Pédophilie : quand en 2019, le Sénat auditionnait des représentants de l’Eglise catholique
La commission Sauvé vient de remettre son rapport très attendu sur la pédophilie dans l’Eglise ce mardi 5 octobre. Rapport accablant qui fait état de 330 000 victimes depuis 1950. Le 18 février 2019, dans le cadre de sa mission d’information sur les crimes sexuels commis sur les mineurs, le Sénat avait entendu des représentants de l’Eglise catholique, ainsi que des associations de victimes.

Pédophilie : quand en 2019, le Sénat auditionnait des représentants de l’Eglise catholique

La commission Sauvé vient de remettre son rapport très attendu sur la pédophilie dans l’Eglise ce mardi 5 octobre. Rapport accablant qui fait état de 330 000 victimes depuis 1950. Le 18 février 2019, dans le cadre de sa mission d’information sur les crimes sexuels commis sur les mineurs, le Sénat avait entendu des représentants de l’Eglise catholique, ainsi que des associations de victimes.
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Fin octobre 2018, le Sénat avait créé une mission commune d’information « sur les politiques publiques de prévention, de détection, d’organisation, des signalements et de la répression des infractions sexuelles susceptibles d’être commises par des personnes en contact avec des mineurs dans le cadre de l’exercice de leur métier ou de leurs fonctions ». Le groupe socialiste qui souhaitait la création d’une commission d’enquête sur la pédophilie dans l’Eglise, n’avait pas eu gain de cause. Le président de la commission des lois d’alors, le sénateur Philippe Bas avait argué que « Cette proposition, telle qu’elle était préparée nous conduirait tout droit dans une impasse […] De toute façon, elle ne pouvait aboutir, à partir du moment où c’était des faits poursuivis par la justice. »

En lieu et place, avait donc été mise en place une mission sur les crimes sexuels sur mineurs. Mission qui avait néanmoins, entendu en février 2019, des responsables de l’Eglise catholique et des associations de victimes.

Ainsi face aux sénateurs, les membres de la Conférence des évêques de France avaient logiquement condamné les crimes de prêtres pédophiles commis dans le passé. Ils avaient néanmoins nié le terme « d’omerta organisée » au sein de l’Eglise catholique. « Il y a eu un aveuglement, un déni, une surdité », avait alors assuré Olivier Ribadeau-Dumas, porte-parole. « La logique de protection de l’institution a prévalu sur l’accompagnement des victimes. »

La pédophilie est-elle une maladie ? : Echange entre Alain Christnacht et la sénatrice Laurence Rossignol

"La pédophilie est aussi une maladie" Alain Christnacht, président de la commission chargé de conseiller les évêques sur les actes de prêtres pédophiles
02:15

L’Eglise catholique a mis en place un conseil d’évaluation chargé de conseiller les évêques face aux actes commis par certains prêtres. Son président, Alain Christnacht avait défendu en 2019, devant les sénateurs un accompagnement thérapeutique des prêtres mis en cause. « La pédophilie est une faute morale, pénale, et c’est aussi une maladie. » Une « vision psychiatrique » qui avait fait réagir la sénatrice socialiste Laurence Rossignol lors de l’audition : « On parle souvent de troubles psychiatriques mais c’est surtout un abus de pouvoir. C’est parce qu’il a le pouvoir qu’un pédocriminel a la possibilité de satisfaire ses désirs. »

Luc Crépy, évêque du Puy-en-Velay : « La prévention de la pédophilie est un critère du recrutement des prêtres »

"La prévention de la pédophilie est un critère dans le recrutement des prêtres" Luc Crépy, évêque du Puy-en-Velay
00:48

Interrogé sur la formation des prêtres, l’évêque du Puy-en-Velay avait expliqué devant la mission que « depuis 2016, la prévention de la pédophilie est un critère de recrutement des prêtres. Les candidats doivent avoir une personnalité équilibrée. »

« En 3 ans, la parole des victimes s’est libérée »

Victimes de prêtres pédophiles : "en 3 ans, la parole s'est libérée" François Devaux, président de l'association La Parole Libérée
02:29

La principale association de victimes La Parole Libérée avait également témoigné devant la mission d’information du Sénat, expliquant sa démarche. « Depuis trois ans, la parole des victimes s’est libérée, ce qui a permis de faire la lumière sur de nombreuses affaires d’agressions sexuelles. »

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