Onze candidats en piste pour l’Elysée
Onze candidats disputeront le premier tour de l'élection présidentielle le 23 avril, a annoncé samedi le Conseil constitutionnel après...

Onze candidats en piste pour l’Elysée

Onze candidats disputeront le premier tour de l'élection présidentielle le 23 avril, a annoncé samedi le Conseil constitutionnel après...
Public Sénat

Par Sylvie GROULT

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Onze candidats disputeront le premier tour de l'élection présidentielle le 23 avril, a annoncé samedi le Conseil constitutionnel après validation de la liste complète des parrainages.

Trois candidats - Philippe Poutou, Jean Lassalle et Jacques Cheminade - se sont qualifiés in extremis et rejoignent les huit premiers à avoir franchi le cap des 500 signatures: François Fillon, Benoît Hamon, Emmanuel Macron, Nicolas Dupont-Aignan, Jean-Luc Mélenchon, Nathalie Arthaud, Marine Le Pen et François Asselineau.

S'ils sont désormais onze lancés dans la bataille, ils ne seront que cinq à s'affronter lundi sur le plateau de TF1 pour le premier grand débat télévisé de la campagne, la chaîne ayant choisi cette formule réunissant les seuls "grands" candidats favoris des sondages: Le Pen, Macron, Fillon, Hamon et Mélenchon.

Parrainages validés par le Conseil constitutionnel pour les onze candidats à la présidentielle
Parrainages validés par le Conseil constitutionnel pour les onze candidats à la présidentielle
AFP

Après la fin de la période de dépôt des candidatures, vendredi à 18 heures, les dossiers des onze candidats - ils étaient dix en 2012 - ont été validés, la répartition des "parrains" respectant des critères de diversité géographique. Ces parrainages sont complétés par une déclaration de candidature et une déclaration de patrimoine.

Parmi un vivier de 42.000 élus, 14.586 ont apporté leur parrainage à un candidat, dont 14.296 ont été validés, a annoncé le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius.

- La surprise Asselineau -

Le candidat souverainiste François Asselineau après sa conférence de presse à Paris, le 10 mars 2017
Le candidat souverainiste François Asselineau après sa conférence de presse à Paris, le 10 mars 2017
AFP

Le candidat de droite François Fillon a obtenu 3.635 signatures, profitant malgré ses démêlés judiciaires du solide réseau de soutien des Républicains.

Derrière viennent le socialiste Benoît Hamon (2.039), l'ex-ministre de l'Economie Emmanuel Macron (1.829), le candidat de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon (805), le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (707), Nathalie Arthaud pour Lutte ouvrière (637) et la présidente du Front national Marine Le Pen (627).

Les candidats à la présidentielle
Les candidats à la présidentielle
AFP

Invité surprise de cette élection, François Asselineau s'est qualifié grâce à une campagne menée tambour battant par voie d'affiches et via les réseaux sociaux. Souverainiste et europhobe, il obtient 587 parrainages, après une vaine tentative en 2012.

A l'époque, "l'idée même de sortir de l'Union européenne paraissait farfelue, extrémiste". "Cinq ans plus tard, la crise de l'euro avec la Grèce, le Brexit, ont donné raison à ce que je dis depuis neuf ans", témoignait-il.

- Incertains jusqu'au bout -

Jacques Cheminade, le 15 novembre 2016 à Paris
Jacques Cheminade, le 15 novembre 2016 à Paris
AFP/Archives

Trois autres se sont qualifiés sur le fil, à l'issue d'une difficile campagne de terrain, souvent auprès de maires de communes rurales - les élus communaux fournissant les trois quarts des parrainages: Jacques Cheminade, déjà candidat en 1995 et 2012 avec un résultat symbolique, Jean Lassalle, député centriste des Pyrénées-Atlantiques et Philippe Poutou, qui porte le flambeau du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA).

Cet ouvrier de l'usine Ford de Blanquefort, en Gironde, qui avait recueilli 1,15% des voix en 2012, a totalisé 573 parrainages.

Le député centriste Jean Lassalle, qui espère obtenir les 500 parrainages pour l'élection présidentielle, à Paris le 13 février 2017
Le député centriste Jean Lassalle, qui espère obtenir les 500 parrainages pour l'élection présidentielle, à Paris le 13 février 2017
AFP/Archives

Jean Lassalle a fait mieux avec 708 signatures. "Je me suis tapé tous les déserts, je viens de sortir de celui de Sibérie. Ca a été très difficile", racontait samedi le candidat béarnais, à la voix rocailleuse et au fort accent. En 2014, il avait effectué un tour de France à pied pour rencontrer les Français.

