Pass sanitaire : la CNIL sera saisie, insiste Clément Beaune
Un débat sur la réponse européenne à la crise sanitaire s’est tenu au Sénat. Une part importante des échanges a tourné autour du certificat vert européen, et de sa déclinaison française. Le secrétaire d’Etat Clément Beaune s’est voulu rassurant sur la sécurité des données personnelles.

Pass sanitaire : la CNIL sera saisie, insiste Clément Beaune

Un débat sur la réponse européenne à la crise sanitaire s’est tenu au Sénat. Une part importante des échanges a tourné autour du certificat vert européen, et de sa déclinaison française. Le secrétaire d’Etat Clément Beaune s’est voulu rassurant sur la sécurité des données personnelles.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Le pass sanitaire a fait l’objet de beaucoup d’interventions. Une sénatrice élue d’un département frontalier, une autre d’une région touristique, un collègue représentant les Français établis hors de France, ou encore d’autres portant la voix de leurs commissions, émettant des inquiétudes sur la conservation des données personnelles. Le certificat vert numérique a fait l’objet de nombreuses interventions au Sénat, au cours d’un débat organisé ce 5 mai sur le thème de la réponse européenne à la pandémie. Il faut dire que le certificat vert numérique, le laissez-passer sanitaire imaginé par la Commission européenne, est attendu sur le terrain dès le mois de juin. Ce document de voyage permettra de justifier d’une vaccination reconnue par l’Union européenne, d’un test négatif ou encore de présenter la preuve d’une immunité obtenue après avoir contracté le covid-19.

Interrogé à plusieurs reprises sur le chapitre sensible de la conservation des données personnelles, le secrétaire d’Etat chargé des affaires européennes, Clément Beaune, a assuré devant la Haute assemblée que les choses étaient « très claires ». « Le texte européen prévoit que l’ensemble des éléments seront conformes au règlement général de protection des données européen. En France, il y a une déclinaison nationale de ce pass qui sera évidemment soumise, avant toute mise en œuvre, à l’avis de la CNIL », la commission nationale informatique et libertés. Le ministre a en outre rappelé que le projet de loi sur la sortie de l’état d’urgence, examiné en mai au Parlement, pourra être l’occasion de préciser davantage les choses.

Clément Beaune précise que le certificat vert est attendu pour le début de l’été

Pour Véronique Guillotin, sénatrice (RDSE) de Meurthe-et-Moselle, il est important de « rapidement dissiper les inquiétudes » pour que ce pass « rencontre l’adhésion » de tous. La parlementaire du Grand Est reste marquée par les restrictions de circulation qui ont compliqué le quotidien des travailleurs transfrontaliers ces derniers mois. Clément Beaune a expliqué que le certificat vert avait pour objectif d’harmoniser les pratiques, avec « un même format de code dans l’ensemble des pays ».

Un autre standard sera d’ordre sanitaire. Selon le secrétaire d’Etat, ne seront reconnus comme vaccins uniquement ceux ayant été homologués par l’Agence européenne des médicaments. « Il en va de notre sécurité collective », a-t-il répondu au sénateur (PS) Jean-Yves Leconte, qui redoute une discrimination et une menace sur la logique de l’espace Schengen.

Le sénateur LR Bernard Bonne a lui aussi estimé que « certaines ambiguïtés » demeuraient. « Le certificat ne devrait pas empêcher des pays d’imposer les restrictions qu’ils souhaitent, type quarantaine », a estimé ce membre de la commission des affaires sociales.

Un accord doit désormais être trouvé entre le Parlement européen et le Conseil européen. Clément Beaune a rappelé l’objectif que le cadre juridique européen puisse être « complètement mis en place d’ici le début de l’été ».

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le

Pass sanitaire : la CNIL sera saisie, insiste Clément Beaune
2min

Politique

Assassinat du petit frère d’Amine Kessaci : revoir le documentaire sur le combat contre le narcotrafic du militant marseillais 

Mehdi, le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. En 2020, c’est l’assassinat de son grand frère Brahim, qui avait conduit le jeune garçon à s’engager en politique. Son parcours est le sujet du documentaire « Marseille, des larmes au combat », Anaïs Merad, à revoir sur Public Sénat.

Le

Pass sanitaire : la CNIL sera saisie, insiste Clément Beaune
3min

Politique

Projet de loi anti-fraudes : « C’est un objet politique qui vise essentiellement à montrer du doigt la fraude sociale »

Invités sur le plateau de Parlement Hebdo, le sénateur Bernard Jomier (Place Publique) et le député Sylvain Berrios (Horizons) sont revenus sur le projet de loi pour lutter contre les fraudes fiscales et sociales, examiné par la Chambre haute depuis mercredi. La majorité rassemblant les élus de la droite et du centre au Sénat ont affermi le texte en commission, y ajoutant une batterie de mesures qui ne fait pas consensus.

Le