Parrainages, financement, programme: et si Juppé remplaçait Fillon?
Parrainages, financement de la campagne, programme: l'éventuel remplacement de François Fillon par Alain Juppé laisserait de...

Parrainages, financement, programme: et si Juppé remplaçait Fillon?

Parrainages, financement de la campagne, programme: l'éventuel remplacement de François Fillon par Alain Juppé laisserait de...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Parrainages, financement de la campagne, programme: l'éventuel remplacement de François Fillon par Alain Juppé laisserait de nombreuses questions en suspens et plongerait son camp dans l'inconnu.

- Jusqu'à quand Alain Juppé peut-il se présenter?

Il peut le faire pendant toute la période de recueil des parrainages, qui prend fin le 17 mars, en adressant au Conseil constitutionnel une déclaration de candidature et une déclaration de patrimoine. La liste officielle des candidats sera annoncée à l'issue de cette période.

Pendant ce temps, et même s'il n'a pas fait acte de candidature, les parrainages d'élus accordés à Alain Juppé seront validés par le Conseil constitutionnel, au même titre que ceux des autres prétendants à l'Elysée. Vendredi, un premier parrainage avait ainsi été enregistré.

- Les parrainages Fillon peuvent-ils être transférés à son remplaçant?

Non. Une fois le formulaire reçu et le parrainage validé par le Conseil constitutionnel, il n'est pas possible pour l'élu de revenir sur son choix. François Fillon avait reçu vendredi 1.155 parrainages qui lui resteront acquis quoi qu'il arrive.

Parmi ces parrainages figure celui du député juppéiste Dominique Bussereau, envoyé avant qu'il n'annonce sa "démission" de la campagne Fillon vendredi.

- Quel programme pour reconquérir un électorat déboussolé?

Alors que François Fillon, affaibli par le scandale, est selon les sondages donné battu dès le premier tour, après avoir été le grand favori de cette présidentielle, son éventuel remplaçant aurait fort à faire pour convaincre un électorat déboussolé.

Pour un proche du maire de Bordeaux pourtant, "la chance de la droite, c'est que sur 85% des mesures à prendre, on était d'accord au moment de la primaire".

"Il n'y a rien donc d'inconciliable. En gros", souligne-t-il, "Alain Juppé et François Fillon étaient d'accord pour alléger les charges sur l'économie et renforcer le régalien, en particulier la sécurité et la justice".

"Il y a toujours une différence sur le nombre de fonctionnaires à supprimer, 500.000 pour François Fillon et 250.000 pour Alain Juppé". En ce qui concerne le programme santé sur lequel les deux hommes n'étaient pas d'accord, "François Fillon a évolué" en revenant sur son idée de concentrer les remboursements de la Sécurité sociale sur les affections graves, relève-t-il.

- Changer de candidat, compliqué d'un point de vue logistique? -

Selon un juppéiste, ce serait "compliqué" vu les délais, "mais les réseaux existent". Pour le QG par exemple, il n'est "pas sûr" qu'il soit possible de récupérer celui actuellement occupé par François Fillon. Mais "on peut faire sans", dit-il.

Quant au site de campagne "Alain Juppé 2017", lancé pour la primaire, il est toujours en ligne.

- Quelle stratégie pour un parti divisé? -

Alors que l'acharnement de François Fillon provoque une hémorragie parmi ses soutiens, les caciques du parti tentent de sauver les meubles.

Vendredi, le président du Sénat Gérard Larcher et le secrétaire général des Républicains Bernard Accoyer ont rencontré Nicolas Sarkozy afin de réfléchir à la manière dont il faudrait "s'organiser très vite", en cas de retrait de François Fillon, pour qu'il n'y ait "pas de temps de latence", selon une source LR.

Selon une autre source LR, "Larcher et Accoyer se font des noeuds au cerveau pour savoir comment se positionner pour que la crise ne soit pas irréparable. Ils estiment qu'il y a un vrai risque Le Pen".

- Quid des finances de la campagne ? -

La Haute Autorité pour la primaire de la droite a versé début février 6 millions d'euros sur les quelque 10 millions de recettes de la primaire à l'association du compte de campagne de François Fillon. Les 4 millions restants doivent être débloqués le 21 mars, a précisé la Haute Autorité à l'AFP.

Rien n'est prévu en cas de changement de candidat. Toutefois, une source LR ne voyait pas de problème à ce que les recettes de la primaire non encore dépensées soient versées au compte d'un nouveau candidat. On ignore combien François Fillon a dépensé jusqu'à présent.

Partager cet article

Dans la même thématique

Parrainages, financement, programme: et si Juppé remplaçait Fillon?
3min

Politique

« L’humour est de gauche » selon l’humoriste belge Alex Vizorek

C’est l'un des Belges les plus connus de la scène humoristique francophone. Passé par France Inter, il officie désormais à RTL. Comment un humoriste est-il passé d’un public à l’autre ? Comment faire indifféremment rire un public de droite et de gauche ? Cette semaine, Alex Vizorek est l’invité de Rebecca Fitoussi dans l’émission Un monde, un regard.

Le

Parrainages, financement, programme: et si Juppé remplaçait Fillon?
3min

Politique

Parlement européen : « la droite traditionnelle pro-européenne joue avec l’extrême droite » pour Javier Moreno Sanchez   

« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais.   « C’est un peu tard mais elle commence à réagir »   Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause.     Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ».  « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste »   Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ».    Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici  

Le

Avis d’arret de travail Illustration
9min

Politique

Report de congés pour cause d’arrêt maladie : la délégation aux entreprises du Sénat saisit Sébastien Lecornu face à une décision « terrible » pour les PME

« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.

Le