Pesticides : « Derrière, il y a tout le système qui fait lobby » se désole Joël Labbé

Pesticides : « Derrière, il y a tout le système qui fait lobby » se désole Joël Labbé

Joël Labbé, sénateur écologiste rattaché RDSE du Morbihan, s’exprime sur l’assouplissement de la production de pesticides destinés à l’exportation, votée par le Sénat.
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Par Marion D'Hondt

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Joël Labbé rappelle que la loi EgAlim avait « réussi à faire interdire la production et la commercialisation » de pesticides interdits en France et en Europe. Jusqu’à présent, ces pesticides étaient produits en France et commercialisés dans les pays du Sud.

Le sénateur trouve « indécent » que la loi Pacte revienne sur cette mesure. Il rappelle que ces pesticides sont interdits parce qu’ils sont « mauvais pour la santé, l’environnement et la biodiversité. » Pourtant, alors qu’ils sont interdits ici, ils sont vendus à l’étranger. Pour lui, cette situation est « scandaleuse. »

Joël Labbé rappelle que le Code l’Environnement prévoit « la non-régression » en matière d’environnement, c’est-à-dire que ce qui a été voté ne peut être abrogé. Pourtant, constate-t-il, « on balaye d’un revers de vote des décisions qui ont déjà été prises par le Parlement. »

Le sénateur explique ce recul par « la pression sur les élus. » Pour lui, les élus qui ont de l’industrie sur leur territoire sont victimes de « lobbying direct avec un chantage à l’emploi. »

Le sénateur entend l’argument des emplois en jeu, mais il a « du mal à y croire », dans la mesure où « les entreprises devront faire leur transition. » Pour lui, sur le sujet des pesticides, « on ne peut pas reculer indéfiniment. »

Emmanuel Macron a déjà reculé sur la question du glyphosate. Pour Joël Labbé, le Président « renonce, par rapport à sa propre parole et son propre engagement. » Mais il n’est pas étonné, car « c’est tout le système qui fait lobby. »

Joël Labbé craint que la mesure adoptée au Sénat ne soit reprise à l’Assemblée. Il regrette le départ de Nicolas Hulot, qui était « une garantie. » Actuellement, il reconnaît « ne plus savoir » et « espère que les élus de la majorité ne vont pas se renier eux-mêmes. »

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