Edouard Philippe a affronté jeudi soir son premier grand test médiatique lors de "L'Emission politique" sur France 2, avec en point d'orgue un...
Philippe boucle son premier marathon médiatique face à Mélenchon
Edouard Philippe a affronté jeudi soir son premier grand test médiatique lors de "L'Emission politique" sur France 2, avec en point d'orgue un...
Par Marc PRÉEL
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Edouard Philippe a affronté jeudi soir son premier grand test médiatique lors de "L'Emission politique" sur France 2, avec en point d'orgue un duel au final policé avec le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.
Quatre mois et demi après sa nomination à Matignon, l'ancien député-maire du Havre, encore méconnu de plus d'un tiers des Français, a retrouvé l'ex-candidat de la gauche radicale à la présidentielle, venu avec l'étiquette de premier opposant à Emmanuel Macron.
Le débat, première grande joute politique télévisée depuis les élections du printemps, a alterné passes d'armes assez convenues et échanges plus policés, voire souriants, entre les deux hommes.
"On ne peut pas entendre qu'on va donner quatre milliards à des gens qui ont déjà tout", a lancé M. Mélenchon pour dénoncer la réforme de l'impôt sur la fortune, proposant "un impôt universel" que tous les Français paieraient "n'importe où dans le monde".
Quand Edouard Philippe a défendu sa politique pour "réparer" la France, son adversaire de gauche, bien loin de son ton accusatoire habituel, a critiqué les "petits coups de rabot par-ci, par-là", qui vont "tuer le moteur de la consommation" à force de "passer un petit râteau dans chaque poche".
Jean-Luc Mélenchon, président de La France Insoumise, lors de la manifestation contre la réforme du Code du travail, le 23 septembre 2017 à Paris
AFP
Le Premier ministre a pour sa part reproché au leader de La France insoumise de parler de "coup d'Etat social" sur la réforme du droit du travail ou de ne pas avoir appelé à voter pour Emmanuel Macron, bien qu'il soit "un vrai républicain".
"Je suis certain que, parfois, je vous déçois, mais je dois dire que parfois, M. Mélenchon, vous me décevez", a lancé M. Philippe.
Si Daniel Cohn-Bendit a confié s'être ennuyé pendant ce débat, le patron des députés Nouvelle gauche, Olivier Faure, a ironisé sur Twitter: "Comme un air de complicité presque assumée entre et qui se sont choisis réciproquement comme épouvantail".
"Belle émission d'E. Philippe, combatif, courageux, ouvert", a tweeté l'ancien mentor du Premier ministre, Alain Juppé.
Avant cette confrontation d'une vingtaine de minutes, Edouard Philippe avait traversé les diverses séquences de cette émission, qui faisait sa rentrée dans un format légèrement revu. "J'assume", a-t-il martelé sur plusieurs sujets.
Disant son "parfait respect pour les gens qui manifestent", notamment contre la réforme du code du travail, il a toutefois dénoncé "les logiques de blocage".
Le chef du gouvernement a défendu la volonté de l'exécutif de construire des "géants européens" en approuvant le rapprochement d'Alstom avec l'allemand Siemens et la prise de contrôle des chantiers navals de Saint-Nazaire par l'italien Fincantieri, afin de "ne pas attendre que les choses aillent mal".
- Premier ministre mal connu -
Il sera "évidemment très attentif" à l'avenir de L'Oréal, "un actif important" pour l'économie française dont la composition de l'actionnariat pourrait être remis en cause par le décès de Liliane Bettencourt.
Ancien cadre dirigeant du groupe nucléaire Areva, Edouard Philippe a admis être "venu sur le tard" aux questions écologiques, assurant "assumer" avoir "évolué à (son) rythme" sur le sujet.
A propos du dossier du produit chimique dangereux du glyphosate, il a simplement confirmé une "stratégie de sortie de route", et refusé de donner son "intime conviction" sur le sort du projet d'aéroport nantais de Notre-Dame-des-Landes. Autre question éludée, celle de la procréation médicalement assistée (PMA), renvoyée au débat parlementaire en 2018.
Le jeune locataire de Matignon (46 ans) a manié à plusieurs reprises son humour pince-sans-rire: "Je ne suis pas sûr d'être l'expert de la collecte et de la distribution" lors d'une question sur la collecte du sperme. Ou "vous êtes mon avenir" en la matière, à une question du journaliste chauve François Langlais sur les shampoings.
Mais l'ancien lieutenant juppéiste, décrit comme cassant par certains adversaires, s'est aussi montré plus abrupt avec les journalistes, lançant ainsi un "bah quoi +oui oui oui+" à la présentatrice Léa Salamé.
Selon le sondage Ipsos réalisé durant l'émission, 52% des téléspectateurs ont été "convaincus" par la prestation de M. Philippe.
L'émission devait aussi servir à combler le déficit de notoriété du Premier ministre: selon un sondage Odoxa publié jeudi, 38% des personnes interrogées n'ont pas été capables de donner son prénom et son nom exacts.
Chauffeur et secrétaire payés par l’État, protection policière sans limite de durée… Ces privilèges des ex-Premiers ministres vivront leurs dernières heures au 1er janvier 2026. Sébastien Lecornu veut solder un dossier sensible, au nom de l’exemplarité.
Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, poursuit ses concertations après sa nomination à Matignon. Il rencontrera mercredi plusieurs partis de gauche, dont le Parti socialiste. « Il aura devant lui une opposition déterminée à obtenir des victoires pour les Français », promet le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, ce mardi 16 septembre.
Au moment où vont s’engager les discussions avec le premier ministre, Marine Tondelier, patronne des Ecologistes, marque sa différence avec le PS, se prononçant déjà pour le départ de Sébastien Lecornu. « On a notre stratégie et le PS a la sienne », assume le sénateur écolo Thomas Dossus. Elle veut « être au centre de la gauche », entre LFI et le PS, mais « il ne faut pas faire de grand écart qui fasse mal aux adducteurs », met-on en garde au PS…
Pour illustrer « la rupture » promise lors de son entrée en fonction, Sébastien Lecornu a indiqué vouloir supprimer les derniers avantages « à vie » qui sont encore accordés aux anciens membres du gouvernement. Un amendement en ce sens avait été adopté en janvier dernier lors de l’examen du budget 2025. Il allait plus loin et visait aussi les avantages des anciens présidents de la République. François Bayrou n’y était pas favorable et la mesure n’avait pas survécu à la navette parlementaire.