Parmi les électeurs, beaucoup d’hésitation et peu de conviction
Certains ont hésité jusqu'à la dernière minute. D'autres ont voulu faire barrage. Parmi des électeurs interrogés dimanche par l'AFP, rares sont...
Par par Nicole DESHAYES avec les bureaux régionaux de l'AFP
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Certains ont hésité jusqu'à la dernière minute. D'autres ont voulu faire barrage. Parmi des électeurs interrogés dimanche par l'AFP, rares sont ceux qui se disent pleinement convaincus par l'un ou l'autre des candidats en lice au premier tour de la présidentielle.
"J'ai eu des hésitations (...) mais je suis revenue à mon candidat", même si aucun des onze "ne porte toutes mes valeurs", assure Catherine Burnier, enseignante-chercheuse de 46 ans, venue dès 9H00 en trottinette avec son fils, dans un bureau de vote d'Ecully, près de Lyon.
Karim Mahmoud, Lyonnais de 42 ans, admet s'être décidé "hier soir". "Et jusque là, c'était assez flou", reconnaît-il.
A Grenoble, où la file d'attente s'étire à l'extérieur du bureau de vote, Adèle Trouvé, interne en médecine de 27 ans, reconnaît avoir "changé d'avis ce matin" pour "voter utile". Cette soirée me fait peur!", souffle-t-elle.
"Mon choix est arrêté depuis longtemps entre deux candidats, mais la décision s'est faite dans l'isoloir, à mon grand regret", renchérit un autre Grenoblois, Renan Danerol, un comptable de 36 ans.
Las des "rebondissements de la campagne", Paul, un commerçant clermontois de 32 ans, qui ne veut pas donner son nom, a "longuement hésité entre vote utile et vote de conviction". Il s'est "décidé hier soir pour le choix le moins pire à ses yeux".
A 75 ans, Gabriel a lui aussi attendu jusqu'à l'isoloir et a "presque voté au hasard, pour un petit candidat". Pour lui, "les choses sérieuses commencent au deuxième tour".
Dans un bureau de vote de Lille, Marie, médecin de 51 ans, qui ne souhaite pas donner son nom, ignore encore quel bulletin elle va mettre dans l'urne. "J'y vais juste pour éliminer, parce que personne ne représente mes idées".
A Lyon, Brigitte Alcoy, retraitée des Postes de 64 ans, est, elle, sûre de son choix, qui "n'a pas changé depuis deux mois", même si c'est "faute de mieux". Elle attend du prochain président qu'"on ne reste pas toujours dans le même ronron, qu'on s'occupe de nos jeunes et qu'on ne quitte pas l'Europe".
"Un sens de l'égalité", les "questions sociales" figurent aussi parmi les attentes des électeurs.
Dans un bureau de vote de Marseille, le 23 avril 2017
AFP
Anne-Sophie Huchard, 34 ans, professeure des écoles à Lyon, voudrait ainsi que le prochain président "remette en vigueur des droits qui petit à petit disparaissent".
- Pas influencés par les attentats -
Pour Philippe, commercial au chômage de 39 ans, fi des programmes! "Ce sont les personnalités qui comptent", car "on est dans un pays qui tombe en lambeaux". A ses yeux, "personne ne sort du lot par rapport aux perspectives d'avenir sauf un, mon candidat".
Mais même désabusés, les électeurs sont venus nombreux et devaient souvent patienter avant de pouvoir voter.
Christine Pellon, 68 ans, est presque contente de "faire une demi-heure de queue pour voter" à Lyon. "C'est une campagne un peu particulière (...) ça a l'air d'avoir réveillé les gens", sourit-elle.
Malgré l'affluence dès le matin, ici tout se déroule dans le calme, sans présence policière visible.
Changement d'ambiance à Nice, où le souvenir de l'attentat du 14 juillet reste dans les esprits et où les électeurs sont fouillés à l'entrée. "C'est la première fois que je vote dans ce contexte, mais je crois qu'il faut le faire, c'est sécurisant", estime Chantale, une retraitée.
A de rares exceptions, les électeurs interrogés assurent que l'attentat des Champs-Elysées n'a "pas influencé" leur choix.
Dans un bureau de vote de Villefranche-de-Lauragais, en Haute-Garonne, le 23 avril 2017
AFP
Ils s'accordent à dire que "maintenant on doit vivre avec, ce n'est plus aussi exceptionnel". Même s'ils estiment que "ça peut avoir une influence sur les Français" et "que le discours sécuritaire peut marcher".
Les "questions de sécurité" ont toutefois "guidé le vote" à Trappes (Yvelines) de Guy Belkechout, 79 ans. "Avec tout ce qu'on voit, les attentats… Il faut que notre système de sécurité soit renforcé", assène celui qui a fait son choix "il y a longtemps".
A Pantin (Seine-Saint-Denis), Rita, 61 ans, hébergée par le Samu social, n’avait pas voté "depuis Giscard", en 1974. Cette fois, elle s'est passionnée pour la campagne et pour son candidat. "Tout m'a plu chez lui : son propos, ses sentiments, ses états d'âme", s'enflamme cette dame frêle, bonnet vissé sur la tête, qui "y croit".
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