Parly veut une Direction générale pour l’armement plus efficace et innovante

Parly veut une Direction générale pour l’armement plus efficace et innovante

La ministre des Armées Florence Parly a annoncé jeudi un plan de transformation de la Direction générale de l'armement (DGA) afin...
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Par Djallal MALTI

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La ministre des Armées Florence Parly a annoncé jeudi un plan de transformation de la Direction générale de l'armement (DGA) afin de la rendre plus efficace et plus innovante, avec une simplification des procédures d'acquisition et une redéfinition de ses liens avec l'industrie.

"La première des nécessités de la nouvelle DGA, c'est de gagner en effectivité et en réactivité", a déclaré Florence Parly lors d'un discours en présence du chef d'état-major des armées, le général François Lecointre, et du délégué général pour l'armement, Joël Barre.

"Aujourd'hui, nous fonctionnons trop souvent en silo. Les programmes pourraient se parler davantage, et les dialogues entre l'état-major et la DGA devraient être plus directs et pragmatiques", a-t-elle ajouté.

Au cœur du système de la défense française, la DGA gère plus de 10 milliards d'euros de contrats avec l'industrie chaque année, définit les programmes d'armement au profit de la Défense nationale et soutient les exportations.

Elle emploie actuellement 9.600 personnes et a depuis 50 ans piloté tous les grands programmes d'armement français: sous-marins nucléaires, porte-avion Charles-de-Gaulle, avions de combat Mirage et Rafale, char Leclerc...

Mais face aux menaces et défis technologiques, notamment autour du numérique, elle doit mieux capter l'innovation et effectuer "les bons choix en matière d'équipement tout en accélérant les processus d'acquisition aux services des forces françaises".

Il s'agit de "travailler plus efficacement avec les armées et l'état-major (...) car un dialogue insuffisant entre eux provoque sur-spécifications et délais", explique-t-on au ministère.

Ainsi, un programme d'armement est actuellement développé en six phases, dont trois en amont, ce qui constitue "une méthode rigide qui s'applique aussi bien à un sous-marin nucléaire de troisième génération qu'à un fusil d'assaut. Il faut beaucoup plus de souplesse".

- "Retour" sur les exportations -

Florence Parly entend donc réduire ces phases à trois: préparation, réalisation et utilisation. De plus, les équipes de maintien en condition opérationnelle et infrastructures interviendront dès la phase de préparation alors qu'aujourd'hui, elles ne le font qu'en phase de réalisation.

De même, l'Agence pour l'innovation créée au sein de la DGA, qui sera opérationnelle à l'automne avec un périmètre d'un milliard d'euros, fédérera tous les dispositifs existants et sera dotée d'un "conseil" dans lequel sera représenté l'état-major.

Florence Parly entend également modifier le système d'exportations. "Je souhaite que nos programmes nationaux prennent mieux en compte, dès leur commencement, les perspectives d'exportation. Mais en contrepartie, il n'est pas normal que l'Etat ne bénéficie pas de prix plus avantageux, lorsque les hypothèses d'exportation deviennent réalité", a-t-elle déclaré.

Un mécanisme de "retour" va être mis en place auprès des industriels, "un peu dans la logique d'une redevance", décrypte-t-on au ministère.

"On prévoit de payer un coût objectif mais si les exportations en faveur desquelles l'Etat s'est mobilisé débouchent, les industriels devront verser un retour financier à l'Etat".

"Avant, si on n'exportait pas, l'Etat devait payer plus. Désormais, si on exporte, l'Etat bénéficiera d'un retour". Quatre cents personnes vont renforcer le ministère pour le soutien à l'exportation d'ici à la fin de la Loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025.

Le premier matériel concerné sera le missile air-air MICA NG à la fin du mois.

Toujours concernant l'export, le ministère prévoit de changer la manière dont sont conclus les gros contrats en établissant des partenariats stratégiques de gouvernement à gouvernement, à l'instar du "Foreign military Sales" aux Etats-Unis.

Enfin, Florence Parly a donné comme objectif de garantir la souveraineté de la France en matière d'équipements afin d'"être autonome pour l'emploi de nos matériels, pour leur exportation: c'est un impératif catégorique". En clair, il s'agit de réduire le niveau de dépendance aux composants américains intégrés à des matériels français.

Un point d'étape sur ce projet aura lieu en décembre.

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