Quant à Jacques Cheminade, il dépasse de justesse le seuil légal, avec 528 signatures. "Le système de verrouillage de l'élection présidentielle mis en place par le régime des partis n'a pas fonctionné", s'est-t-il félicité.

Une loi d'avril 2016 sur la transparence imposait en effet de nouvelles contraintes à la campagne des parrainages, notamment la publication des noms des parrains, vue d'un mauvais oeil par les "petits" candidats qui ont dénoncé des "pressions" exercées sur les maires ruraux par les grands partis.

Rama Yade le 21 avril 2016 à Paris
Rama Yade le 21 avril 2016 à Paris
AFP

Parmi les recalés, l'ancienne ministre Rama Yade n'atteint que 353 signatures. D'autres ont reçu des soutiens sans même être candidat: Alain Juppé, un moment envisagé comme recours à droite si François Fillon renonçait, a suscité 313 parrainages et François Baroin 45.

Dans cette élection décidément atypique, certains parrainages témoignaient de l'éclatement des forces politiques: Emmanuel Macron, revendiqué "ni de gauche, ni de droite", donné gagnant au second tour par les sondages, a ainsi obtenu un peu moins de la moitié de ses signatures à gauche, environ 11% au centre, 16% à droite et un peu moins d'un quart auprès d'élus "divers" ou sans étiquette.

Partager cet article

Dans la même thématique

Municipales 2026 : pourquoi le prochain mandat des maires pourrait durer sept ans, au lieu de six
4min

Politique

Municipales 2026 : pourquoi le prochain mandat des maires pourrait durer sept ans, au lieu de six

La question d’un report des élections municipales de 2032 est à l’étude au ministère de l’Intérieur, en raison de la proximité d’un trop grand nombre de scrutins, notamment la présidentielle. Si le calendrier devait être révisé, et avec lui la durée du mandat des maires élus l’an prochain, cela nécessiterait une loi. Ce serait loin d’être une première sous la Ve République.

Le

French L1 football match between Olympique Lyonnais (OL) and Le Havre AC
8min

Politique

Salaires exorbitants, conflits d’intérêts, droits TV : retour sur la commission d’enquête qui a mis un carton rouge au Foot business

Série- Les enquêtes du Sénat. C’est une commission d’enquête qui a connu de nombreux soubresauts. Alors que le football professionnel traversait une crise majeure liée aux revenus des droits TV, les sénateurs Laurent Lafon et Michel Savin ont lancé une commission d’enquête pour encadrer le sport professionnel. Entre auditions, visite du siège de la Ligue de football et révélations de Complément d’enquête, retour sur les préconisations de la commission d’enquête pour stopper le Foot business.

Le

Le Mans Manifestation des maires de la Sarthe
4min

Politique

Elections municipales : il n’y a jamais eu autant de maires démissionnaires depuis 2020

Le nombre d’édiles qui renoncent à poursuivre leur mandat n’a jamais été aussi élevé, selon une étude de l'Observatoire de la démocratie de proximité AMF-Cevipof/SciencesPo. Les démissions ont été multipliées par quatre depuis 2020 par rapport à la période 2008-2014. Les tensions au sein des Conseils municipaux sont invoquées comme première cause de renoncement.

Le

capture La bomba
3min

Politique

Les « films de l’été » 5/8 : « La bombe atomique a modifié à jamais le monde dans lequel nous vivons »

Pour les Américains, la bombe atomique était LA solution nécessaire pour gagner la Seconde Guerre mondiale. Elle est devenue par la suite un problème environnemental, politique et moral. Comment vivre avec une invention capable de détruire la planète ? Étayé d'images et de vidéos déclassifiées, mais aussi d'archives poignantes consacrées aux victimes d'Hiroshima et de Nagasaki, « La bombe », du cinéaste américain Rushmore DeNooyer, diffusé cet été sur Public Sénat, convoque également les témoignages d'anciens hommes politiques, d'ingénieurs du projet Manhattan et d'historiens pour raconter cette histoire scientifique, politique et culturelle.

Le