Paris: la piétonnisation des voies sur berges validée par la justice
Les voies sur berges à Paris restent fermées aux voitures. La justice a validé jeudi un nouvel arrêté de piétonnisation, mesure...

Paris: la piétonnisation des voies sur berges validée par la justice

Les voies sur berges à Paris restent fermées aux voitures. La justice a validé jeudi un nouvel arrêté de piétonnisation, mesure...
Public Sénat

Par Ambre TOSUNOGLU

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Les voies sur berges à Paris restent fermées aux voitures. La justice a validé jeudi un nouvel arrêté de piétonnisation, mesure phare de la maire Anne Hidalgo.

"Nous y sommes... La justice nous a donné raison !", s'est exclamée Anne Hidalgo dans une vidéo postée sur Twitter. "Je suis tellement heureuse de pouvoir vous dire que les berges sont définitivement libérées des voitures !", ajoute-t-elle.

Pour célébrer la décision, la mairie a appelé les Parisiens à se rassembler sur les berges, près de l'Hôtel de Ville, jeudi soir à 18H00, avant un pique-nique le 18 novembre.

"C'est un soulagement pour l'ensemble de la mairie", a reconnu auprès de l'AFP le premier adjoint à la mairie Emmanuel Grégoire, alors que la maire PS a subi plusieurs déconvenues au cours des derniers mois (Vélib, Autolib, démission du premier adjoint Bruno Julliard...).

Cette décision "est la consécration d'années, de mois de polémiques", qui tombe quelques jours après l'annulation en appel d'un premier texte qui avait interdit la circulation automobile sur une partie des quais de la rive droite de la Seine, en octobre 2016.

Le second arrêté concerne la même zone mais s'appuie sur la protection des quais classés au patrimoine mondial, et non sur l'argument de la pollution automobile - comme le faisait le premier texte, rejeté lundi par la cour d'appel administrative de Paris -.

"L'interdiction de la circulation automobile édictée par la mairie de Paris est justifiée par la nécessité de préserver un site inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco", a relevé le tribunal administratif dans sa décision.

Soulignant que le tronçon concerné se situe dans "le cœur historique de Paris et à proximité de monuments emblématiques", le tribunal a rejeté les demandes des plaignants.

Les opposants à la fermeture n'ont pas encore fait connaître leur décision de faire appel ou non.

Mais ils avançaient que "la mairie de Paris n'est pas propriétaire du domaine public et que le classement au patrimoine de l'Humanité ne peut justifier l'interdiction de la circulation".

Lundi, la cour d'appel avait donné raison aux opposants, estimant que "l'étude d'impact a(vait) délibérément occulté" une partie notable des conséquences du projet sur la pollution et les nuisances sonores.

- Mauvaise méthode ? -

Anticipant cette décision, la maire de Paris avait pris un nouvel arrêté pour maintenir la piétonnisation.

Décidé coûte que coûte à maintenir cette mesure emblématique du mandat Hidalgo, la Ville s'était dit prête dès lundi soir à prendre un troisième arrêté en cas d'avis défavorable sur le deuxième arrêté.

Si la piétonnisation des voies sur berges a cristallisé les passions et divisé les élus parisiens à son adoption en octobre 2016, deux ans plus tard, "je n'entends plus personne contester cette fermeture sur le fond", dit un proche de la mairie de Paris.

Cette nouvelle décision a soulagé les élus de gauche comme le groupe communiste et Front de gauche, qui a estimé dans un communiqué que "la fermeture des voies sur berges est une décision qui va dans le sens de l'histoire".

"La piétonnisation de nouvelles voies doit se poursuivre", a suggéré de son côté l'élue de la France insoumise, Danielle Simonnet.

Même l'opposition cachait à peine sa satisfaction à l'annonce. C'est la fin d'"un feuilleton en justice de deux ans", se sont réjoui les Républicains, qui ont toutefois appelé à la réduction de la "la pollution dans les zones habitées", estimant qu'elle avait augmenté de "15% dans certaines rues".

L'UDI-Modem a de son côté appelé la mairie à "repenser le plan de circulation dans la capitale".

"Cette décision permet enfin de sortir la ville de Paris des péripéties juridiques", a pour sa part souligné l'élu Pierre-Yves Bournazel (Agir-Les Constructifs). Toutefois, "la méthode de Madame Hidalgo a fait défaut", a-t-il taclé.

"Les différents désaveux judiciaires ont montré la désorganisation et les limites du cabinet de Mme Hidalgo", a ajouté le président du groupe PPCI, proche de la LREM, Pierre Auriacombe.

"La maire aurait vraiment été dans une impasse si la justice ne donnait pas raison à ce second arrêté", a estimé auprès de l'AFP un proche du dossier.

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris: la piétonnisation des voies sur berges validée par la justice
3min

Politique

Programmation énergétique : le Sénat acte la relance du nucléaire

Le Sénat a adopté en deuxième lecture l’article de proposition de loi de programmation énergétique entérinant la relance du nucléaire. L’objectif de construction de six puis huit EPR2 est ainsi inscrit dans la version adoptée par le Sénat, tout comme la composition « majoritairement » nucléaire du mix électrique français à horizon 2050.

Le

FRA : Assemblee : Quatre Colonnes
5min

Politique

Décès d’Olivier Marleix : « Nous sommes tous sidérés », confie Gérard Larcher

La mort brutale d’Olivier Marleix, ancien président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, a plongé le monde politique sous le choc. Ce mardi 8 juillet, de nombreux hommages lui ont été rendus au Parlement. Au Sénat, la réunion de groupe des Républicains s’est ouverte dans une atmosphère de recueillement.

Le

Paris: la piétonnisation des voies sur berges validée par la justice
7min

Politique

Budget 2026 : ce que proposent les sénateurs avant les annonces de François Bayrou

Les groupes du socle commun du Sénat contribuent à la réflexion, en mettant sur la table quelques « pistes » d’économies pour un total de 25 milliards d’euros, dont une année blanche, même si le principe fait débat. Pour le centriste Hervé Marseille, il faut « toucher les grandes fortunes, car il faut des signaux », notamment envers le PS, qui veut plus de « justice fiscale ».

Le

Paris: la piétonnisation des voies sur berges validée par la justice
7min

Politique

Texte sur l’énergie : les rapporteurs du Sénat veulent évaluer « l’impact financier » de l’éolien… mais aussi du nucléaire

Pas de jaloux. Après la tribune de Bruno Retailleau, qui appelle à arrêter les subventions à l’éolien, la majorité sénatoriale LR et centriste va défendre un amendement visant à évaluer « l’impact financier de toutes les formes de production d’énergie », explique le corapporteur centriste Patrick Chauvet, qui ne veut pas « stigmatiser » les énergies renouvelables. L’objectif global de la PPL Gremillet reste cependant bien la relance du nucléaire.

Le