Perquisitions chez Mélenchon : « C’est extrêmement surjoué », commente François Grosdidier

Perquisitions chez Mélenchon : « C’est extrêmement surjoué », commente François Grosdidier

Le sénateur Les Républicains de Moselle, invité de l’émission « Questions aux sénateurs », voit d’un œil critique les images chaotiques des perquisitions au siège de la France insoumise. Il renvoie dos à dos Jean-Luc Mélenchon et la Justice.
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Les images des journalistes de Quotidien font le tour des réseaux sociaux depuis mardi soir. On y voit Jean-Luc Mélenchon s’interposer devant les policiers venus perquisitionner le siège de son mouvement. La procédure est menée dans le cadre d’enquêtes préliminaires sur des emplois présumés fictifs d'assistants au Parlement européen et sur ses comptes de campagne de la présidentielle. Excédé par les enquêteurs qui ont « envahi » ses locaux, le leader de la France insoumise (LFI) a notamment repoussé fermement un procureur mais aussi défié un policier, en lui déclarant : « Allez, touche-moi pour voir ! » Des images d’une « très grande violence » qui ont « choqué » le chef du gouvernement, et qu'ont condamné Benjamin Griveaux ou encore Christophe Castaner.

Le sénateur François Grosdidier (LR), invité de notre nouvelle émission « Questions aux sénateurs », en partenariat avec Accropolis, n’a pas voulu prendre parti. Il estime que les torts sont partagés, entre d’un côté les enquêteurs et de l’autre, la France insoumise. « C’est extrêmement surjoué, à la fois du côté de Mélenchon et du côté de la Justice », considère le sénateur de la Moselle.

Si Jean-Luc Mélenchon a qualifié la situation d’ « agression politique », pendant la perquisition à son domicile, François Grosdidier ne sait que penser d’une éventuelle instrumentalisation de l’affaire, et préfère rester prudent. « Je n’en sais rien. Peut-être que non, peut-être que oui », répond-t-il, tout en pointant du doigt un dispositif qu’il juge démesuré.

« 100 policiers qui débarquent au siège d’un parti politique, ça me paraît surjoué »

« Je trouve que 100 policiers qui débarquent au siège d’un parti politique et un procureur en gilet pare-balles, ça me paraît surjoué. Peut-être qu’il y a eu des précédents, que les militants de Mélenchon ont empêché à un moment la justice de se faire, j’en n’en sais rien », affirme-t-il, avant de rappeler son expérience en tant que maire de Woippy. « On n’arrive jamais à avoir les moyens contre les trafiquants que j’ai vu mobilisés dans des affaires polico-judiciaires », déplore-t-il.

« La justice n’a pas à interférer dans les processus politiques. On sait qu’on peut le faire en accélérant les procédures, en transmettant à la presse chaque minute de la procédure, ça a été fait pour Fillon », rappelle le sénateur LR.

Pour lui, Jean-Luc Mélenchon est bien dans son droit lorsqu’il affirme en direct : « ma personne est sacrée, je suis un parlementaire ». « Ce n’est pas nous qui sommes sacrés en tant qu’individus. Nous ne sommes pas au-dessus des lois. En revanche, nous devons être protégés dans nos fonctions. Je comprends quand Mélenchon quand il dit "je suis sacré", c’est ès qualités de parlementaire" », explique François Grosdidier.

Cette affaire lui inspire en tout cas quelques réflexions sur le système judicaire. « Il n’y a pas de juges sanctionnés […] La Justice n’est jamais responsable de rien et semble avoir un pouvoir absolument souverain et sans frein. Parfois des jeunes magistrats, ça peut les griser », s’inquiète le sénateur, en citant des affaires comme Outreau. Même s’il juge que « ce n’est pas au politique de réguler », l’élu mosellan estime qu’une profession « livrée à elle-même », cela « pose un réel problème ».

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