Paris: la piétonnisation des voies sur berges validée par la justice
Les voies sur berges à Paris restent fermées aux voitures. La justice a validé jeudi un nouvel arrêté de piétonnisation, mesure...

Paris: la piétonnisation des voies sur berges validée par la justice

Les voies sur berges à Paris restent fermées aux voitures. La justice a validé jeudi un nouvel arrêté de piétonnisation, mesure...
Public Sénat

Par Ambre TOSUNOGLU

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Les voies sur berges à Paris restent fermées aux voitures. La justice a validé jeudi un nouvel arrêté de piétonnisation, mesure phare de la maire Anne Hidalgo.

De quoi faire pousser un "ouf" de soulagement à la mairie, quelques jours après l'annulation en appel d'un premier texte qui avait interdit la circulation automobile sur une partie des quais de la rive droite de la Seine en octobre 2016.

Le nouvel arrêté prévoit les mêmes fermetures mais en s'appuyant sur la nécessité de protection du patrimoine mondial et non sur l'argument de la pollution automobile comme le faisait le premier texte, rejeté lundi par la cour d'appel administrative de Paris.

"L'interdiction de la circulation automobile édictée par la mairie de Paris est justifiée par la nécessité de préserver un site inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco", a relevé le tribunal administratif dans sa décision.

Soulignant que le tronçon concerné se situe dans "le cœur historique de Paris et à proximité de monuments emblématiques", le tribunal a rejeté les demandes des plaignants.

Les opposants à la fermeture n'ont pas encore fait connaître leur décision de faire appel ou non.

Mais ils avançaient que "la mairie de Paris n'est pas propriétaire du domaine public et que le classement au patrimoine de l'Humanité ne peut justifier l'interdiction de la circulation".

Lundi, la cour d'appel avait donné raison aux opposants de la piétonnisation en confirmant l'annulation du premier arrêté qui invoquaient des critères environnementaux : elle estimait que "l'étude d'impact a(vait) délibérément occulté" une partie notable des conséquences du projet sur la pollution et les nuisances sonores.

Elle reprochait notamment à la mairie d'avoir limité "l'analyse (...) de la pollution atmosphérique à une bande étroite, autour des berges" et non sur des axes plus étendus.

- Mauvaise méthode ? -

Anticipant cette décision, la maire de Paris avait pris un nouvel arrêté pour maintenir la piétonnisation, fondé cette fois sur le respect du patrimoine.

Décidé coûte que coûte à maintenir cette mesure emblématique du mandat Hidalgo, le premier adjoint de la mairie Emmanuel Grégoire avait prévenu dès lundi soir qu'en cas d'avis défavorable sur le deuxième arrêté, la mairie en envisagerait un troisième.

Si la piétonnisation des voies sur berges a cristallisé les passions et divisé les élus parisiens à son adoption en octobre 2016, deux ans plus tard, "je n'entends plus personne contester cette fermeture sur le fond", dit un proche de la mairie de Paris.

Cette nouvelle décision a soulagé les élus de gauche comme le groupe communiste et Front de gauche, qui a estimé dans un communiqué que "la fermeture des voies sur berges est une décision qui va dans le sens de l'histoire".

"La piétonnisation de nouvelles voies doit se poursuivre", a suggéré de son côté l'élue de la France insoumise, Danielle Simonnet.

Même l'opposition cachait à peine sa satisfaction à l'annonce. C'est la fin d'"un feuilleton en justice de deux ans", se sont réjoui les Républicains, qui ont toutefois appelé à la réduction de la "la pollution dans les zones habitées", estimant qu'elle avait augmenté de "15% dans certaines rues".

"Cette décision permet enfin de sortir la ville de Paris des péripéties juridiques", a pour sa part souligné l'élu Pierre-Yves Bournazel (Agir-Les Constructifs). "Il faut se réjouir que les risques qui pesaient sur le projet soient levés et que les Parisiens puissent profiter de la piétonnisation des berges", a-t-il ajouté.

Toutefois, "la méthode de Madame Hidalgo a fait défaut", a-t-il taclé.

"Les différents désaveux judiciaires ont montré la désorganisation et les limites du cabinet de Mme Hidalgo", a ajouté le président du groupe PPCI, proche de la LREM, Pierre Auriacombe.

"La maire de Paris Anne Hidalgo aurait vraiment été dans une impasse si la justice ne donnait pas raison à ce second arrêté", a estimé auprès de l'AFP un proche du dossier.

Partager cet article

Dans la même thématique

Direct. Suivez la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu devant le Sénat
6min

Politique

Sébastien Lecornu aux sénateurs : « Pas de deal avec le PS à l’heure qu’il est »

Echaudés par l’attitude de l’exécutif, les présidents des groupes du socle commun du Sénat ont été reçus ce lundi par le premier ministre, qui s’était concentré sur les députés jusqu’ici. S’il devrait aller défendre en personne sa position sur la taxe Zucman à l’Assemblée, Sébastien Lecornu n’a pas encore trouvé d’accord avec le PS sur ce point. Il « négocie au jour le jour »…

Le

6min

Politique

Budget : une dissolution est-elle encore possible avant la fin de l’année ?

Le gouvernement se trouve une nouvelle fois sous la menace d’une motion de censure du PS, et l’Assemblée nationale d’une dissolution, alors que les débats sur la taxation des hauts patrimoines s’enlisent dans l’hémicycle. Mais ce scénario semble difficilement envisageable après le 15 novembre, voire le 9, compte tenu du calendrier budgétaire.

Le

SIPA_01183379_000018
5min

Politique

Outre-mer : le gouvernement attendu au tournant sur son projet de loi contre la vie chère

Un peu plus d’un an après les blocages des grandes surfaces en Martinique, le Sénat examine le projet de loi contre la vie chère, mardi, en séance publique. Le texte a été adopté en commission sans grand enthousiasme. Les sénateurs ultramarins sont de surcroît, inquiets, du rabotage de dispositifs fiscaux à destination des Outre-mer, prévus dans le budget.

Le