Nouvelle-Calédonie : « Ce qui m’inquiète, c’est qu’on arrive à une situation d’apartheid »
Alors qu’un débat sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie se tient ce mardi au Sénat, indépendantistes et loyalistes ne parviennent toujours pas à trouver un compromis pour désigner un chef du gouvernement. Le sénateur de Nouvelle-Calédonie, Gérard Poadja craint une partition « de son pays ».

Nouvelle-Calédonie : « Ce qui m’inquiète, c’est qu’on arrive à une situation d’apartheid »

Alors qu’un débat sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie se tient ce mardi au Sénat, indépendantistes et loyalistes ne parviennent toujours pas à trouver un compromis pour désigner un chef du gouvernement. Le sénateur de Nouvelle-Calédonie, Gérard Poadja craint une partition « de son pays ».
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Pour la première fois depuis l’accord de Nouméa (1998), le FLNKS (Front de libération national kanak socialiste) a obtenu la majorité (six membres sur onze) au sein du gouvernement collégial, 17 février dernier. Le scrutin avait eu lieu après la chute du gouvernement présidé par le loyaliste Thierry Santa le 2 février, en raison de la démission en bloc des « ministres » indépendantistes.

Mais depuis, l’exécutif élu ne peut entrer en fonction car les deux branches majoritaires du FLNKS se disputent sa présidence.

Une crise politique qui intervient alors qu’un troisième référendum sur l’indépendance doit se tenir avant octobre 2022. Invité de la matinale de Public Sénat, « Bonjour Chez vous », le sénateur (apparenté centriste) de la Nouvelle-Calédonie, Gérard Poadja « s’inquiète que dans les années qui viennent, on arrive à une situation d’apartheid ». « Ça, je ne l’accepterais pas […] La Nouvelle-Calédonie est composée de trois provinces. Il y en a deux qui sont à majorité indépendantiste. Donc, on risque d’arriver à une partition de mon pays […] Je ne souhaite pas qu’on arrive à ce qu’il y ait des frontières dans mon pays » s’est-il alarmé estimant que cette « situation était évitable mais encore faut-il que nous arrivions à une solution de rassemblement ».

Pour rappel, les accords de Nouméa ont abouti à la tenue de deux référendums sur l’indépendance de l’archipel. Les 4 novembre 2018 et 4 octobre 2020, les électeurs inscrits sur une « liste électorale spéciale » ont rejeté l’indépendance à 56,7 % puis à 53,3 %. Début avril, les deux groupes indépendantistes au Congrès (l’assemblée délibérante) ont officiellement demandé à l’Etat d’organiser le troisième et dernier référendum de cette décolonisation inédite dans l’histoire de France.

A l’invitation du Premier ministre Jean Castex, plusieurs dirigeants calédoniens indépendantistes et non indépendantistes doivent se rendre à Paris du 25 mai au 3 juin « pour parler de l’avenir » et tenter d’éclairer les conséquences du oui ou du non à l’indépendance.

Ce mardi au Sénat, un débat se tiendra au Sénat sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie

« Je suis opposé à un troisième référendum […] Ce que je propose c’est qu’on puisse véritablement échanger sur un projet de rassemblement » a indiqué Gérard Poadja qui considère que dès 2018, « rien ne nous empêchait, nous politiques calédoniens, de mettre en place un véritable processus pour que notre pays puisse vivre en paix et avoir un développement économique durable ».

C’est en effet la cession de l’usine de nickel en Nouvelle-Calédonie du groupe brésilien Vale, à un consortium mené notamment par les collectivités locales, en mars dernier qui a divisé le front indépendantiste.

 

 

 

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