Olivier Faure, un homme de consensus à la tête d’un PS moribond
Flegmatique et homme de consensus, Olivier Faure, appelé à devenir le premier secrétaire du PS, se pose en "rassembleur" et en...

Olivier Faure, un homme de consensus à la tête d’un PS moribond

Flegmatique et homme de consensus, Olivier Faure, appelé à devenir le premier secrétaire du PS, se pose en "rassembleur" et en...
Public Sénat

Par Charlotte HILL

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Flegmatique et homme de consensus, Olivier Faure, appelé à devenir le premier secrétaire du PS, se pose en "rassembleur" et en rénovateur "du sol au plafond" d'un parti moribond.

Agé de 49 ans, le président du groupe Nouvelle Gauche à l'Assemblée, qui était donné favori avec son projet "Socialistes, le chemin de la renaissance", est un professionnel de la politique. Il a adhéré au PS dès l'âge de 17 ans, en commençant par militer chez les Jeunes Rocardiens.

Il a ensuite travaillé aux côtés successivement de Martine Aubry, François Hollande et Jean-Marc Ayrault, et vécu dans sa jeunesse en colocation avec... Benoît Hamon.

Lors du précédent quinquennat, entre "frondeurs" et légitimistes, le député de Seine-et-Marne a tenté à plusieurs reprises de recoudre les morceaux d'une majorité déchirée, que ce soit sur la déchéance de nationalité ou la loi travail.

Ce rôle d'équilibriste lui a valu d'être élu président du groupe à l'Assemblée à la fin du quinquennat, grâce au soutien de l'aile gauche. Il a conservé la fonction après l'élection d'Emmanuel Macron, pris cette fois entre une aile compréhensive vis-à-vis du président de la République et une autre qui lui est franchement hostile, dans un groupe qui a peiné à trouver sa place.

Au cours de la campagne interne, l'élu à la voix grave et posée, qui goûte les apartés avec les médias, s'est présenté comme "l'homme d'une aventure collective" et "un enfant de la République et de ce parti". Le PS l'a "tiré vers le haut", alors qu'il a confié récemment être "né dans une famille d’extrême droite".

Insistant surtout sur sa volonté de "rassembler", ce député peu connu du grand public a récusé la critique de la "synthèse molle" faite par deux de ses adversaires, Luc Carvounas et Stéphane Le Foll.

"Rassembler, ça ne veut pas dire être dans une synthèse molle, accepter tout et n'importe quoi, ça veut dire simplement faire les pas nécessaires pour que des gens qui en réalité pensent des choses voisines depuis si longtemps puissent se retrouver", a-t-il affirmé en lançant sa campagne à Pantin.

- "Transparent" -

Jugé "sympathique mais politiquement transparent", par un élu de la gauche de la gauche, il est présenté comme "solide et sérieux" par un responsable LR qui se demande toutefois s'il n'est pas plus un "apparatchik" qu'un homme politique.

Tout au long de la campagne, Stéphane Le Foll a mis en avant sa "voix forte" pour mieux souligner en creux le manque supposé de charisme de M. Faure.

Dans son parti, certains à l'aile gauche affirment ne savoir ce qu'il pense "sur rien", raillant, après une campagne assez à gauche, les rocardiens qui "ont toujours tendance à revenir à droite".

Pour bâtir un nouveau projet du PS qu'il refuse de voir "mort ou en sursis", M. Faure veut "remettre les compteurs à zéro" au Congrès d'Aubervilliers, les 7 et 8 avril et s'appuyer sur militants et sympathisants pour trancher les débats internes.

Né le 18 août 1968 à La Tronche (Isère), ce juriste de formation, diplômé en droit et en Sciences politiques, est le fils d'un fonctionnaire du Trésor public et d'une mère infirmière vietnamienne.

Il a commencé sa vie professionnelle à l'Assemblée, comme collaborateur du président de la commission des Lois.

Après avoir été l'un des dirigeants d'une PME de haute technologie, il devient en 1997, et jusqu'en 2000, conseiller de Martine Aubry au ministère de l’Emploi.

Il rejoint ensuite François Hollande, premier secrétaire du PS, comme directeur adjoint de son cabinet de 2000 à 2007. En novembre de cette année-là, il devient secrétaire général du groupe socialiste à l'Assemblée, présidé alors par Jean-Marc Ayrault.

En juin 2012, il est élu pour la première fois député, après une tentative infructueuse en 2007.

Ce père de quatre enfants est membre de la commission de la Défense. Sa compagne Soria Blatmann a travaillé jusque récemment comme conseillère au cabinet d'Emmanuel Macron, avant de rejoindre celui d'Audrey Azoulay à l'Unesco. Il est aussi l'auteur d'une bande dessinée "Ségo, François, papa et moi", parue en 2007.

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01059366_000001
7min

Politique

Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : « Ce n’est pas la gauche contre la droite, mais un modèle démocratique contre un modèle illibéral »

Le paysage audiovisuel français est en train de se fracturer en deux blocs. L’animateur vedette, Pascal Praud a accusé la patronne de France Télévision, Delphine Ernotte de mettre « une cible » sur les journalistes sa chaîne, après que cette dernière a qualifié CNews de « chaîne d’extrême droite ». A moins de deux ans de l’élection présidentielle, l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel, subit une pression inédite. Son président, Martin Ajdari sera, auditionné dans quelques jours au Sénat.

Le

Olivier Faure, un homme de consensus à la tête d’un PS moribond
5min

Politique

Mobilisation du 18 septembre : « Soit une politique de rupture est menée, soit on continue à mettre la pression »

A l’appel de l’intersyndicale, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue partout en France pour protester contre le projet de budget pour 2026. Dans le cortège parisien, les manifestants, pas convaincus par la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, sont déterminés à maintenir la pression sur l’exécutif. Reportage.

Le

SIPA_01229633_000009
1min

Politique

Info Public Sénat. Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : une délégation de sénateurs LR reçue à Radio France le 30 septembre

Alors que le ton se durcit entre les dirigeants de l’audiovisuel public et la chaîne CNews de Vincent Bolloré, qualifiée « d’extrême droite » par Delphine Ernotte, une délégation de sénateurs LR sera reçue par la patronne de Radio France Sibyle Veil le 30 septembre. Le 1er octobre, le président de l’Arcom, Martin Ajdari sera, lui, auditionné par la commission de la culture et de la communication de la chambre haute.

Le