d’urgence sanitaire impose le couvre-feu. Et le projet de loi qui portait la mesure a été tout simplement retiré de l’ordre du jour du Sénat. Il n’y reviendra pas.

Non, les bars et discothèques ne rouvriront pas, malgré le vote des sénateurs

Mardi dernier, les sénateurs ont voté par surprise une mesure permettant la réouverture des bars et discothèques. Mais il n’en sera rien. Le retour de l’état d’urgence sanitaire impose le couvre-feu. Et le projet de loi qui portait la mesure a été tout simplement retiré de l’ordre du jour du Sénat. Il n’y reviendra pas.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Certains y ont peut-être cru, l’espace d’un instant. Lors d’une séance, forcément de nuit, les sénateurs ont adopté mardi 13 octobre, dans la soirée, une mesure qui permet, sur le papier, la réouverture de tous les lieux recevant du public, et donc les bars et discothèques, comme publicsenat.fr l’a relevé. Les sénateurs examinaient le projet de loi prolongeant le régime transitoire de sortie de l’état d’urgence. La mesure a été remarquée. Notre article a été repris par la presse et bien partagé sur les réseaux sociaux, signe de l’attente en la matière.

Dès le départ, la mesure avait peu de chance d’aller au bout

Mais non, les clubs ne rouvriront pas, malgré l’empressement de certains sénateurs à défendre les boîtes de nuit. Les sénateurs ne se sont pas transformés du jour au lendemain en clubbeurs, prêts à tenir le dancefloor jusqu’à la dernière note. Mais il s’agissait avant tout de défendre un secteur menacé de disparition, faute d’activité économique depuis le mois de mars.

La mesure avait en réalité, dès le départ, peu de chance d’aller au bout. Explications : après l’adoption surprise de cet amendement socialiste, le rapporteur LR, Philippe Bas, a très vite demandé une seconde délibération, autorisée par le règlement. Pensant que certains de ses collègues avaient mal compris la portée de leur vote, il espérait ainsi revenir sur cette décision. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, s’y serait de toute façon opposé, lors du retour du texte devant les députés, où LREM détient la majorité. A peine voté, l’espérance de vie de la mesure était donc pour le moins courte.

Coup de théâtre

Mais il n’aura même pas été nécessaire d’aller jusque-là. Car mercredi 14 octobre, coup de théâtre au Palais de Marie de Médicis, le gouvernement décide de retirer de l’ordre du jour du Sénat le projet de loi, dont l’examen n’était pas terminé, quelques heures avant l’intervention d’Emmanuel Macron.

On connaît la suite : le chef de l’Etat annonce l’instauration dans les grandes villes d’un couvre-feu de 21 heures à 6 heures, mesure forcément incompatible avec la réouverture des boîtes de nuit. Un nouveau projet de loi sur le retour de l’état d’urgence sanitaire va d’ailleurs rapidement faire son arrivée, afin de le porter à six semaines.

Jeudi 15 octobre, le premier ministre Jean Castex précise par ailleurs que « toutes les fêtes privées - comme les mariages ou les soirées étudiantes - qui se tiennent dans des salles des fêtes, dans des salles polyvalentes ou tout autre établissement recevant du public seront interdites ».

Lost in space

Quant au projet de loi prolongeant le régime transitoire de sortie de l’état d’urgence, celui retiré par le gouvernement, il ne sera jamais définitivement adopté par le Parlement. Toutes ses mesures passent donc à la trappe. Ce texte restera dans les limbes des débats parlementaires, coincé dans la navette parlementaire entre Assemblée et Sénat. Lost in space.

Partager cet article

Dans la même thématique

Non, les bars et discothèques ne rouvriront pas, malgré le vote des sénateurs
8min

Société

Voitures en bout de course, hélicos hors d’âge, loyers qui plombent les comptes : le numéro 1 de la gendarmerie alerte devant le Sénat

Malgré un budget en légère hausse de 200 millions d’euros en 2026, la gendarmerie nationale est contrainte à des « renoncements » multiples, alerte son directeur général, Hubert Bonneau. Face à une hausse de la délinquance et des missions diverses, y compris l’appui aux armées, en cas de guerre face à une autre nation, ses moyens sont insuffisants, juge le patron de la gendarmerie.

Le

SNCF la greve du 21 novembre 2024 en forme ultimatum.
5min

Société

Sabotage sur le réseau SNCF : « Surveiller un tel réseau, c’est quasi-impossible » estime-t-on au Sénat

Après des actes de malveillance qui ont paralysé plusieurs lignes importantes du réseau ferroviaire dimanche et lundi, le ministre des Transports a pointé la difficulté technique de sécuriser 28 000 km de voies. Les parlementaires pointent la même difficulté, alors que les acteurs du ferroviaire soulignent tous un « sous-investissement chronique » dans les infrastructures.

Le