A l'unisson d'Emmanuel Macron, l'ensemble de la classe politique a partagé lundi "l'émotion de toute une nation" après l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, qui a conduit le président à reporter son allocution attendue de longue date pour répondre à la crise des "gilets jaunes".
"Ce qui s'est passé ce soir à Paris et dans cette cathédrale est évidemment un terrible drame (...) Notre-Dame de Paris c'est notre histoire, notre littérature, notre imaginaire. Le lieu où nous avons vécu tous nos grands moments. Nos épidémies, nos guerres, nos libérations. C'est l'épicentre de notre vie, c'est l'étalon d'où partent nos distances et d'où l'on se mesure depuis Paris", a souligné le chef de l'Etat, s'exprimant avec émotion sur le parvis de Notre-Dame.
"Cette cathédrale nous la rebâtirons tous ensemble", a-t-il promis, en se félicitant que le pire ait été "évité".
"Je suis triste ce soir de voir brûler cette part de nous", avait twitté plus tôt dans la soirée le chef de l'Etat.
Le secrétaire d'Etat à l'Intérieur Laurent Nuñez avait parlé lui d'un "drame national"
"Elle se tient là depuis des centaines d'années, à veiller sur des générations de Français qui se succèdent à ses pieds. Ce n’est pas seulement un monument, c'est NOTRE Dame. Ce soir on a tous le cœur serré", a écrit la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye sur Twitter.
La maire de Paris Anne Hidalgo a dit ne pas avoir "de mot assez fort pour exprimer (sa) douleur". "Ce soir, tous les Parisiens et Français pleurent cet emblème de notre Histoire commune. De notre devise, nous tirerons la force de nous relever. Fluctuat nec mergitur", a-t-elle twitté.
Interrogé sur LCI, l'ancien maire Bertrand Delanoë a évoqué un événement "au-delà de l'humain". "C'est un deuil que nous devons faire et en même temps il faut avoir de l'espoir et se dire que toutes les bonnes volontés seront mobilisées pour reconstruire ce qui aura été détruit, pour que Notre-Dame de Paris dans toute sa splendeur puisse reprendre sa place dans le cœur de Paris", a-t-il ajouté.
- "Désolation" -
Le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde a prôné, lors de l'émission Audition publique sur LCP-AN et Public Sénat, en partenariat avec l'AFP et Le Figaro, "une souscription nationale", peu avant que la Fondation du patrimoine n'annonce le lancement d'une "collecte nationale".
Pour l'ancien président la République François Hollande, "Notre-Dame est notre patrimoine commun, c'est une blessure de la voir ainsi ravagée par les flammes". "La mobilisation de tous sera nécessaire pour reconstruire ce qui a été détruit", a-t-il ajouté auprès de l'AFP. Nicolas Sarkozy a dit sa "profonde tristesse" alors que la France est touchée "dans sa chair, dans son coeur, dans son identité, dans son histoire". "Que chacun se mobilise d'ores et déjà pour aider à la reconstruction", a-t-il enjoint.
Les pompiers s'activent sur la voute de Notre-Dame, à Paris le 15 avril 2019
AFP
Même sentiment chez les différents chefs de parti. "Immense émotion devant ces images du feu dévorant Notre-Dame. Soutien aux pompiers mobilisés. Pensée pour les fidèles et pour tous ceux qui n'ayant pas la foi sont attachés à ce joyau de notre histoire", a twitté Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste.
A droite, le patron de LR Laurent Wauquiez a dit sa "désolation en voyant partir en fumée ce symbole de nos racines chrétiennes, de la littérature de Victor Hugo. C'est toute une part de notre Histoire, de nous-mêmes, qui brûle ce soir".
La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen a déploré des "dégâts (...) terrifiants. Tous les Français ce soir ressentent un chagrin infini et un vertigineux sentiment de perte". Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) a annoncé suspendre sa campagne pour les Européennes et appelé à "l'union sacrée".
Chef de file des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon s'est dit "sidéré" devant un "immense malheur". "La cathédrale de Notre-Dame incarne quelque chose de l'avancée multiséculaire de l'esprit humain (...) Notre-Dame c'était le lieu où les Français se sont retrouvés en toute circonstance quelle que soit leur foi (...) Ce bâtiment est un membre de notre famille à tous", a-t-il dit devant la presse.
"Un morceau de notre Histoire et de notre identité part en fumée sous nos yeux. Ces images nous touchent en plein cœur", a souligné le délégué général de LREM Stanislas Guerini.
Alors que le ton se durcit entre les dirigeants de l’audiovisuel public et la chaîne CNews de Vincent Bolloré, qualifiée « d’extrême droite » par Delphine Ernotte, une délégation de sénateurs LR sera reçue par la patronne de Radio France Sibyle Veil le 30 septembre. Le 1er octobre, le président de l’Arcom, Martin Ajdari sera, lui, auditionné par la commission de la culture et de la communication de la chambre haute.
Alors que les syndicats appellent à la mobilisation ce jeudi, le leader de La France Insoumise prévient déjà qu’« il y aura des prolongements syndicaux comme il y aura des prolongements politiques » à cette journée, qui « se présente d’ores et déjà comme un immense événement », selon Jean-Luc Mélenchon.
Les syndicats appellent à la grève ce jeudi 18 septembre en réaction aux mesures budgétaires présentées par le précédent gouvernement l’été dernier. D’après le ministère de l’Intérieur, entre 600.000 et 900.000 manifestants sont attendus partout en France. Manon Aubry, eurodéputée LFI, espère que la mobilisation sera « encore plus importante » que celle du mouvement « Bloquons tout », le 10 septembre.
Entre 600 000 et 900 000 manifestants sont attendus en France ce 18 septembre. Une affluence proche du même ordre que celles contre la dernière réforme des retraites. Mobilisations, déclarations politiques et syndicales...Suivez le déroulé de cette journée sur notre live.