Ce mardi, Frédéric Valletoux, député Horizons de Seine-et-Marne, ancien ministre de la Santé, était invité de la matinale de Public Sénat. Au lendemain de l’engagement de la responsabilité du gouvernement par Michel Barnier, et à la veille du vote d’une motion de censure, il est revenu sur la méthode adoptée par le Premier ministre depuis sa nomination. Il pointe notamment un manque de dialogue entre les députés du socle commun et le gouvernement.
Orthodoxie budgétaire dans l’Union : « On ne peut pas revenir à ce qui était » selon Paolo Gentiloni
Par Hugo Ruaud
Publié le
Chaque pays est en train de peaufiner son plan de relance, vous êtes d’ailleurs chargé de les contrôler, comme vous continuez à contrôler les budgets nationaux. Pourtant l’orthodoxie budgétaire a été mise entre parenthèses, les règles du pacte de stabilité sont suspendues. Indéfiniment ?
P.Gentiloni : Ces règles resteront sûrement suspendues pour toute l’année prochaine, 2021. C’est important pour les pays qui sont en ce moment en train de faire leur budget d’avoir cette information. Cette suspension continuera sûrement l’année prochaine. Puis on discutera, j’imagine au printemps de l’année prochaine, du moment et de la gradualité nécessaire pour retourner à des règles communes.
La France parle de l’abandon de la règle des 3%, elle veut passer à autre chose, en revanche l’Allemagne veut que l’on revienne à la rigueur. Quel est votre avis, quelle est votre position ?
On ne peut pas revenir à ce qui était… En général, on ne peut pas revenir à ce qui était et dans notre modèle économique, il faut changer beaucoup de choses. On sait qu’on ne retournera pas au niveau de croissance que l'on avait à la fin de 2019 avant 2022. C’est ce qu’on est en train de voir maintenant pour l’avenir. On aura cette année, en moyenne dans les pays de la zone euro, une dette de 102, 104%. Mais c’est une moyenne, et ça vous dit que naturellement il faudra établir une méthode très graduelle et différenciée entre pays pour rejoindre nos règles communes. On ne peut pas changer les traités européens, mais on ne peut pas non plus ignorer la réalité de notre économie.
Retrouvez Ici l'Europe sur Public Sénat