Nouvelle-Calédonie: élections-clés six mois après le référendum sur l’indépendance
Six mois après le référendum qui a rejeté l'indépendance, les électeurs calédoniens sont appelés aux urnes dimanche pour...

Nouvelle-Calédonie: élections-clés six mois après le référendum sur l’indépendance

Six mois après le référendum qui a rejeté l'indépendance, les électeurs calédoniens sont appelés aux urnes dimanche pour...
Public Sénat

Par Claudine WERY

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Six mois après le référendum qui a rejeté l'indépendance, les électeurs calédoniens sont appelés aux urnes dimanche pour renouveler les institutions locales de l'ultime mandat de l'accord de Nouméa qui doit achever le processus de décolonisation.

Dans le paysage sortant, les indépendantistes du FLNKS ((Front de Libération Nationale Kanak Socialiste) dirigent le Nord et les Loyauté tandis que le Sud est aux mains de la droite loyaliste. Calédonie Ensemble (CE, droite modérée) préside actuellement l'exécutif.

Quelque 169.635 électeurs sont inscrits pour ce scrutin, restreint à la "population concernée" par l'avenir politique de l'archipel, de sorte qu'un des obligations majeures pour figurer sur les listes est de résider de manière continue dans l'archipel depuis au moins novembre 1998.

Au total, 25 listes, soit pas moins de 934 candidats, sont en lice: 11 listes dans la province sud (40 élus), la plus riche et la plus peuplée (108.516 électeurs), six dans la province Nord (22 élus) et huit dans la province des îles Loyauté (14 élus).

Dans une architecture institutionnelle à plusieurs étages, 54 des 76 élus provinciaux siègent à l'échelle territoriale au Congrès, qui élit ensuite un gouvernement collégial.

Le mode de scrutin de listes proportionnel à un tour nécessite d'obtenir au minimum 5% des inscrits pour pouvoir participer à la répartition des sièges. Un système qui, compte tenu du poids démographique du Sud, engendre une "sur-représentativité" des provinces indépendantistes, dénoncée par la droite.

En effet, une liste du Sud doit rassembler 5.425 voix pour avoir des élus, tandis qu'il n'en faut que 2.000 dans le nord et 1.000 aux Loyauté. Mandat après mandat, les indépendantistes gagnent du terrain depuis 1998 et disposent dans le Congrès sortant de 25 élus sur 54.

- Jeu égal -

Six mois après le référendum sur l'indépendance perdu avec un score de 43,3% bien supérieur aux annonces des sondages, les indépendantistes espèrent surfer sur cette dynamique et prendre les rênes du Congrès et du gouvernement.

Incapable de s'unir, la droite, fracturée en deux blocs irréconciliables - Calédonie Ensemble (CE,droite modérée) et l'Avenir en Confiance (proche de LR)- n'exclut pas l’hypothèse.

"Je crains une instabilité si les indépendantistes ont la majorité parce qu'on va rentrer dans un tunnel difficilement compréhensible (...) où un pays, majoritairement contre l'indépendance sera gouverné par les indépendantistes", estime le député Philippe Gomes, tête de liste C.E dans le Sud.

Un jeu égal entre les deux camps adverses est également probable tandis qu'en cas de victoire loyaliste, une alliance entre CE et Avenir en confiance semblerait hasardeuse tant toutes les précédentes tentatives ont tourné au fiasco.

Dans ce contexte, Paris va devoir échafauder un nouveau statut pour la Nouvelle-Calédonie avec des partenaires qui ont tous des visions divergentes de la fin de l'accord de Nouméa.

Cette semaine, Paul Néaoutyine, président de la province nord et incontournable interlocuteur du FLNKS, a affirmé que "la pleine souveraineté était la seule porte de sortie" de cet accord.

Persuadés que le rapport de force peut s'inverser, les indépendantistes veulent aller "jusqu'au bout" du texte, qui prévoit l'organisation d'un deuxième et éventuellement d'un troisième référendum.

La mouvance LR veut organiser "au plus vite" les prochains référendums, espérant améliorer le score des pro-français et discuter ensuite "avec fermeté" avec le FLNKS.

Enfin, CE considère qu'il "ne sert à rien" de poser encore deux fois la même question "qui donnera le même résultat". Ce parti, partisan d'un dialogue constant avec les indépendantistes, prône un référendum "d'avenir partagé" sur une solution "de souveraineté dans la République".

Partager cet article

Dans la même thématique

Nouvelle-Calédonie: élections-clés six mois après le référendum sur l’indépendance
3min

Politique

Fin des moteurs thermiques en 2035 : « Si on n’a pas de période de transition, c’est du suicide économique » selon l’eurodéputé belge Benoît Cassart

D’ici à 2035, la vente des ventes de voitures thermiques neuves sera interdite. Un objectif remis en cause par la droite européenne et les défenseurs de l’automobile. Un enjeu majeur pour l’Union, où 8 véhicules neufs sur 10 roulent encore à moteur thermique. Voiture thermique stop ou encore on en débat dans l’émission Ici L’Europe présentée par Caroline de Camaret et Alexandre Poussart.

Le

MIGRANTS – CALAIS – CLASK DUNES
8min

Politique

Accord franco-britannique sur les migrants : « On va se renvoyer à la frontière les migrants dans un jeu de ping-pong », dénonce l’écologiste Guillaume Gontard

L’accord sur les migrants annoncés par Emmanuel Macron et le premier ministre britannique Keir Starmer est accueilli froidement au Sénat, à droite, comme à gauche. Du côté de Calais, « la situation est lourde à supporter », rappelle le sénateur LR du Pas-de-Calais, Jean-François Rapin.

Le

Nouvelle-Calédonie: élections-clés six mois après le référendum sur l’indépendance
5min

Politique

Assemblée parlementaire de la Francophonie : « Le français c’est l’occasion de conjuguer le nord et le sud »

Organisé conjointement avec l’Assemblée nationale, le Sénat accueille du 9 au 13 juillet, la 50ème session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF). A cette occasion, plus de 60 pays francophones sont représentés et 30 présidents de parlement étrangers participent à des travaux dans les deux chambres du Parlement français.

Le