Invités de l’émission Extra Local, le communiste Léon Deffontaines et l’eurodéputée Place publique Aurore Lalucq ont tous deux dénoncé l’action menée contre Raphaël Glucksmann, en marge d’une manifestation du 1er mai à Saint-Etienne.
Pesticides : « Derrière, il y a tout le système qui fait lobby » se désole Joël Labbé
Par Marion D'Hondt
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Joël Labbé rappelle que la loi EgAlim avait « réussi à faire interdire la production et la commercialisation » de pesticides interdits en France et en Europe. Jusqu’à présent, ces pesticides étaient produits en France et commercialisés dans les pays du Sud.
Le sénateur trouve « indécent » que la loi Pacte revienne sur cette mesure. Il rappelle que ces pesticides sont interdits parce qu’ils sont « mauvais pour la santé, l’environnement et la biodiversité. » Pourtant, alors qu’ils sont interdits ici, ils sont vendus à l’étranger. Pour lui, cette situation est « scandaleuse. »
Joël Labbé rappelle que le Code l’Environnement prévoit « la non-régression » en matière d’environnement, c’est-à-dire que ce qui a été voté ne peut être abrogé. Pourtant, constate-t-il, « on balaye d’un revers de vote des décisions qui ont déjà été prises par le Parlement. »
Le sénateur explique ce recul par « la pression sur les élus. » Pour lui, les élus qui ont de l’industrie sur leur territoire sont victimes de « lobbying direct avec un chantage à l’emploi. »
Le sénateur entend l’argument des emplois en jeu, mais il a « du mal à y croire », dans la mesure où « les entreprises devront faire leur transition. » Pour lui, sur le sujet des pesticides, « on ne peut pas reculer indéfiniment. »
Emmanuel Macron a déjà reculé sur la question du glyphosate. Pour Joël Labbé, le Président « renonce, par rapport à sa propre parole et son propre engagement. » Mais il n’est pas étonné, car « c’est tout le système qui fait lobby. »
Joël Labbé craint que la mesure adoptée au Sénat ne soit reprise à l’Assemblée. Il regrette le départ de Nicolas Hulot, qui était « une garantie. » Actuellement, il reconnaît « ne plus savoir » et « espère que les élus de la majorité ne vont pas se renier eux-mêmes. »