Peut-on être heureux au travail ?
Essentiel pour certains, alimentaire pour d’autres, le travail occupe une place centrale dans la vie des Français. Au moment où 50% des Français se déclarent heureux au travail, quel rapport les Français entretiennent avec leur emploi ? Paroles de travailleurs heureux et d'autres en quête de sens.

Peut-on être heureux au travail ?

Essentiel pour certains, alimentaire pour d’autres, le travail occupe une place centrale dans la vie des Français. Au moment où 50% des Français se déclarent heureux au travail, quel rapport les Français entretiennent avec leur emploi ? Paroles de travailleurs heureux et d'autres en quête de sens.
Public Sénat

Par Priscillia Abereko

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50% des Français en activité ne sont pas heureux au travail*. Olivier Bourgine a été l’un d’eux. Cet ex-ingénieur de l’aéronautique qui a travaillé sur des projets aussi ambitieux que l’A380,  ne s’épanouissait plus dans son travail. Au fil des années, une reconversion professionnelle devenait nécessaire. « Lorsque je rentrais chez moi le soir dans mon beau costume, je me disais que ce n’était pas moi. Avoir les mains dans le ciment, ça c’était moi ! » témoigne-t-il. À 53 ans, il troque son costume pour un bleu de travail et embrasse la carrière d’ébéniste. Un changement de travail bénéfique et choisi, qui n’est pourtant pas l’affaire de tous. En France, 56% des actifs ont déjà changé de métier. Derrière ce chiffre, se cache pourtant une majorité de reconversions subies. Licenciement, rupture de contrat, plans sociaux, tout le monde ne choisit pas sa reconversion. Une réalité dont a bien conscience Olivier Bourgine. « Financièrement je peux m’offrir ce luxe de tenter cette nouvelle vie » admet-il. Un parfait exemple de reconversion professionnelle permettant d’être heureux dans un nouveau travail.

"Porter un costume toute la journée ne me correspondait pas" l'aveu d'un ancien cadre
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Le "Burn-out" la maladie professionnelle du siècle

Le bonheur au travail est également lié à la santé mentale des travailleurs. En France, 24% d’actifs se sentent pourtant en situation de « burn-out », le syndrome d’épuisement professionnel. Arnaud Dupuis, ancien chef d’entreprise, en a été victime. « Un matin, j’ai voulu me lever pour aller travailler, mais mon corps ne répondait plus. Mon corps et mon esprit étaient déconnectés. Je suis allé jusqu’au burn-out et à l’épuisement ».

"Un matin, j'ai voulu me lever pour aller travailler. Mon corps et mon esprit étaient déconnectés. J'étais allé jusqu'au burn-out"

Fatigue, douleurs musculaires, sentiment d’incompétence, qualifient en partie ce mal du siècle. Interrogé sur le sujet, le psychiatre Patrick Legeron spécialiste du mal-être au travail exerçant à l’hôpital Sainte-Anne à Paris, explique les raisons de cette maladie : « le monde du travail, dans son accélération des changements, des réorganisations et de la pression financière des résultats met à mal le psychisme humain ». Aujourd’hui, Arnaud Dupuis reconnaît qu’il « existe une brutalité dans le monde du travail ». Un constat poignant, qui fait écho aux 25% de français qui se rendent chaque jour au travail, la boule au ventre.

 

Chief Happiness Officer, le métier du bonheur

Certaines entreprises ont pourtant fait du bonheur, une priorité. À Issy-les-Moulineaux, dans les Hauts-de-Seine, l’entreprise Sodexo a mis en place depuis près d'un an un tout nouveau poste : le CHO. Charlotte, la Chief Happiness Officer, a pour mission de rendre heureux les salariés au travail. Séance de pédicure, mise en place d’une conciergerie et d’une fun room, tout est conçu selon Charlotte pour le bien-être du salarié. Mais en l’espèce, une stratégie globale bien rodée qui semble porter ses fruits : un salarié heureux serait plus efficace au travail, moins absent et plus attaché à l’entreprise. De quoi ravir les entreprises.

 

La confession d'un ancien patron : "il y a beaucoup trop de brutalités dans le monde de l'entreprise"
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Retrouvez l'intégralité de l'émission "Peut-on être heureux au travail ?" samedi 14 octobre à 21h30.

(*) Enquête réalisée du 9 au 13 octobre 2017, par la Fabrique Spinoza, sur la qualité de vie au travail.

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