Philippe fait sa rentrée en recevant Laurent Berger et le « Pacte du pouvoir de vivre »
Après la séquence internationale du G7, l'exécutif a fait mardi sa rentrée sur la scène intérieure avec la réception par Edouard Philippe des...
Par Jérémy MAROT
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Après la séquence internationale du G7, l'exécutif a fait mardi sa rentrée sur la scène intérieure avec la réception par Edouard Philippe des initiateurs du "Pacte du pouvoir de vivre", dont le patron de la CFDT Laurent Berger, qui restent circonspects sur les changements de méthode annoncés.
Suivant la promesse d'un acte 2 du quinquennat plus "délibératif", le Premier ministre a marqué le coup en accueillant 19 organisations - mêlant syndicats, ONG ou Fondations - qui avaient été "forces de propositions" au printemps durant le Grand débat, selon Matignon.
Ces dernières ont quitté la rue de Varenne "mitigées", a indiqué Patrick Doutreligne, président de l'Uniopss, une organisation qui représente plusieurs associations caritatives dont le Secours Catholique ou Médecins du monde. Il y a "un vrai espoir car la méthode a changé indéniablement. Mais il n'y a aucune mesure concrète proposée", a-t-il relevé.
"S'il y a une volonté en terme de méthode de faire évoluer les choses, maintenant il va falloir aussi des actes concrets", a souligné pour sa part Laurent Berger, après plus de 2 heures de réunions autour de M. Philippe et de cinq ministres dont Elisabeth Borne (Transition écologique), Agnès Buzyn (Santé) et Muriel Pénicaud (Travail).
Pour l'heure, le gouvernement "n'a rien lâché", a déploré M. Doutreligne.
Le collectif du "Pacte" était venu présenter ses 8 mesures d'urgence parmi lesquelles l'interdiction de la location de logements indignes et de passoires énergétiques, l'évaluation de l'impact de toute nouvelle loi sur les 10% les plus pauvres, ou la revalorisation des minima sociaux au même rythme que les revenus du travail.
Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, le 25 juin 2019 à Paris
AFP/Archives
"Vous ne pourrez pas changer tout d'en haut, il fauttravailler avec nous, les citoyens, la crise démocratique est trop forte", a indiqué au gouvernement Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé-Pierre.
A ce stade, a regretté M. Robert, "force est de constater que le gouvernement n'a pas voulu accélérer, n'a pas dit qu'il allait mettre plus de moyens dans le projet de loi de finances".
Pourtant, en recevant les organisations avant le séminaire gouvernemental du 4 septembre et avant le bouclage des textes financiers, il s'agissait "en amont" de "se nourrir de la vision d'un certain nombre d'acteurs en matière sociale et de transition écologique", avait glissé Matignon.
- Marge de manoeuvre -
Une manière d'affirmer qu'une marge de manoeuvre existe sur les grandes réformes à venir (retraites, dépendance, pacte productif...). A ce titre, un "calendrier de travail sur les trois mois à venir" a été transmis aux participants, selon M. Robert.
Matignon a aussi fait remarquer qu'il y avait "énormément de choses mises en oeuvre ou en chantier, qu'il s'agisse de la transition écologique, de l'égalité hommes-femmes, de la lutte contre la fraude fiscale, du logement" et qui font écho aux revendications des signataires.
En accédant à la demande des signataires d'être entendus, M. Philippe soigne aussi une relation parfois détériorée avec Laurent Berger, alors que les partenaires sociaux seront reçus les 5 et 6 septembre à Matignon pour préparer la refonte du système des retraites.
Lundi, Emmanuel Macron a envoyé un signal fort, salué mardi par M. Berger, en affichant sa préférence pour un calcul des droits à la retraite lié à la durée de cotisation plutôt qu'à l'âge de départ.
Enfin, juste avant la rentrée scolaire, cette rencontre était aussi l'occasion d'insister sur la thématique écologique, en adressant un signe à Nicolas Hulot, co-initiateur de ce pacte, quasiment un an jour pour jour après sa démission fracassante du gouvernement en raison de désaccords.
Sur l'écologie, "on veut montrer qu'on ne lâche pas la balle, qu'on a compris le problème et que ce n'est pas qu'un sujet pré-élections européennes", martèle un conseiller de l'exécutif.
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