Philippe dévoile un grand plan d’investissement de 57 milliards d’euros
Transition écologique, formation professionnelle et numérique: le gouvernement a présenté lundi les grandes lignes du "plan d'investissement"...

Philippe dévoile un grand plan d’investissement de 57 milliards d’euros

Transition écologique, formation professionnelle et numérique: le gouvernement a présenté lundi les grandes lignes du "plan d'investissement"...
Public Sénat

Par Eleonore DERMY, Gabriel BOUROVITCH, Déborah CLAUDE

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Transition écologique, formation professionnelle et numérique: le gouvernement a présenté lundi les grandes lignes du "plan d'investissement" promis par Emmanuel Macron, qui sera doté de 57 milliards d'euros pour financer d'ici 2022 les priorités de l'exécutif.

Elaboré par l'économiste Jean Pisani-Ferry, l'homme orchestre du programme présidentiel d'Emmanuel Macron, ce plan quinquennal doit permettre d'"amplifier l'effet (des) réformes économiques, fiscales, et sociales" du gouvernement, a souligné M. Philippe lors d'une présentation à la presse de ce rapport.

"Il s'agit de donner de la puissance et de la visibilité à nos grandes priorités d'investissement", a-t-il déclaré. La plupart des mesures qui seront couvertes par ce plan de 57 milliards d'euros ne sont pas nouvelles et ont été annoncées par le gouvernement ces dernières semaines.

Le plan est la continuité du plan climat présenté par Nicolas Hulot en juillet
Le plan est la continuité du plan climat présenté par Nicolas Hulot en juillet
AFP/Archives

Première priorité du gouvernement: la transition écologique, à laquelle 20 milliards d'euros seront dévolus. "C'est la continuité du plan climat qui a été présenté par le ministre d'Etat (Nicolas Hulot, ndlr) au début du mois de juillet dernier", a observé le Premier ministre.

Dans le détail, 7 milliards serviront à "développer les énergies renouvelables" et 9 milliards d'euros devront permettre d'"amplifier l'effort de rénovation thermique des bâtiments", notamment en divisant par deux le nombre de "passoires thermiques".

Autre priorité, 15 milliards d'euros seront destinés à "édifier une société de compétences", en formant et accompagnant vers l'emploi "un million de chômeurs faiblement qualifiés et un million de jeunes décrocheurs", a affirmé M. Philippe.

- "Tout démarre" dès 2018 -

Selon M. Pisani-Ferry, ce volet formation doit faire baisser le chômage structurel d'un point sur le quinquennat, "un objectif ambitieux". "On réinsère dans l'emploi 300.000 personnes", a-t-il détaillé, tout en disant "espérer plus".

Le plan prévoit aussi d'octroyer 13 milliards d'euros à "l'innovation et la compétitivité", dont 5 milliards à l'agriculture pour "accélérer l'adaptation des outils et le changement des pratiques", "mieux intégrer la réponse aux défis climatique", ou encore "renforcer la compétitivité des différentes filières".

Par ailleurs, 9 milliards d'euros iront à la transformation numérique de l'action publique, notamment "pour économiser dans le fonctionnement de la machine de l'Etat". Quelque 4,9 milliards seront mobilisés dans le secteur de la santé, notamment pour "accélérer la numérisation du système de santé et de cohésion sociale".

Grande inconnue jusque là, le financement de ce plan a été précisé par le chef du gouvernement: il le sera grâce à "la mobilisation des budgets des ministères qui vont accorder plus de priorités à ces dépenses d'investissement, grâce au financement du troisième programme pour les investissements d'avenir (PIA3) et grâce à la mobilisation exceptionnelle de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et de la Banque européenne d'investissement (BEI)".

Plus précisément, 12 milliards d'euros seront constitués de crédits déjà existants, qui seront activés ou réorientés, tandis que 45 milliards d'euros représenteront de nouveaux financements.

Sur ces 45 milliards d'euros, 24 milliards pèseront sur le budget de l'Etat, tandis que 11 milliards seront puisés de la CDC et de la BEI, ce qui n'aura "pas d'effet sur le déficit public".

Dans un communiqué, le président de la banque européenne Werner Hoyer a confirmé sa "volonté de continuer à soutenir la politique d'investissement orientée vers les priorités d'avenir pour la France".

Enfin, ce plan inclut le PIA 3, "dont les priorités étaient définies mais qui n'avait pas été doté en crédits, pour un total de 10 milliards d'euros", selon le rapport.

"Les premières actions seront financées dès le budget 2018", a indiqué M. Philippe. Selon l'entourage du Premier ministre, 7 à 8 milliards d'investissement sont prévus pour l'an prochain, dont environ "cinq milliards en crédits budgétaires" inscrits en loi de finances.

La répartition par ministère n'a pas été précisée.

M. Philippe a souligné que la mise en oeuvre de ce plan serait "suivie dans la durée avec pragmatisme", avec la possibilité de "réorienter les dispositifs qui ne marcheraient pas ou qui ne donneraient pas tous les résultats" espérés "vers les investissements et vers les programmes qui fonctionnent mieux".

Partager cet article

Dans la même thématique

Philippe dévoile un grand plan d’investissement de 57 milliards d’euros
3min

Politique

Projet de loi anti-fraudes : « C’est un objet politique qui vise essentiellement à montrer du doigt la fraude sociale »

Invités sur le plateau de Parlement Hebdo, le sénateur Bernard Jomier (Place Publique) et le député Sylvain Berrios (Horizons) sont revenus sur le projet de loi pour lutter contre les fraudes fiscales et sociales, examiné par la Chambre haute depuis mercredi. La majorité rassemblant les élus de la droite et du centre au Sénat ont affermi le texte en commission, y ajoutant une batterie de mesures qui ne fait pas consensus.

Le

13-UNIS : la course en hommage aux 10 ans des attentats de novembre 2015
5min

Politique

Commémoration du 13 novembre : 10 ans après les attentats, la menace terroriste « s’accroît »

Alors que la France rend hommage aux victimes des attentats de Paris de 2015, le ministre de l’Intérieur a appelé les préfets à « renforcer les mesures de vigilance ». Le procureur national antiterroriste (Pnat) Olivier Christen, indique même que la menace terroriste, jihadiste, d’ultradroite ou émanant d’Etats étrangers « s’accroît ».

Le

France Paris Shooting
4min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015 : dix ans après, comment les lois antiterroristes ont évolué ?

Dix ans après le traumatisme des attentats du 13 novembre 2015, le cadre juridique permettant la prévention et la répression d’actes terroristes a largement évolué. Après les attaques du Bataclan, des terrasses parisiennes et du Stade de France ayant fait 131 morts et plus de 400 blessés, la France avait basculé dans l’état d’urgence, un régime juridique d’exception qui a influencé les évolutions législatives.

Le

Philippe dévoile un grand plan d’investissement de 57 milliards d’euros
4min

Politique

Immigration : Laurent Nunez a « bon espoir que le plan 3 000 places de centres de rétention administrative aboutisse en 2029 »

A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.

Le