Nouvelle-Calédonie: Mélenchon démissionne en mettant Valls en cause

Nouvelle-Calédonie: Mélenchon démissionne en mettant Valls en cause

Le chef de file des députés Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a démissionné vendredi de la mission parlementaire sur la Nouvelle...
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Le chef de file des députés Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a démissionné vendredi de la mission parlementaire sur la Nouvelle-Calédonie, présidée par Manuel Valls, dénonçant "un personnage extrêmement clivant" qui aurait une "proximité avec les thèses ethnicistes de l’extrême droite".

"Un accord d’origine inconnue a décidé de confier la présidence de cette mission à monsieur Manuel Valls (désormais député apparenté La République en marche, ndlr). On ne saurait faire choix plus inapproprié. Monsieur Valls est un personnage extrêmement clivant, qui suscite de forts rejets du fait de sa proximité avec les thèses ethnicistes de l’extrême droite", écrit M. Mélenchon dans une lettre au président de l'Assemblée, François de Rugy, dont l'AFP a eu copie.

Il rappelle notamment ses propos sur les "white" et "blancos", saisis par une caméra en 2009, et pointe une "proximité" de l'ex-Premier ministre "avec les dirigeants de l’extrême droite israélienne".

"Corvée: siéger avec l'ignoble Valls à la commission Nouvelle-Calédonie. Ici, qui vient-il trahir?", avait tweeté mardi le député des Bouches-du-Rhône dès la réunion constitutive de la mission.

"M. Valls ne saurait être le personnage unifiant et tolérant qu’une telle mission impose (...). Nous en voyons un signe supplémentaire quand nous l’entendons accuser notre groupe de complaisance pour les assassins islamistes", ajoute-t-il dans son courrier.

L'ex-chef du gouvernement a accusé récemment les députés LFI d'"un discours islamo-gauchiste".

Aux yeux de M. Mélenchon, l'accusation est "formulée dans les termes de l’extrême droite" et "confirme l'inaptitude du personnage à mesurer ses propos". Les parlementaires LFI "redout(ent) ce qu’il pourrait être conduit à dire à propos des personnes à qui ses préjugés ethniques ou politiques viendraient à l’opposer dans le dossier de la mission".

"A la veille d’un référendum décisif (d'autodétermination en 2018, ndlr), ce choix sonne comme un signe de manque d’intérêt qui relègue le sujet à une opération de repêchage d’un ancien Premier ministre", alors même que "celui-ci a déjà été désavoué de toutes les façons possibles dans un passé trop récent", d'après l'ancien candidat à la présidentielle.

M. Mélenchon souligne qu'il regrette de devoir démissionner après avoir "suivi personnellement chaque étape de la vie politique du territoire depuis avant même les accords entre ses protagonistes".

Dans la soirée, François de Rugy lui a répondu dans un communiqué adressé à l'AFP que "la création et la constitution de la mission" s'étaient déroulées "dans des conditions parfaitement conformes au règlement" de l'Assemblée, n'excluant "aucune force politique".

"Les divergences politiques que vous exprimez avec Monsieur Valls sont non seulement contestables mais par ailleurs totalement étrangères à la question de la Nouvelle-Calédonie, ou à son action passée et présente, notamment en tant que Premier ministre, en faveur de ce territoire et en lien avec ses élus de tous bords", a ajouté le président de l'Assemblée, déplorant la "nature des propos tenus" par le leader des Insoumis, et regrettant son "refus" d'apporter sa contribution à la mission.

"Nouvelle-Calédonie: JL. Mélenchon quitte la mission parlementaire car Manuel Valls la préside. L'archipel et le Parlement s'en remettront", a répondu de son côté dans un tweet le chef de file des députés LREM, Richard Ferrand.

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