Nouvelle journée de protestation en demi-teinte contre la politique de Macron
Malgré le ralliement de FO, les syndicats opposés à la politique "libérale" d'Emmanuel Macron n'ont pas réussi à mobiliser fortement jeudi lors...

Nouvelle journée de protestation en demi-teinte contre la politique de Macron

Malgré le ralliement de FO, les syndicats opposés à la politique "libérale" d'Emmanuel Macron n'ont pas réussi à mobiliser fortement jeudi lors...
Public Sénat

Par Bertille OSSEY-WOISARD, avec les bureaux en région

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Malgré le ralliement de FO, les syndicats opposés à la politique "libérale" d'Emmanuel Macron n'ont pas réussi à mobiliser fortement jeudi lors d'une quatrième journée de protestation, face à un gouvernement déterminé à réformer en ce début de quinquennat.

Ils étaient 80.000 participants dans toute la France, selon la police, à dénoncer la "politique libérale visant à accroître les inégalités au profit d'une minorité".

C'est deux fois plus que les quelque 37.700 comptabilisés lors de la précédente journée, le 19 octobre. Mais la mobilisation de ce jeudi est nettement inférieure aux 223.000 enregistrés le 12 septembre, première journée de contestation.

A Paris aussi, il y avait nettement moins de manifestants qu'en septembre.

En outre, des incidents ont été enregistrés dans la capitale où des vitres d'agences bancaires et d'assurances ont été brisées, ont constaté des journalistes de l'AFP. Aux cris de "anticapitalistes", des jeunes encagoulés ont cassé les vitres d'une agence BNP.

Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez manifeste à Marseille, le 19 octobre 2017
Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez manifeste à Marseille, le 19 octobre 2017
AFP/Archives

Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, qui a organisé les quatre journées de mobilisation, n'en évoque pas de cinquième. Pour autant, il refuse de parler de "baroud d'honneur".

"Ca va continuer", a-t-il promis à Paris, où il a manifesté aux côtés de responsables de la FSU, Solidaires, FO et des organisations de jeunesse (Unef, UNL, FIDL).

Jean-Claude Mailly, numéro un de FO, a battu le pavé à Marseille, pour "tirer la sonnette d'alarme" contre "la politique libérale" du gouvernement, notamment sur les prochaines réformes de l'assurance-chômage, des retraites, et les mesures d'économies prévues dans la fonction publique.

"On sonne l'alerte en disant au gouvernement, au président de la République, +Attention, on surveille ça de près+", a insisté M. Mailly, forcé à battre le pavé par sa base, qui voit dans les ordonnances "une véritable régression sociale" mettant en "péril le syndicalisme".

Près de 170 manifestations ont eu lieu en France, à Lyon, Nantes, Bordeaux, Strasbourg, Grenoble, Orléans, Clermont-Ferrand, Reims, Brest, Calais, Valenciennes, Châteauroux, Tours, Pau ou encore Bayonne.

Contestation des ordonnances réformant le code du travail, de la hausse de la CSG, des mesures d'économies dans la fonction publique, ... le mot d'ordre était large, dans l'espoir de mobiliser le plus grand nombre: fonctionnaires comme salariés du privé, mais aussi les jeunes.

Plusieurs organisations lycéennes, étudiantes ou enseignantes (UNL, Unef, Snesup-FSU) ont appelé à contester le projet de loi redéfinissant les modalités d'entrée à l'université.

- "Des millions de militants" -

Des manifestants défilent à Toulouse contre la politique sociale du gouvernement et la réforme du code du Travail, le 16 novembre 2017
Des manifestants défilent à Toulouse contre la politique sociale du gouvernement et la réforme du code du Travail, le 16 novembre 2017
AFP

Mais à Marseille, Jean-Luc Mélenchon a critiqué "la division du politique et du syndical", alors que "des milliers, des millions de militants politiques (...) sont prêts à entrer dans l'action" selon lui.

Les ordonnances ont aussi mis en évidence les divergences entre les syndicats: malgré des tentatives, ils ont échoué à organiser une action unitaire.

Pourtant très remontées contre cette réforme, la CFE-CGC et la CFDT ont refusé de rallier le mouvement contestataire mené par la CGT. Laurent Berger, numéro un de la CFDT, craignait que les manifestations ne se traduisissent par une "démonstration de faiblesse" des syndicats.

"Quand les syndicats sont unis, il y a plus de chances de réussir que quand ils sont divisés", a reconnu Philippe Martinez jeudi soir sur BFMTV, après le défilé.

La bataille contre les ordonnances s'est maintenant déplacée sur le terrain judiciaire, avec des recours de la CFDT et la CGT devant le conseil d'Etat, qui a rejeté jeudi soir la demande de la CGT d'en suspendre plusieurs mesures. La juridiction doit toutefois encore se prononcer sur le fond du recours.

De son côté, le gouvernement a déjà mis le cap sur le nouveau volet de réformes sociales: l'apprentissage, dont la concertation a été lancée la semaine dernière, et la formation professionnelle.

Pour cette dernière, le ministère du Travail vient de remettre au patronat et aux syndicats le document qui doit leur servir de base de négociation et leur a donné jusqu'à fin janvier pour rendre leur copie.

Le projet de loi doit être présenté en avril et réformera aussi l'assurance-chômage, autre sujet sensible sur lequel le gouvernement entretient le flou pour le moment.

Partager cet article

Dans la même thématique

Nouvelle journée de protestation en demi-teinte contre la politique de Macron
3min

Politique

Parlement européen : « la droite traditionnelle pro-européenne joue avec l’extrême droite » pour Javier Moreno Sanchez   

« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais.   « C’est un peu tard mais elle commence à réagir »   Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause.     Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ».  « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste »   Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ».    Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici  

Le

Avis d’arret de travail Illustration
9min

Politique

Report de congés pour cause d’arrêt maladie : la délégation aux entreprises du Sénat saisit Sébastien Lecornu face à une décision « terrible » pour les PME

« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.

Le