Nouveaux coups de griffe de Bayrou sur la réforme des institutions
Le président du MoDem, François Bayrou, a de nouveau égratigné mardi la réforme des institutions voulue par Emmanuel Macron et...

Nouveaux coups de griffe de Bayrou sur la réforme des institutions

Le président du MoDem, François Bayrou, a de nouveau égratigné mardi la réforme des institutions voulue par Emmanuel Macron et...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Le président du MoDem, François Bayrou, a de nouveau égratigné mardi la réforme des institutions voulue par Emmanuel Macron et mis en garde contre la "crédibilité" d'un référendum en 2019, selon des propos rapportés.

Devant les députés MoDem, alliés de la majorité, l'ancien garde des Sceaux a aussi estimé que la baisse projetée de 30% du nombre de parlementaires allait passer difficilement. "Il n'y a qu'un moyen de pression: si le Sénat (à majorité de droite) refuse, le référendum pourrait l'imposer", selon lui.

"Mais quelle crédibilité d'un référendum en mai 2019 lors des élections européennes ? (...) Le président de la République aura-t-il une majorité ? Le Sénat peut tout", selon le maire de Pau, qui pensait en début d'année sans "risque" un référendum sur des mesures portées pendant la campagne présidentielle.

Concernant l'introduction d'une dose de 15% de proportionnelle aux élections législatives, M. Bayrou considère que "61 sièges ou 69 (avec les députés des Français de l'étranger), c’est à la marge" même si quelques sièges pour un parti permettent "une expression".

15%, ce n'est "pas le changement fondamental que les défenseurs du scrutin à la proportionnelle attendent", a-t-il encore plaidé, soulignant que la proportionnelle, par le jeu des rapprochements, constitue "un garde-fou contre les extrêmes, d'où son choix par l'Allemagne".

Quant à la limitation du cumul dans le temps à trois mandats pour les parlementaires et les présidents d'exécutifs locaux, il s'agit selon M. Bayrou d'un "bon principe" mais la mesure n'est "pas à reporter à 2032 à l'Assemblée nationale et plus tard au Sénat". C'est "n'importe quoi", s'est-il exclamé devant le groupe MoDem.

Le leader centriste est en outre revenu sur l'abandon par le gouvernement de la "banque de la démocratie", projet d'établissement public permettant de s'affranchir des financements des banques privées pour les prêts aux partis et candidats qui devait être adossé à la Caisse des dépôts et consignations.

M. Bayrou en avait été à l'origine et son principe avait été voté par l'Assemblée à l'été 2017.

"Cet abandon, chez lui, ça ne passe pas", a relaté à l'AFP un participant à la réunion, espérant que l'exécutif reviendra sur cette décision.

Enfin, M. Bayrou s'est dit "pas opposé à l'esprit d’une régulation" des amendements, même si leur limitation va "faire des débats", selon ses propos rapportés. "On pourrait examiner plusieurs textes en même temps dans plusieurs hémicycles différents, on irait plus vite", a aussi suggéré le dirigeant centriste, prenant l'exemple du Parlement européen.

Pour sa part, le chef de file des députés MoDem Marc Fesneau, qui sera l'un des rapporteurs, a plaidé pour ne pas "tout chambouler" dans la Constitution, selon un participant. "Je vois que fleurissent des idées diverses et variées" parmi les groupes parlementaires mais "on ne peut être dans l'air du temps quand on touche à la Constitution", a-t-il déclaré à l'AFP.

"Tout est sur la table", désormais "il faut mener un travail avec le groupe majoritaire et les autres groupes pour trouver un terrain d'entente", selon M. Fesneau.

Le projet de loi constitutionnelle sera débattu dans l'hémicycle les deuxième et troisième semaine de juillet, puis au Sénat à la rentrée. Les autres volets (organique et ordinaire), contenant proportionnelle, non-cumul et réduction des parlementaires, arriveront à la rentrée à l'Assemblée.

Les députés MoDem doivent tenir une réunion de travail le 25 juin pour "finaliser la ligne globale".

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01059366_000001
7min

Politique

Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : « Ce n’est pas la gauche contre la droite, mais un modèle démocratique contre un modèle illibéral »

Le paysage audiovisuel français est en train de se fracturer en deux blocs. L’animateur vedette, Pascal Praud a accusé la patronne de France Télévision, Delphine Ernotte de mettre « une cible » sur les journalistes sa chaîne, après que cette dernière a qualifié CNews de « chaîne d’extrême droite ». A moins de deux ans de l’élection présidentielle, l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel, subit une pression inédite. Son président, Martin Ajdari sera, auditionné dans quelques jours au Sénat.

Le

Nouveaux coups de griffe de Bayrou sur la réforme des institutions
5min

Politique

Mobilisation du 18 septembre : « Soit une politique de rupture est menée, soit on continue à mettre la pression »

A l’appel de l’intersyndicale, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue partout en France pour protester contre le projet de budget pour 2026. Dans le cortège parisien, les manifestants, pas convaincus par la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, sont déterminés à maintenir la pression sur l’exécutif. Reportage.

Le

SIPA_01229633_000009
1min

Politique

Info Public Sénat. Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : une délégation de sénateurs LR reçue à Radio France le 30 septembre

Alors que le ton se durcit entre les dirigeants de l’audiovisuel public et la chaîne CNews de Vincent Bolloré, qualifiée « d’extrême droite » par Delphine Ernotte, une délégation de sénateurs LR sera reçue par la patronne de Radio France Sibyle Veil le 30 septembre. Le 1er octobre, le président de l’Arcom, Martin Ajdari sera, lui, auditionné par la commission de la culture et de la communication de la chambre haute.

Le