Selon un sondage Ifop, seuls 44 % des électeurs français prévoient de se rendre aux urnes le 9 juin. Dans un scrutin européen marqué par l’abstention, le vote des jeunes sera particulièrement scruté. En 2019, leur mobilisation tardive avait fait grimper le vote écologiste. Feront-ils mentir les sondages en 2024 ?
« Patriotes » contre « mondialistes », Marine Le Pen lance sa campagne à Lyon
Par Public Sénat
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Sur un fond de musique bretonne Marine le Pen fait son entrée dans l’amphithéâtre du Centre des congrès de Lyon et donne le ton : « contre la droite du fric et la gauche du fric, je suis la candidate du peuple ». En guise de peuple ce dimanche, ils sont environ 5000 personnes, selon les organisateurs, à écouter la candidate frontiste dans l’amphithéâtre et les salles de retransmission. Au premier rang, on peut apercevoir les élus FN, Florian Philippot, David Rachine, Steve Briois, Gilbert Collard ou encore Marion Marechal-Le Pen. Pendant une heure, Marine Le Pen va développer une dichotomie justifiant son engagement à la plus haute fonction de l’Etat. Son premier « acte politique » en ce sens « est de désigner l’adversaire ». Deux « mondialismes » agissant pour « affaiblir les défenses immunitaires de la Nation : Le « mondialisme économique « affairiste et financier » et « un autre mondialisme, « le fondamentalisme islamiste ». Face à ces deux menaces identifiées, elle répondra par la «révolution patriotique ». C’est lui qui réunit les Français de droite et de gauche » (...) C’est lui qui confronte notre vision à celle du mondialisme » (…) Il est temps de revivifier le sentiment national » clame-t-elle. S’en suivent en provenance de son auditoire les slogans habituels du parti de la rose bleue : « on est chez nous ! »
Marine Le Pen répond à Macron « gonflé de son propre vide »
Egalement présent à Lyon, ce week-end, Emmanuel Macron avait qualifié de « ventriloques », « ceux qui prétendent parler au nom du peuple ». « Il n’y a pas une culture française, mais des cultures en France » avait-il estimé. Pour seules réponses, et sans le citer, la présidente du FN a fustigé « ceux qui sont gonflés de leur propre vide » qui font « croire à Monsieur tout-le-monde qu’il sera un winner » « et qui « prétendent que la culture française n’existe pas ». Alors que ce dimanche, Benoît Hamon était investi par le Parti socialiste à l’élection présidentielle, Marine Le Pen aura un simple mot pour l’une de se ses mesures phares : le revenu universel. « Au moment où certains nous annoncent la fin du travail, nous redonnerons du travail à chaque Français ». Un objectif, qu’elle entend réaliser par une « révolution de la proximité ». « Nous sommes pour le local contre le global » (…) En matière de production, nous souhaitons privilégier les circuits courts », autre piste pour son « nouveau modèle patriote en faveur de l’emploi ».
« La France est un acte d’amour qui a un nom. C’est le patriotisme »
En tête dans les sondages pour le premier tour de l’élection présidentielle, la stratégie frontiste semble se résumer ainsi : Marine le Pen n’attaque pas, elle défend et protège une France éternelle menacée par deux menaces temporelles. « La France est un acte d’amour qui a un nom. C’est le patriotisme » ouvre-t-elle grand les bras devant des sympathisants aux anges. Déstabilisée sur le réalisme de son programme économique en 2012, cinq en plus tard, elle assure que « ceux qui le liront seront frappés par sa cohérence » et en profite pour remercier ses « contributeurs » dont l’énarque Jean Messiha, porte-parole du collectif « Les Horaces ». « Nous ne pouvons pas dire que nous sommes patriotes si nous ne défendons pas la solidarité nationale (…) C’est la raison pour laquelle dans le logement social, l’emploi, nous établirons la priorité nationale. Ce principe sera inscrit dans la Constitution » a-t-elle affirmé, reprenant l’une de ses 144 propositions dévoilées hier.
« S’ils voulaient vivre comme chez eux, ils leur suffisaient de rester chez eux »
Pour une « France sûre », « le droit du sol sera supprimé ». « Quand on aspire à s’installer dans un pays, on ne commence pas par violer ses lois, à réclamer des droits (…) Il n’y aura pas d’autres lois et valeurs en France que françaises » a-t-elle développé ajoutant à l’attention de ceux qui voulaient venir en France « pour la transformer en leur pays d’origine que « s’ils voulaient vivre comme chez eux, ils leur suffisaient de rester chez eux ».
« Laissons le fichage et la surveillance généralisée à la gauche »
Par le passé, au Parlement européen, le Front national a montré sont hostilité au PNR, (Passenger Name Record), selon lui attentatoire aux libertés individuelles. Après les attentats du 13 novembre, certains élus de droite avaient d’ailleurs pointé la responsabilité du Front National dans le blocage de ce registre des passagers des compagnies aériennes européennes. Ce dimanche, Marine Le Pen a estimé « qu’il fallait laisser le fichage et la surveillance généralisée à la gauche » une référence au « Megafichier » décrété par l’ancien ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. « Nous n’entendons pas sacrifier la liberté des citoyens à la sécurité ». « Nous souhaitons sanctuariser les libertés numériques en en mentionnant le principe dans la constitution, et abroger Hadopi par la licence globale ».
« Un gouvernement d’union nationale »
Comme elle l’avait indiquée au journal Le Monde, cette semaine, La candidate FN à la présidentielle annonce que, si elle est élue en mai, elle formera « une majorité présidentielle » et « après les législatives, un gouvernement d’union nationale ».
Pour Marine Le Pen sa candidature, dernier rempart du peuple face aux mondialismes, va dans le sens de l’Histoire. Citant le Brexit , le rejet de la réforme constitutionnel en Italie, l’accès d’un candidat d’extrême droite à la présidentielle autrichienne et bien sûr l’élection de Donald Trump, elle affirme que « ces nations ont montré que le réveil des peuples contre les oligarchies est possible ».