PAC : « On compte sur Emmanuel Macron pour aller se battre à l’Union européenne », prévient Samuel Vandaele
Le salon de l’agriculture ouvre ses portes ce week-end. Un rendez-vous politique incontournable avant lequel Emmanuel Macron rencontrera quelque 1 000 jeunes agriculteurs triés sur le volet, à l’Élysée. 

PAC : « On compte sur Emmanuel Macron pour aller se battre à l’Union européenne », prévient Samuel Vandaele

Le salon de l’agriculture ouvre ses portes ce week-end. Un rendez-vous politique incontournable avant lequel Emmanuel Macron rencontrera quelque 1 000 jeunes agriculteurs triés sur le volet, à l’Élysée. 
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui

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J-5 avant l’ouverture du salon de l’agriculture. Avant ce rendez-vous, le chef de l’État recevra quelque 1 000 jeunes agriculteurs, triés sur le volet, à l’Élysée. La réforme de la Politique agricole commune ou le traité de libre-échange entre l’Europe et l’Amérique du Sud sont des sources d’inquiétudes majeures dans le monde agricole. Public Sénat s’est rendu dans plusieurs exploitations agricoles pour recueillir les paroles et les appréhensions des agricultures vis-à-vis de la réforme de la PAC prévue à l’horizon 2020 (voir le sujet de Quentin Calmet plus bas).

« On ne peut pas accepter d’avoir une baisse du budget de la PAC »

Le secrétaire général des Jeunes agriculteurs, Samuel Vandaele, l'affirme : « la PAC a besoin d’avoir un bon coup de balai » et cela ne pourra pas se faire sans « un budget ambitieux », d’après lui. « Aujourd’hui on ne peut pas accepter d’avoir une baisse du budget de la PAC. On compte sur Emmanuel Macron pour aller se battre à l’Union européenne, là-dessus », affirme-t-il. 

La nouvelle carte des zones défavorisées est un autre point sensible des négociations entre le monde agricole et le gouvernement. Cette carte qui date 1976 devrait être redessinée très prochainement. Quelque 1 400 communes seraient susceptibles de perdre cette aide selon les calculs d’Europe 1. Un chiffre que le ministre de l’Agriculture ne dément pas. « On est près du compte », confirmait Stéphane Travert dimanche sur cette antenne. Le ministre assurait toutefois que l’État serait présent aux côtés des agriculteurs privés d’une indemnisation parfois indispensable au fonctionnement de leurs exploitations.

Samuel Vandaele, qui rencontrera Emmanuel Macron à l’Élysée ce jeudi, veut mettre en lumière un autre sujet : le traité de libre-échange entre l’Europe et une partie de l’Amérique du Sud, le Mercosur. « On va faire rentrer dans l’Union européenne un certain nombre de produits qui ne respectent pas les normes européennes et françaises », s’alarme Samuel Vandaele. Un sujet sur lequel il aimerait donc avoir « un certain nombre d’éclaircissements », ce jeudi à l’Élysée.

« La PAC actuelle s’est complètement désengagée de la gestion des marchés »

Réforme de la PAC : paroles d’agriculteurs
03:45

La crise du lait de 2015 a laissé trace chez les éleveurs. La forte baisse des prix avait été engendrée par la suppression des quotas laitiers dans l’Union européenne. « La PAC actuelle s’est complètement désengagée de la gestion des marchés et pour nous c’est un problème qui se traduit aujourd’hui par la crise dans le lait », explique Vincent Touzot, agriculteur dans les Deux-Sèvres. Lui, espère que la politique agricole va « se réapproprier la question de la gestion des marchés, de la gestion de crise ».     

Face à cette 6e réforme de la PAC, la Confédération paysanne espère, elle, une transition vers un autre modèle agricole en rupture avec une politique agricole productiviste. « Les besoins de la société française et européenne sont de préserver nos ressources naturelles et de rémunérer les producteurs » correctement, selon Jacques Pasquier, membre de la Confédération paysanne. Il juge que la réforme de la PAC doit se faire dans le souci premier « de produire une alimentation saine, en quantité suffisante ».   

« Les ententes en agriculteurs doivent devenir la règle »

« Il faut sanctuariser le budget de la PAC », affirme Jean Bizet (LR)
02:50

« Il faut changer la PAC ». La position du sénateur Jean Bizet est partagée par une large partie du monde agricole. Pour le président Les Républicains de la commission des affaires européennes du Sénat, « les ententes en agriculteurs doivent devenir la règle ». Une règle qui permettrait « que les agriculteurs puissent se regrouper jusqu’à la mise en marché (de leur produit) ». Ces organisations de producteurs produiraient « un effet de levier vis-à-vis des intervenants notamment du transformateur ou de la grande distribution ».  

La « plus grande crainte » de Jean Bizet se situe « sur la baisse probable des crédits budgétaires la PAC ». C’est effectivement un des scénarios esquissés par la Commission européenne. Sur les trois options proposées par la Commission seule une n’envisage pas de réduire les dépenses allouées à la PAC. « Il faut sanctuariser le budget de la PAC », affirme Jean Bizet qui insiste sur le fait que « l’agriculture est une activité hautement stratégique ».

 

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