Le projet de loi de finances de la sécurité sociale issu de la commission mixte paritaire arrive à l’Assemblée nationale ce lundi 2 décembre. Le Premier ministre pourrait activer l’article 49.3. L’opposition assure déposer une motion de censure dans la foulée. Explications.
Peltier (LR) ne voit pas en quoi Darmanin devrait démissionner
Par Public Sénat
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Guillaume Peltier, un des vice-présidents du parti Les Républicains, a estimé mardi qu'il "ne voyait pas en quoi" le ministre Gérald Darmanin, visé par une plainte pour viol, devrait démissionner, invoquant la présomption d'innocence.
"Je crois à la présomption d'innocence et je me suis engagé en politique pour porter un débat d'idées, pour refonder mon pays, certainement pas pour pratiquer la chasse à l'homme, et donc je ne la pratiquerai pas", a expliqué le dirigeant de LR sur Radio Classique.
"Quand la tyrannie du bruit médiatique et de la rumeur l'emporte sur la présomption d'innocence, c'est la démocratie qui est abîmée. Quand la vindicte, fût-elle celle des bien-pensants, l'emporte et s'aggrave avant même que le verdict soit prononcé, c'est la démocratie qui est abîmée", a-t-il affirmé.
"Qu'est-ce qui fait l'honneur et l'originalité de la justice française et de notre démocratie? C'est deux piliers fondamentaux: la présomption d'innocence et le secret de l'instruction", a souligné Guillaume Peltier.
"Je ne vois pas en quoi Gérald Darmanin devrait aujourd'hui démissionner", a-t-il ajouté.
Sur BFMTV et RMC, le député LR de l'Oise Eric Woerth a lui aussi défendu "le droit à cette fameuse présomption d'innocence", y compris pour les ministres. "Gérald Darmanin subit une enquête, on verra ce que donnera cette enquête, mais il n'est pas empêché d'exercer ses fonctions".
"On voit bien que tout le monde peut être accusé de tout (...) l'accusation ne vaut pas jugement, je ne dis pas que ça ne pèse pas, (...) mais on ne peut pas juger avant les juges", a ajouté l'ancien ministre du Budget, lui-même blanchi par la justice dans plusieurs affaires.
"Ca fait des années que j'entends en politique à tout bout de champ manier l'argument de +démission, démission, démission+. L'opposition appelle toujours à démissionner", a-t-il regretté, pointant "beaucoup de conséquences", "humaines" mais "aussi politiques".
"Je suis dans l'opposition, mais je ne veux pas qu'on déstabilise un gouvernement de mon pays sur de simples allégations. (...) C'est à l'enquête judiciaire de dire s'il y a une responsabilité ou s'il n'y a pas de responsabilité. A ce moment-là, évidemment, chacun doit en tirer les conséquences. Mais à ce moment-là", a-t-il poursuivi.
L'une des porte-parole des Républicains (LR), Laurence Saillet, avait pourtant affirmé lundi, lors du point-presse hebdomadaire de LR, que Gérald Darmanin "n'a pas d'autre choix que de démissionner".
La justice a récemment rouvert à Paris l'enquête sur une accusation de viol visant le ministre de l'Action et des comptes publics pour des faits présumés remontant à 2009, mais qu'il a vigoureusement contestés.
Prudente, la première vice-présidente de LR, Virginie Calmels, n'avait en revanche pas voulu "prendre parti".