Alors que la loi du 13 avril 2016 visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées, peine encore à produire ses effets, le gouvernement a annoncé la présentation d’un nouveau plan pour lutter contre la prostitution, à l’aube d’une augmentation inquiétante des chiffres chez les mineurs. Selon les associations, ils seraient entre 7 000 et 10 000 à être aujourd’hui prostitués, un chiffre qui a doublé ces dernières années.
Pesticides : « L’Histoire est en route, elle est en marche, il faut sortir de ce système »
Par Alexandre Delrieu
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Glyphosate, Chlordécone, Arsénite de sodium, si le niveau de toxicité des molécules contenues dans les pesticides les plus répandus fait encore débat, la nécessité de penser un nouveau système agricole plus respectueux des hommes et de l’environnement a fait son chemin. Les difficultés que soulève la transition vers une agriculture moins gourmande en pesticides sont cependant nombreuses. Comment préserver à la fois la santé, l’environnement et l’emploi ?
La nécessaire harmonisation européenne
Henri Cabanel, sénateur (PS) de l’Hérault et viticulteur lui-même, reconnaît que la santé publique est une question prioritaire. Il estime pour autant qu’« on ne peut pas traiter les enjeux séparément », au risque notamment de causer des « dégâts économiques ». L’interdiction stricte de certains pesticides entraînerait une distorsion de la concurrence, préjudiciable pour les exploitants français. L’élu, prend l’exemple des vins du Languedoc fortement concurrencés par les vins espagnols.
Pour Henri Cabanel, la régulation des produits phytosanitaires appelle ainsi une convergence des législations des États membres de l’Union européenne : « c’est certainement au niveau européen qu’on doit prendre les décisions qui nous permettraient d’amoindrir les effets économiques qui suivent ».
Un effet « cocktail » des substances chimiques à mieux réguler
Le Parlement européen est déjà mobilisé sur ces enjeux agricoles. Le législateur européen a réuni une Commission spéciale sur les pesticides. Membre de cette commission, la députée européenne (LR) Angélique Delahaye plaide pour une harmonisation des autorisations de mise sur le marché des produits phytosanitaires contenant un mélange molécules actives. Pour l’eurodéputée, alors que le risque actuel réside dans « l’effet cumulatif de tous les produits que l’on met dans les préparations commerciales », celui-ci doit être géré par un cadre réglementaire commun. Pour l’heure la procédure d’autorisation des pesticides industriels (ou produits commerciaux) relève des réglementations nationales. « Si l’homologation de la matière active est faite au plan européen, l’homologation des produits commerciaux doit l’être aussi », indique-t-elle.
La fin des pesticides, « le sens de l’histoire » ?
Sans attendre l’évolution du cadre réglementaire en matière de pesticides, nombreux sont les exploitants qui convertissent leur activité en agriculture biologique. Si le modèle bio a longtemps suscité des craintes quant à sa rentabilité, Paul François agriculteur et président de l’association Phyto-Victimes rappelle qu’il « ne vient pas en opposition à un développement social et économique ». Outre une demande grandissante des consommateurs, le bio génère des emplois et permettrait de réaliser des économies d’exploitation. « Moins vous traitez vos cultures, plus vous économisez d’argent », souligne Angélique Delahaye.
Pour Paul François, il n’y a plus de temps à perdre, il faut désormais sortir des pesticides. « On a un devoir comme l’a dit Nicolas Hulot. L’Histoire est en route, elle est en marche, il faut sortir de ce système. Ne pas tenir compte du passé serait une erreur catastrophique. Ce serait peut-être même un crime pour les générations à venir ».