« Pas de majorité » pour s’opposer au nucléaire regrette cet eurodéputé allemand
La Commission européenne doit se prononcer dans les prochains jours sur l’inclusion ou non de l’énergie nucléaire dans la « taxonomie verte ». Un terme technique qui rendrait le nucléaire éligible aux mêmes investissements que les énergies. Une majorité de pays européens semble aujourd’hui y être favorable, la France en tête.

« Pas de majorité » pour s’opposer au nucléaire regrette cet eurodéputé allemand

La Commission européenne doit se prononcer dans les prochains jours sur l’inclusion ou non de l’énergie nucléaire dans la « taxonomie verte ». Un terme technique qui rendrait le nucléaire éligible aux mêmes investissements que les énergies. Une majorité de pays européens semble aujourd’hui y être favorable, la France en tête.
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Par Marie Brémeau

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C’est une décision très attendue, déjà reportée plusieurs fois, tant le sujet est sensible. La Commission européenne doit rendre ses arbitrages sur la taxonomie européenne. Derrière ce mot, se joue une bataille importante, la classification des investissements verts.

La taxonomie, un enjeu économique

Paris pousse activement pour obtenir un label vert pour l’atome, suivi d’une douzaine de pays, parmi lesquels la Finlande et la Pologne qui prévoit de construire 6 nouveaux réacteurs dans les prochaines années. L’enjeu économique est colossal, puisque cette classification des activités compatibles avec la protection de l’environnement permettrait au nucléaire de bénéficier de financements accrus et d’accéder à de meilleures conditions de marché.

Le nucléaire, « pas idéal, mais nous n’avons pas le choix »

Une position ardemment défendue par le député européen français les Républicains Geoffroy Didier. « Je crois qu’il va y avoir une bataille politique, mais j’ai envie de dire que le meilleur gagne ! Je ne doute pas un instant que par volonté de préserver son autonomie stratégique, l’Union européenne finisse par choisir quand même cette solution de raison, qui consiste à accepter que le nucléaire puisse faire partie de la taxonomie. Je ne dis pas que c’est un choix idéal, je dis qu’au fond nous n’avons pas le choix. »

Une bataille politique qui se joue en coulisses depuis plusieurs mois pour les pro nucléaires qui arguent que si le vieux continent veut réduire ses émissions de CO2 de 55 % d’ici 2030, le choix de cette énergie « décarbonée » s’impose. Mais quelques Etats membres y sont farouchement opposés, mettant en avant les dangers potentiels et la gestion problématique des déchets. L’Autriche a d’ores et déjà annoncé qu’elle saisirait la Cour de justice européenne en cas d’inclusion du nucléaire dans la taxonomie verte.

Pas de majorité pour s’opposer au nucléaire

Mais, même du côté des pourfendeurs du nucléaire, on ne se fait guère d’illusion. « On voit aussi les majorités en Europe. Il faut une majorité qualifiée pour empêcher ce label de la Commission, et il semble que « pour le moment on ne l’a pas, on n’a pas cette majorité qualifiée », affirme, non sans regret, l’écologiste Daniel Freund. Le député européen allemand met en avant la voie choisie par son pays depuis la catastrophe de Fukushima en 2011. « Nous, on va sortir du charbon d’ici 2030. On est aussi dans le renouvelable, on est à 50 % en Allemagne aujourd’hui. On va être à 100 % [d’énergies renouvelables] dans une décennie, et c’est ça le futur ! »

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