Notre-Dame de Paris : le défi de la reconstruction
Les invités de l’émission « On va plus loin » évaluent les besoins en reconstruction de la cathédrale de Notre-Dame, après son spectaculaire incendie.

Notre-Dame de Paris : le défi de la reconstruction

Les invités de l’émission « On va plus loin » évaluent les besoins en reconstruction de la cathédrale de Notre-Dame, après son spectaculaire incendie.
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Au lendemain de l’incendie de Notre-Dame, l’heure est déjà à la reconstruction, ou du moins à sa réflexion, alors que des dons, de milliardaires ou de simples citoyens, affluent.

À la question de savoir combien coûtera la reconstruction de la cathédrale, Christophe Rousselot, délégué général de la Fondation Notre Dame, répond : « C’est plusieurs centaines de millions d’euros. Bien malin, celui qui peut dire le nombre de centaines. Peut-être est-ce le milliard. J’ai entendu le chiffre mais il faut une expertise. »

Pour l’architecte Jean-Michel Wilmotte, cela coûtera encore plus : « Il y a l’architecture mais après il y a tout le décor intérieur (…) Si vous refaites tout ça, c’est colossal. Si on doit le refaire à l’identique, c’est un travail de titan mais surtout extrêmement coûteux. »

De son côté, Valérie Toureille, historienne spécialiste du Moyen-Âge s’inquiète de « l’état de la voûte », très endommagée : « Parce que la pierre a souffert. Toutes ces pierres sont agencées avec de la chaux et la chaleur a mis en péril toute cette armature. La toiture est là pour préserver les voûtes. C’est ça qui est très inquiétant. »

Christophe Rousselot explique comment pourrait être envisagée, dans un premier temps, une réouverture partielle de la cathédrale : « Quand on a des projets en général, indépendamment de cette catastrophe, on agit souvent par tranche. Tranches de travaux et tranches de montants. Cela va avec. Donc on peut raisonnablement imaginer qu’on procédera de cette façon-là pour la cathédrale. L’objectif que souhaiterait le diocèse de Paris, si les choses sont possibles, ce serait de rendre au public une partie de la cathédrale. Comme cela l’a été à Nantes, après l’incendie de 72. Pendant 20 ans, 30 ans, les Nantais ont connu une gigantesque plaque de contre-plaquée, qui a, à partir du chœur, coupé la cathédrale en deux. On a réaménagé un chœur et les offices se sont tenus là. »

Reconstruite pour les jeux de 2024 ?

« Ce qui fera débat, ce (sont) les techniques utilisées » prédit Jean-Michel Wilmotte. « Nous avons refait la toiture des Bernardins [Collège des Bernardins à Paris - NDLR] il y a quelques années. On a pris l’option de prendre une structure métallique (…) parce que sinon on n’aurait pas encore fini ». Utiliser des chênes pour refaire la voûte de Notre-Dame prendrait des années selon l’architecte. Ne serait-ce que pour les faire sécher avant. « La structure des Bernardins que nous avons faite, c’est une structure (…) très légère. Et ça nous a permis de retrouver la volumétrie de la toiture du XVIe. » Et il ajoute concernant les futurs travaux de Notre-Dame : « La technologie sera excessivement intéressante. »

D’ailleurs pour l’architecte, il est tout à fait possible de reconstruire la cathédrale en quelques années. Ce à quoi répond Karen Taïeb que la maire de Paris, Anne Hidalgo, a pour souhait que la cathédrale soit reconstruite pour les jeux de 2024.

Un souhait que partage le président de la République, qui a annoncé, lors de son intervention mardi soir, vouloir voir Notre-Dame rebâtie « d’ici cinq années ».  

 

Vous pouvez voir et revoir ce débat, en intégralité :

OVPL-Débat sur la reconstruction de Notre-Dame (en intégralité)
25:58

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