Penelopegate : les parlementaires confrontés à des électeurs « désemparés » dans leur circonscription
Le week-end n’a pas été de tout repos pour les sénateurs LR. Dans leur département, certains ont dû faire face à une franche hostilité et le souhait que « Fillon s’en aille ». D’autres constatent un soutien au candidat. Les militants souhaitent « l’unité de la famille politique ».

Penelopegate : les parlementaires confrontés à des électeurs « désemparés » dans leur circonscription

Le week-end n’a pas été de tout repos pour les sénateurs LR. Dans leur département, certains ont dû faire face à une franche hostilité et le souhait que « Fillon s’en aille ». D’autres constatent un soutien au candidat. Les militants souhaitent « l’unité de la famille politique ».
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Comme un boomerang. Les effets de l’affaire Penelope Fillon se ressentent chez les sympathisants et électeurs de la droite et du centre. Ce week-end, le retour en circonscriptions des parlementaires LR n’a pas été évident pour tous.

« Reprendre la main dans l’unité de la famille politique »

Alain Joyandet, sénateur LR de Haute-Saône, a pu prendre le pouls de l’amicale gaulliste de son département qu’il préside. Elle réunissait son assemblée générale ce week-end. « Il ressort deux choses : les gens attendent la parole de François Fillon. Et ils veulent l’unité de la famille politique. C’est à François Fillon de dire comment il entend reprendre la main. Et pendant cette période de grande difficulté, il faut garder l’unité de la famille politique » explique le sénateur, qui a soutenu Nicolas Sarkozy pendant la primaire. Alain Joyandet ajoute : « Evidemment, on ne peut pas dire qu’ils approuvent tout ce qui se passe, qu’ils ne sont pas déçus, qu’ils ne sont pas désemparés. Mais on attend que François Fillon parle ». Ça tombe bien, le candidat a convoqué une conférence de presse ce lundi à 16 heures.

En attendant,  les temps ne sont pas simples pour les parlementaires. Alain Joyandet se retrouve à « gérer la tempête au jour le jour. François Fillon peut-il être encore candidat ? Je dis oui. Est-ce que certains souhaitent qu’il se retire ? Je dis oui aussi. On est tous comme ça, on est désemparés. On a énormément de mal à faire campagne. Il faut reprendre la main dans l’unité de la famille politique » insiste-t-il.

« Les gens sont atterrés »

Un sénateur du sud en a pris lui plein la figure. « Les retours sont à 99% les mêmes : il faut que François Fillon s’en aille. Les gens sont atterrés. Y compris ceux qui ont voté Fillon à la primaire » affirme cet élu qui préfère parler sous couvert d’anonymat. Il décrit « une ambiance catastrophique. Les gens qui ont voté Fillon ont vraiment le sentiment de s’être fait avoir. Ils disent qu’il doit se retirer, sinon le candidat de gauche ou Le Pen va passer. Je n’en ai pas vu me dire qu’il devrait rester candidat ». Ce sénateur évoque le cas encore pire d’un autre élu :

« J’ai un de mes collègues qui en avait les larmes aux yeux. Le mec descendait du train et s’est fait agresser, verbalement. Il avait des choses dimanche matin. Il a préféré ne pas y aller… »

Dans le Val-de-Marne, le week-end de Catherine Procaccia semble s’être mieux passé. Du moins sur le marché où elle s’est rendue. « J’ai  plutôt des retours  favorables pour François Fillon. J’ai un certain nombre de personnes qui me disent que c’est de l’acharnement, qu’on veut vraiment l’empêcher de se présenter. Par contre, je reçois aussi des mails ou des messages Facebook disant qu’il doit se retirer. Mais j’ai été surprise de ne pas avoir que des remarques négatives » reconnaît la sénatrice LR. Elle évoque aussi « des collègues qui ont distribué des tracts pour qui c’était compliqué ».

Les électeurs partagés

Le sénateur des Alpes-Maritimes, Jean-Pierre Leleux, « reste extrêmement fidèle » et « fait bloc avec François Fillon. D’autant qu’il n’y a pas de solution alternative crédible » souligne-t-il. Ce sénateur LR, qui a soutenu le candidat dès la primaire, reconnaît que « le déferlement médiatique de la semaine dernière a jeté un trouble, a quand même touché beaucoup de gens. Je ressens un trouble. Une partie des gens disent qu’il doit abandonner, une autre souhaite qu’il s’explique et une troisième qu’il doit tenir bon. Mais c’est un sujet qui préoccupe et déstabilise un peu une partie de notre électorat ».

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