Nouvelle Calédonie : loyalistes et indépendantistes s’accordent sur la date du référendum

Nouvelle Calédonie : loyalistes et indépendantistes s’accordent sur la date du référendum

Après cinq jours de négociations autour de l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, le Président de la République s’est joint à ce dernier tour de table. Un des principaux nœuds de ces discussions a été démêlé, la délégation s’accordant pour que le référendum se tienne le 12 décembre 2021, selon les informations du Monde.
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Par Public Sénat avec AFP

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Fumée blanche. Après cinq jours de négociations sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, une date a été fixée concernant le troisième référendum d’autodétermination, comme l’a révélé Le Monde. Une gageure puisque le calendrier du référendum constituait un point de désaccord solide entre les indépendantistes et les loyalistes. Alors que le scrutin sur l’indépendance du Caillou doit avoir lieu avant octobre 2022, les indépendantistes souhaitent voir le référendum arriver le plus tard possible quand les loyalistes entendaient qu’il se tienne avant la fin de l’année.

Preuve de la sensibilité du sujet : le sénateur LR loyaliste Pierre Frogier avait quitté la table des négociations dès le premier jour afin de faire pression pour qu’une date soit définie. A l’issue des négociations, il a donc été convenu qu’il aurait lieu le 12 décembre 2021, selon les informations du Monde.

Durant ce qui a d’abord été présenté comme une session de travail, la délégation d’élus indépendantistes et loyalistes a planché sur les conséquences du oui et du non à ce référendum. Un document cadre « extrêmement détaillé » avait été remis aux membres de la délégation. Durant ces derniers jours, ils ont aussi été amenés à s’entretenir avec le chef d’Etat-major des armées, le général Lecointre, ou au Quai d’Orsay, avec le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, sur les implications du référendum sur le plan international et militaire.

Des travaux néanmoins menés sur fond de crise politique et de montée en puissance des indépendantistes sur l’échiquier politique. Lors des deux précédents référendums prévus par l’accord de Nouméa, le non l’avait emporté avec 56,67 % des voix en novembre 2018 et 53,26 % en octobre 2020. Ce dernier résultat, nettement plus serré, ayant créé la surprise.

Aussi, en février dernier les partisans de l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie ont remporté la majorité au gouvernement collégial, où ils disposent, pour la première fois depuis le début de l’accord de Nouméa en 1998, de six des onze membres de l’Assemblée (lire ici). Depuis, aucun compromis n’a été trouvé pour former un gouvernement (lire ici). La crise institutionnelle a par ailleurs donné lieu à un débat au sein de la Haute Assemblée où plusieurs sénateurs pressaient le gouvernement d’accélérer le calendrier en vue du référendum (voir ici).

Si ces négociations apparaissent concluantes, il faut noter que l’Union nationale pour l’indépendance (UNI) avait décliné l’invitation du Premier ministre pour les négociations de ces derniers jours et que le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) était, lui, représenté, mais a indiqué ne pas avoir de mandat pour négocier.

Autre surprise de ces pourparlers, le Président de la République s’est joint cet après-midi aux discussions avec la délégation. Il a beaucoup été dit qu’Emmanuel Macron suivait de très près ces négociations ayant contacté le ministre des Outre-Mer lors de son déplacement au Rwanda. Le scénario du oui à l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie fait aussi craindre à certains que la France soit amoindrie sur le plan international. Aujourd’hui le Caillou dispose d’une des plus importantes réserves de nickel et l’armée y tient des bases navale et aérienne.

Pour l’heure, certains points doivent encore être éclaircis notamment sur la composition des listes électorales qui constituent aussi un sujet délicat. Quel que soit le résultat du référendum, il sera suivi d’une transition de deux ans. En cas de victoire du oui, cela permettra de se préparer à l’exercice de la pleine souveraineté. En cas de victoire du non, il faudra élaborer un nouveau statut pour la Nouvelle-Calédonie, qui devra être approuvé par un référendum des électeurs calédoniens, selon Le Monde.

Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu doit faire part officiellement du résultat de ces négociations au gouvernement mercredi au Conseil des ministres.

 

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