Perquisition à LFI: Mélenchon et cinq de ses proches fixés lundi sur leur sort

Perquisition à LFI: Mélenchon et cinq de ses proches fixés lundi sur leur sort

Il dénonce "une attaque politique": le leader de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon et cinq de ses proches seront fixés sur...
Public Sénat

Par Wafaa ESSALHI

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Il dénonce "une attaque politique": le leader de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon et cinq de ses proches seront fixés sur leur sort lundi à Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour les incidents ayant émaillé la perquisition au siège de LFI en octobre 2018.

Le ministère public a requis une peine de prison de trois mois avec sursis pour le parlementaire, poursuivi pour "actes d'intimidation envers un magistrat et un dépositaire de l'autorité publique, rébellion et provocation".

Il a aussi demandé 8.000 euros d'amende pour M. Mélenchon, les députés Alexis Corbière et Bastien Lachaud et l'eurodéputé Manuel Bompard, 10.000 euros contre le président de l'association "L'Ere du peuple" Bernard Pignerol et 2.000 euros contre l'attachée de presse du mouvement.

Le tribunal correctionnel de Bobigny rendra son délibéré à 10H00 dans une salle plus grande, en raison de l'intérêt suscité lors du procès qui avait duré deux jours fin septembre.

M. Mélenchon et les autres prévenus ont annoncé leur venue au tribunal pour la décision.

Avant et pendant son procès hautement médiatique, le patron LFI avait martelé être victime d'un "procès politique" et dénoncé une justice aux ordres du pouvoir pour museler l'opposition.

Douze personnes s'étaient constituées parties civiles, principalement des policiers et magistrats.

Selon l'entourage de Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de LFI est aujourd'hui avant tout concentré sur la mobilisation contre la réforme des retraites.

Néanmoins, interrogé mardi sur le délibéré par le journal "20 Minutes", M. Mélenchon a évoqué les deux options envisageables selon lui. D'abord une condamnation, qu'il qualifie de "décoration": "Je vais être condamné pour +rébellion+ et +encouragement à la rébellion+. Je serai donc un rebelle officiel. Ce n'est plus une condamnation, c'est une décoration."

Mais il évoque toutefois ce qu'il préfèrerait: la relaxe. "Si j'étais l'homme qu'ils ont décrit, ils auraient dû demander mon inéligibilité ou de la prison ferme", dit-il. "Donc la relaxe serait la manière digne pour la Justice de clore cette affaire. Elle n'est qu'un règlement de compte politique du réseau d'ex-PS de Nicole Belloubet avec les Insoumis."

- "Sentiment d'humiliation" -

Au cœur du procès, la perquisition menée le 16 octobre 2018 au siège de LFI dans le cadre de deux enquêtes préliminaires du parquet de Paris: sur les comptes de la campagne présidentielle de 2017 et sur les conditions d'emploi d'assistants d'eurodéputés de la France insoumise - confiées depuis novembre à des juges d'instruction.

Devant les caméras de télévision, Jean-Luc Mélenchon s'était opposé avec virulence à la perquisition. Il avait alors appelé ses proches à "enfoncer la porte" pour entrer dans les locaux où la perquisition était en cours, affirmant notamment: "La République c'est moi". On le voyait également bousculer un représentant du parquet ainsi qu'un policier qui tentait de s'interposer.

Lors du procès, M. Mélenchon a raconté son "sentiment d'humiliation" au moment de la perquisition et expliqué sa véhémence d'alors.

Il a affirmé n'avoir pas voulu s'opposer à la perquisition mais simplement avoir tenté d'y assister pour s'assurer que le fichier des inscrits à LFI ne soit pas emporté. "J'ai eu l'attitude que j'estimais politiquement nécessaire, car je pensais être la cible d'une attaque politique", a expliqué le patron des députés LFI, qui s'est défendu de toute violence physique.

De son côté, Me Eric Dupond-Moretti, avocat de policiers constitués parties civiles, a raillé le "cirque" du "tribun" Mélenchon et dénoncé l'argumentaire du "procès politique" des six prévenus Insoumis: "On n'est pas au Venezuela ici. On est en France et quand on outrage un policier, on est condamné".

Dans la même thématique

Perquisition à LFI: Mélenchon et cinq de ses proches fixés lundi sur leur sort
6min

Politique

Agences de l’état : Laurent Marcangeli ne veut pas fixer d’objectif chiffré pour éviter la « formation d’anticorps »

Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.

Le

Perquisition à LFI: Mélenchon et cinq de ses proches fixés lundi sur leur sort
7min

Politique

Présidence des LR : Laurent Wauquiez cible le « en même temps » de Bruno Retailleau

A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.

Le