« La pollution de l’air au niveau européen c’est 400 000 morts prématurés par an ». Pour la députée européenne écologiste Karima Delli, même si d’ici 15 ans les moteurs thermiques ne seront plus commercialisés, il y a urgence à limiter les émissions polluantes des voitures. Et ce d’autant plus qu’elles continueront de rouler encore longtemps sur les routes après cette date. Une bataille nécessaire mais difficile à mener au niveau du Parlement européen pour la présidente de la commission transports tant les obstacles sont nombreux sur le chemin de la nouvelle norme européenne antipollution.
La prise en compte de nouveaux polluants
« La norme que nous avons actuellement ; la norme euro 6, ne prenait pas en compte certaines particules, par exemple, certaines particules venant des freins. Aujourd’hui dans la nouvelle norme on prendra en compte toutes ces particules fines qui ont un impact sur la santé des gens. » Dans le viseur des défenseurs de l’environnement, des particules ultrafines comme le protoxyde d’azote, ou encore le méthane, des polluants qui jusqu’à présent n’étaient pas pris en compte.
Si tout va bien la norme Euro 7 devrait entrer en vigueur en 2027. Mais d’ici là, la route est encore longue. La Commission européenne va soumettre son texte au Parlement européen en décembre ou au plus tard en janvier 2022, un texte qui sera également discuté en parallèle par les chefs d’Etat européens.
L’Allemagne et la France veulent une norme moins contraignante
Et cela risque de coincer du côté des pays constructeurs automobiles, comme l’Italie, l’Allemagne ou encore la France… « Je ne crois pas que cette proposition va passer au Parlement et au Conseil sans être modifiée. Parce qu’à mon avis la France a peur que la couleur des gilets change de jaune à orange…, prédit Marian-Jean Marinescu, député européen (PPE) et sensible aux arguments de l’industrie automobile qui dénonce des contraintes trop importantes et trop coûteuses. Avec le risque que la voiture devienne un produit de luxe, « c’est clair que le coût va devenir plus élevé » affirme l’élu roumain.
« La Norme Euro 7 c’est moins cher que l’option peinture d’une Golf »
Des arguments que balaie Karima Delli. « La norme Euro 7, techniquement, on peut la faire. On sait le faire, c’est faisable. En termes de coût, la Commission a présenté combien cela représentait, cela représente entre 100 et 500 euros par véhicule. Et en fait, c’est moins cher que l’option peinture d’une Golf. Maintenant la véritable question qui est en jeu, c’est quelle politique industrielle pour l’automobile de demain. » Un point de vue que ne partage pas ministre de l’économie française. Bruno Le Maire redoute que la norme Euro 7 présentée par la Commission soit impossible à suivre pour les constructeurs et destructrice pour l’industrie automobile.
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